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lundi 3 septembre 2007

Royal ne fait plus rêver qu’elle au PS

Rocard, Hollande ou encore Delanoë gardent la foi en un PS rénové

On le sait, l’éléphant est une espèce socialiste en voie de disparition : Jack Lang, Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius et autres Martine Aubry se sont tenus à l’écart de la harde. De vieux mâles se sont pourtant venus agiter leurs oreilles: une dernière apparition ? Marie-sEGOlène qui rêvait d’être la Jane des Français n’a pas même réussi à rester celle de François. Cherchant soigneusement à s’éviter dans les couloirs, l’ex-couple a joué à cache-cache pendant le week-end et Jane a préféré s’éclipser avant que dimanche ne se lève. Ces péripéties n’ont pas occulté les discours : le couple ne fait plus recette.

Samedi à l'université d'été du PS à La Rochelle, le maître mot était: sus à l'échec, cap sur l'avenir ! Mais comment faire exactement ? Sa Cynique Majesté Royal faisait part vendredi de son "rêve pour le PS", François Hollande parlait ensuite de sa rénovation du parti "à la sauce hollandaise". Bertrand Delanoë et Michel Rocard ont pris le relais samedi.

En prélude à son discours à la séance d'ouverture de cette 15e édition centrée sur la "rénovation", en tant que présidente pistonnée du Poitou-Charente, la candidate qui a entraîné le PS dans sa défaite à la présidentielle a osé se montrer. Pour dire à quoi elle rêve : voir le PS retrouver de sa superbe, de le voir "admiré des Français", qu'il "redevienne un lieu d'attraction des meilleurs" chercheurs et intellectuels, "un lieu d'excellence". Vanitas vanitatum... Et de préciser, lucide sur ses capacités (?), que c'est pour ces raisons qu'elle est "là", à La Rochelle, "pour que mon parti change et redevienne attractif".

Pour en arriver à ce "rêve", Royal a promis de s'investir pleinement dans "la réflexion collective" de ce week-end et a dit sa "disponibilité studieuse" (elle a assisté à 3 des … 18 ateliers prévus samedi). Elle remue toujours plus la bouche qu'elle n'agite ses neurones... L’effort n’a pas été ‘titanesque’, comme dirait Delanoë, puisqu’elle a abandonné la réflexion dès samedi pour rentrer chez elle. Risque de méningite ?

La séance n'avait pas commencé qu’elle y avait déjà décelé à La Rochelle "une ambiance nouvelle" en dépit des "inquiétudes" exprimées ici ou là sur le PS. "Quelque chose se passe à l'université d'été", a-t-elle prétendu, sourde aux critiques et imperméable à l’autocritique. Insistant sur la "soif très profonde" des militants de "se remettre au travail", elle a pris ses cliques et ses claques avant la nuit du samedi, à charge pour les autres de penser… Aveu éloquent! "La responsabilité des dirigeants est d'être bien conscients de cette aspiration des militants", a-t-elle ajouté. Affichant son "optimisme" malgré "la difficulté à reconstruire" le PS, elle assure même que "les choses iront plus vite que prévu". Ses affirmations ne mangent pas de pain et font avancer la réflexion à grands pas. Bilan de son passage éclair ? Nul.

Puis est venu son discours, peu attendu, face à des bancs clairsemés, de nombreux éléphants du PS ayant boudé cette rentrée. Elle a voulu son discours sans "grandes envolées théoriques", et pour cause, car on "n'est plus en campagne". Elle a préféré livrer deux pistes de réflexion [n'est-ce pas trop à la fois?] aux socialistes en crise, après avoir regretté, là encore, dans les rangs socialistes : "une lassitude du passé et une volonté de tourner une page". Elle n’est pas aidée !

Premier volet donc : le social (le chômage des plus de 50 ans, la séparation à l'amiable dans l'entreprise évoquée par Nicolas Sarkozy, le pouvoir d'achat...). Sur le pouvoir d'achat, elle n’a pas pu se tenir, comme en campagne, d’ironiser sur les propos de la veille du président. "J'entendais hier Nicolas Sarkozy réclamer une réforme de l'indice des prix, ça ne vous rappelle pas quelque chose ?! (...) Il n'y a pas longtemps, ça le faisait ricaner"... L’autocritique n’est pas contagieuse…

Deuxième piste de réflexion qu'elle a lancée pour le week-end, quitte aux autres à plancher sur le sujet : l'environnement. "Il n'y aura pas de projet politique socialiste si la question de l'environnement n'est pas vigoureusement intégrée (...) Les socialistes ne doivent plus sous-traiter cette question à d'autres", a-t-elle lancé. Voilà pour l’alliance avec les Verts. Royal est une facilitatrice hors pairs de la reconstruction !

La camarade Royal a enfin précisé qu'elle n'assisterait pas au discours de clôture de François Hollande du lendemain dimanche matin. Ce faisant, elle souligne son intention en disant le contraire de l’objectif qu’elle recherche : saboter l’intervention de son ex-concubin ; "Je ne veux pas que l'événement de dimanche soit le fait de savoir si j'assiste ou pas, quelle tête je fais ou je ne fais pas. Ce qui compte, c'est le débat d'idées", a-t-elle prétendu.

Samedi matin, Michel Rocard anima un atelier "Où en est la gauche ?" en compagnie d'Arnaud Montebourg, Julien Dray, Bertrand Delanoë et Marylise Lebranchu. D'abord accueilli par des quelques huées pour sa participation à une commission gouvernementale mais couverts par applaudissements, Michel Rocard a souhaité que loin des "problèmes d'hommes", le PS se concentre "sereinement" sur la mise au point d'un projet "explicatif et convaincant", d'ici un ou deux ans. "Mon souci principal, a-t-il dit, est de retrouver la compréhension de l'opinion publique". Il a dénoncé le "marasme masochiste de la rumination de l'échec" et le "mal croissant dans le parti", consistant à "préférer la politique de la posture à celle du résultat". Quant à Martine Aubry, elle n'était pas là, pour cause de braderie de Lille, mais ça ne l'a pas empêché de commenter. Le maire de Lille a estimé samedi sur RTL que le PS ne devait pas chercher à "courir derrière les idées de la droite" pour donner l'impression d'être "moderne".

A l'applaudimètre, la victoire revenait sans conteste au maire de Paris. "Il faut que nous soyons audibles", a dit Bertrand Delanoë. "En 2007, le devoir immédiat de la gauche c'est de ne pas désespérer ceux qui nous ont fait confiance par notre égocentrisme", a-t-il ajouté. "La plus grande richesse de la gauche, c'est ceux qui en attendent quelque chose". Bertrand Delanoë a par ailleurs assuré que postuler à la tête du PS, après le départ de François Hollande prévu en 2008, n'était "pas d'actualité" pour lui, mais qu'il estimait avoir "une petite utilité" au sein de son parti. Avant de jurer qu'il "n'en rêve pas la nuit". Il avait indiqué il y a une semaine qu'il n'attendrait "pas deux mois" pour dire s'il serait candidat à sa réélection à la mairie de Paris. Mais dans le train qui l'amenait vendredi à La Rochelle, il avait assuré qu'il n'y dirait rien sur le sujet : "je ne mélange pas les choses". Finalement, après tout de même … trois heures de débats, après le passage d'Arnaud Montebourg et de Julien Dray notamment, le maire de Paris a conclu en "suggérant" de se "mettre au boulot". Ils vont casser le manche ? Nous demandons à voir !

François Hollande, vendredi devant les jeunes du MJS, avait lancé que "le grand soir, c'est fini !" Le Premier secrétaire a aussi défini ce que pouvait être la rénovation du parti "à la sauce hollandaise", à savoir d'abord "changer les modes de fonctionnement, du comportement de chacun", mais surtout changer "l'approche, le contenu, les propositions quand il le faut", citant la mondialisation, dont il faut "corriger les inégalités" et qu'il faut "réguler". Que ne l’a-t-il fait plus tôt !
Il a souligné qu'"il ne faut pas avoir peur du mot nation", symbole du "vivre ensemble dans la république". Quant au travail, il a relevé que la France "doit collectivement travailler plus" pour réduire le chômage. Sur l'ordre, il a souligné être favorable à "l'ordre social, public", opposé au désordre "créé par le capitalisme", la sécurité étant "un droit fondamental".
S’écoutant parler, Flamby 1er a bavardé gentillement : "Ainsi, je ne peux pas accepter l'incantation sur le capitalisme" […] "On ne va pas raconter des histoires, dire qu'à l'horizon de cinq ou dix ans si on est au pouvoir on va en terminer avec le capitalisme", a lancé le premier secrétaire. "On est là pour suivre un long cheminement. C'est ça qu'il faut expliquer : c'est fini le grand soir (...) !".
Il a conclu son discours par ces paroles impérissables : "On est là pour la réforme, la réforme exigeante, la transformation de la vie quotidienne, ça prend du temps, on est là sur un long chemin, on vient de loin et on ira loin, enfin !",.

La reconstruction du PS –si elle se fait- se fera dans la douleur.

De son côté et dans le même temps, Henri Emmanuelli a en effet dénoncé "une offensive idéologique" venant des rangs du PS, pour abandonner les valeurs de "redistribution" et de justice sociale.

Bilan ? Personne ne peut donc affirmer que «c'est fini le grand soir » !

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