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vendredi 16 novembre 2007

Retraites - Un régime spécial peut en cacher un autre

'Il faut savoir terminer une grève' (Thorez)
A l'issu de la grève des transports, nous serons restés quasiment au même degré d'inégalités. Des salariés auront profité des moyens de pression mis à leur disposition par le peuple et bloqué l'activité du pays à des fins personnelles. Car les disparités entre travailleurs seront maintenues par la force au bénéfice d'une minorité, en toute inégalité avec le reste de la population, dans privé comme dans le public.

Les cheminots ont déjà beaucoup obtenu, avant même l’ouverture des négociations en bonne et due forme. Au fil des jours, on leur a promis une série d’amortisseurs pour atténuer les effets de la réforme des régimes spéciaux.
D’abord sur ce qu’on appelle la décote, le malus sur le montant de la retraite, qui peut pénaliser ceux qui n’auraient pas cotisé 40 ans. Sa portée a été fortement limitée par le gouvernement juste avant la grève.
Ensuite, la SNCF a fait 14 propositions et un « relevé de conclusions » a été signé mardi soir entre la direction et trois syndicats.
Premier axe: la fin des mises à la retraite d’office dès 50 ou 55 ans, qui empêchait des cheminots de toucher des retraites à taux plein.
Deuxième axe : l’augmentation des salaires en fin de carrière. Cet élément est décisif puisque le montant de la retraite se calcule sur les six derniers mois de traitement et ce qui pourra représenter 5% de plus.
Troisième axe: la création d’un compte épargne temps. Il consiste à mettre de côté pendant sa carrière des sommes gagnées sur des heures supplémentaires. L’entreprise nationale gonfle sa participation -donc celle des contribuables- et au final, cela peut permettre à ceux qui ne veulent pas être qualifiés de 'privilégiés' de s’arrêter plus tôt en continuant à être payés avant de percevoir leurs droits à la retraite. Un conducteur de train pourra s’arrêter à 52 ans et demi, au lieu de 50 aujourd’hui. Quel en somme l'’effort demandé aujourd’hui? Travailler deux ans et demi de plus. Mais par rapport à beaucoup de Français, il s’agit donc bien d’un régime qui restera très spécial.
Pourquoi alors ne sort-on pas du conflit très rapidement, se demande l'homme de la rue, le marcheur ?
En 95, l’appui de la CFDT à la réforme Juppé lui a valu la perte de ses éléments les plus extrémistes et la création de Sud Rail -minoritaire- mais qui aujourd’hui pèse néanmoins quelque 15% chez les cheminots, avec les apports de quelques excités de FO et de la CGT. Même chose en 2003, où la souscription de la CFDT à la réforme Fillon a provoqué une fuite importante d’adhérents. CGT et CFDT sont donc tiraillées entre leur volonté de tirer partie de la négociation et le risque d’être affaiblis au profit des syndicats plus radicaux. Mais on atteint les limites de cette prudence. Ajoutons qu'avec les concessions faites, la poursuite du mouvement créé une fracture profonde avec les Français, de plus en plus exaspérés. Sans compter qu'en interne aussi, une majorité de salariés est favorable à la négociation. Et si le taux de gréviste diminue encore sensiblement aujourd’hui, les syndicats ne seront plus en position de force quand ils se mettront autour de la table. Il est temps pour eux de reprendre le mot du communiste Maurice Thorez en 1936 : "Il faut savoir terminer une grève".
De nouveaux avantages acquis remplacent les anciens!
Avez-vous entendu la gauche politique condamner les privilèges? Au PCF, Marie-George n'a rien à dire. Au PS, Riri Emmanuelli est soudainement aphone! Le silence de Sa Cynique Majesté Royal fait plus de bruit que jamais...

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