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lundi 12 mars 2007

Au revoir Monsieur le Président

Portrait du Président Jacques Chirac

Dans une intervention télévisée d'une dizaine de minutes hier dimanche soir, Jacques Chirac a annoncé officiellement qu'il ne briguait pas de troisième mandat présidentiel.
M. Chirac a exhorté les Français à ne "jamais composer avec l'extrémisme, le racisme, l'antisémitisme ou le rejet de l'autre".
Dans son intervention, le chef de l'Etat a annoncé qu'il dirait plus tard ses choix personnels pour les échéances électorales, s'abstenant donc de lui apporter son soutien.
Portrait: VOIR et ECOUTER

Réactions en France:
La classe politique a retenu dimanche soir l'aspect historique du retrait de Jacques Chirac,
- François Bayrou lui lançant un "coup de chapeau": "J'ai trouvé que la manière dont il s'est exprimé était émue et qu'il rappelait des valeurs de fond, que notre pays ne ressemble pas en effet à beaucoup d'autres, que nous avons un projet de société", a jugé le candidat UDF et
- Sa Cynique Majesté Royal soulignant la "dignité d'intervention du chef de l'Etat qui fait référence à des valeurs constitutionnelles qui nous appartiennent à tous"."C'est un moment historique puisqu'une page de l'histoire va se tourner, une nouvelle page va s'ouvrir et ce sont les Français qui vont l'écrire eux-mêmes", a également affirmé Dame Royal, qui espère tourner la page de son doigt mouillé, comme on compte une liasse de billets.
Son porte-parole Arnaud Montebourg a retenu pour sa part l'exhortation du chef de l'Etat à refuser l'extrémisme. A ses yeux, ce passage de l'allocution du président constitue une condamnation de "l'alliance que tente de construire Nicolas Sarkozy avec le parti de la famille Le Pen".
- Jean-Marie Le Pen est le seul à critiquer "le plus mauvais président de la République de l'Histoire de France" et "le symbole de la corruption politique". "Je pense que Jacques Chirac aura été le plus mauvais président de la République de l'Histoire de France. Je perds en sa personne, et je m'en félicite, mon meilleur ennemi", a déclaré le candidat FN, fustigeant un "bilan de faillite".
- Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche: "Je salue le départ de Jacques Chirac qui a marqué plus de 30 ans de la vie politique française. C'est une page de la République qui se tourne. Je lui rends hommage pour son action, même si je n'ai pas reconnu la France dans la litanie de succès qu'il a décrite, notamment en ce qui concerne la baisse du chômage".
- Nicolas Dupont-Aignan, candidat souverainiste à la présidentielle: "Jacques Chirac a dessiné avec dignité et émotion les contours d'une France républicaine, fière de son histoire et de ses valeurs, capable de les porter à travers le monde. En ne prenant parti pour aucun candidat, Chirac a voulu laisser le peuple seul juge de choisir son successeur. Tout l'enjeu de 2007 est de faire en sorte que ces belles paroles deviennent une réalité pour tous les Français".

M. Chirac a reçu les éloges de sa famille politique.
Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a salué en lui "un militant actif et déterminé de la République, dont elle peut être fière",
tandis que le président de l'Assemblée nationale, Patrick Ollier, l'a qualifié de "président qui aura incontestablement marqué le pays".
- Eric Raoult, vice-président UMP de l'Assemblée: "Jacques Chirac a écrit une grande page humaine dont la France peut être fière. Une page se tourne, un nouveau chapitre va s'écrire: un relais est donc prêt, pour la Vème République avec Nicolas Sarkozy".
- André Rossinot, maire de Nancy, co-président du Parti radical: "C'est un moment fort de l'histoire politique (...). Sa vision politique, forgée aux doubles sources du gaullisme à Paris et du radicalisme en Corrèze, aura marqué son époque. Sa réaffirmation des valeurs républicaines essentielles, son message humaniste, laïc, social et européen, soucieux du droit international et de la paix définissent les lignes de force qui doivent guider le vote des Français".
- Jean-François Lamour (UMP), ministre de la Jeunesse et des Sports, a salué une "intervention très émouvante" et "un homme d'Etat soucieux de l'avenir de son pays et au-delà de l'équilibre et du développement du monde". "Avec noblesse, le Président de la République a transmis un message pour l'avenir dont chacun doit s'imprégner. (...) Je peux témoigner de l'attention que Jacques Chirac a toujours eue pour le développement du sport et du handisport ainsi que de son affection pour les grands sportifs français".
- Christian Jacob (UMP, chiraquien), ministre de la Fonction publique: "ce n'est donc pas un discours sur le passé que nous a adressé le président, mais un puissant message d'espoir tourné résolument vers l'avenir".
- Henri Cuq (UMP, chiraquien), ministre des Relations avec le Parlement a ressenti "émotion", "reconnaissance" et "optimisme". "Il a réconcilié la France avec elle-même et su la préparer aux grands défis de demain en faisant résolument le choix de la recherche, de l'innovation, des nouvelles technologies".
- Jacques Godfrain (UMP), député de l'Aveyron: "Il s'est adressé à chaque Français avec dignité et émotion, affirmant sa passion pour la France et son service. Comme lorsqu'on encourage un proche qui a la vie devant lui, il a délivré des messages essentiels pour notre avenir. (...) Le combat de sa vie est le nôtre pour le respect de la laïcité, la lutte contre les discriminations et le combat pour l'égalité des chances".
- Marie-Jo Zimmermann (UMP), députée de la Moselle: "J'espère que Jacques Chirac continuera à servir la France et les Français, et à faire vivre les convictions qu'il a rappelées ce soir avec solennité. (...) Il a livré avec lucidité des combats courageux pour la paix, pour le dialogue des cultures et pour le co-développement. C'est une page de l'histoire de la France qui se tourne".
Nicolas Sarkozy, qui n'a pas réagi dimanche soir à l'intervention présidentielle, qualifie un tel soutien attendu d'"événement politique important", dans Le Journal du Dimanche.

Réactions à l'étranger:
George W. Bush a été le premier dirigeant à réagir à l'annonce du départ de M. Chirac, lui souhaitant "all the best", c'est-à-dire 'bonne chance' (et non pas 'ce qu'il y a de meilleur', traduction des agences sans aucun sens en français), depuis la Colombie où il est en déplacement. Le président Bush souhaite ce qu'il y a de meilleur au président Chirac au moment d'entrer dans la vie après la politique", a déclaré la Maison Blanche, assurant que les Etats-Unis et la France resteraient "des partenaires et des alliés loyaux".
La chancelière allemande Angela Merkel a salué en Jacques Chirac un "partenaire de confiance" et souligné sa "forte conviction personnelle" en faveur de la coopération franco-allemande.
Le gouvernement japonais espère que Jacques Chirac, féru du Japon, continuera à servir les bonnes relations bilatérales après son départ de l'Elysée.
Comme au Japon, une presse chinoise bienveillante soulignait lundi la passion de Jacques Chirac pour l'Asie et la Chine en particulier. "Le monde ému exprime des regrets à l'annonce de la retraite de Chirac", titre en une le Global Times, une publication consacrée à la politique étrangère affiliée au Quotidien du Peuple. "Il aime passionnément la culture orientale, a visité 40 fois le Japon, au moins sept fois l'Inde et six fois la Chine (dont quatre comme président)", écrit le journal.
Sur une pleine page, Pékin Soir annonce "la fin prochaine de l'ère Chirac", un président "grand spécialiste de la Chine qui aime la cuisine du Sichuan et les bronzes" du géant asiatique. Une photo en noir et blanc le montre en compagnie de Deng Xiaoping en Chine en 1975, alors qu'une analyse juge qu'"un 'dinosaure politique' européen se retire".
Sur le continent africain, seul le président du Sénégal Abdoulaye Wade a rapidement réagi. "Chirac était l'ancre de l'Afrique au G8, le seul avec qui, nous Africains, nous avions un contact direct", a déclaré M. Wade sur la radio Radio France International, disant "regretter beaucoup" son retrait.
Dans le monde arabe, à Beyrouth, l'éditorialiste du journal as-Safir Talal Salman rend hommage à un "ami" des Arabes. "En dépit des critiques que nous pouvons adresser à certaines positions de Jacques Chirac, la vérité est que les Arabes vont perdre un dernier ami en Occident, que ce soit en Europe et en Amérique", écrit-il.
"Il est notoire de dire que la France, sous Jacques Chirac, a été l'amie des causes arabes en général et de la cause palestinienne en particulier. Sa position à l'égard de la guerre de l'occupant américain contre l'Irak, a été particulièrement courageuse", déclare l'éditorialiste.
Au Brésil, les principaux journaux du pays ont souligné que l'on se souviendrait de Chirac pour son "opposition en 2003 à l'invasion américaine de l'Irak". "Son plus grand atout international a été de s'opposer à la guerre américaine en Irak", écrit ainsi Globo.

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