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lundi 5 mai 2008

Désirdavenir Royal en Inde, pour répondre à une offre de l'ANPE

L'ANPE offre en Inde un emploi pour 160 euros par mois
Polémique sur les emplois ‘low cost’ à charges sociales réduites
C’est dans la Région Poitou-Charentes de Sa Cynique Majesté Royal qu’une agence de l’ANPE propose une offre d'emploi "low cost" à Pondichéry, en Inde, rémunéré en roupies indiennes l'équivalent de 160 à 320 euros par mois, a déclenché la polémique ce week-end entre l'ANPE, des syndicalistes et le PS.
Révélée par Le Parisien, et non par les partis politiques ou syndicats qui maintenant communiquent , cette offre à prix cassé porte sur un poste d'informaticien niveau Bac+2 (BTS) spécialisé dans la conception de sites web.
La connaissance de l'anglais courant et technique est requise, le salaire proposé à "10.000 à 20.000 roupies" pour "40H00 hebdomadaires", selon l'offre consultable dimanche sur le site ANPE. "Protection sociale et avantages à négocier", précise l'annonce, dont le PS a demandé le "retrait immédiat". Pour Alain Lecanu du syndicat des cadres CFE-CGC, "c'est incroyable, la mention ‘protection sociale à négocier’, c'est carrément du marchandage". Selon lui, "cela montre bien qu'on a beaucoup de travail à faire sur la qualité des offres d'emploi" disponibles.

Bien que la chef d’entreprise en Inde, auteur de l’annonce, soit une Française originaire de Charente Maritime en région Poitou-Charentes, le syndicat de gauche des cadres CFE-CGC se tourne vers le gouvernement. "Est-ce que, pour le gouvernement, cela fait partie des offres raisonnables d'emploi?", s'est-il interrogé, à deux jours d'une première grande réunion tripartite sur l'avenir de l'assurance chômage, avec les syndicats, le patronat et la ministre de l'Economie et de l'Emploi Christine Lagarde. Voilà donc une affaire qui tombe à point nommé comme les manifs dites ‘spontanée’, au moment où Désirdavenir Royal fait ses prières en Toscane.
"C'est une offre difficile à refuser en tant qu'agent ANPE, car elle correspond aux salaires légaux indiens", a réagi Bernie Billey, déléguée CFDT à l'ANPE, qui est néanmoins "choquée" car "cela ressemble plutôt à un stage" et "étonnée car il y a beaucoup d'informaticiens de qualité en Inde". Sa Cynique Majesté susnommée est-elle « étonnée », puisqu’elle s’est faite payer un stage de repérage en Inde. (Lire PaSiDupes : libellé ‘Inde’)
"Pourquoi expédier quelqu'un là-bas ? Même en admettant qu'on puisse vivre correctement avec ce salaire, encore faut-il se payer le billet aller-retour", a-t-elle du mal à admettre. En tant que syndicaliste objective, cette conseillère experte n’est pas supposée connaître les taux de change et le coût de la vie en Inde ?
Interrogé sur RTL, le directeur de l'ANPE, Christian Charpy, s'est étonné de la polémique: "le salaire proposé est quatre à cinq fois supérieur au salaire moyen en Inde. Chacun est libre de faire ou non une expérience d'expatriation et je ne vois vraiment pas pourquoi on se pose la question de savoir si cette offre est légitime ou pas légitime". Lire plus bas dans PaSiDupes le témoignage d’un professeur français en Inde.
Parmi ses 3 à 4 millions d'offres collectées chaque année, l'ANPE en propose de nombreuses à l'étranger, mais à des salaires français (comme 20.000 à 35.000 euros annuels pour un poste de développeur informatique à Casablanca au Maroc).
Pour qui veut absolument partir en Inde, une entreprise de transit international cherche par exemple un délégué commercial à New Delhi... payé 20.000 à 40.000 dollars US.

Selon le Journal du Dimanche, l'offre payée en roupies émane d'une agence web fondée en 1997 en Charente-Maritime à Jonzac, développant des services internet, et délocalisée à Pondichéry depuis 2007 sous le nom de Hangar 17 ICT.
Son dirigeant Denis Delcroix, injoignable dimanche, a nié au JDD avoir sollicité l'ANPE mais reconnaît déposer des offres similaires sur d'autres sites de recrutement: "Je suis dans mon droit, je suis une entreprise indienne, j'embauche aux conditions locales", explique-t-il.
"La globalisation du marché m'a amené à ce nouveau positionnement stratégique" afin de "continuer à apporter des solutions toujours plus innovantes, à des tarifs ultra-compétitifs", explique son site à l'adresse des clients, parmi lesquel des marques de cognac du groupe LVMH, collectivités, industriels... et l'ANPE elle-même.
Faut-il interroger la présidente Poitou-Charentes, Sa Cynique Majesté Royal ? Sans garantie d’obtenir la vérité…
Témoignage de David Vandevelde (lundi 5 mai -04:33)
Regarder plus loin que le bout de son nez...

"Ma petite expérience personnelle: Jeune diplômé (3 Masters droit / science po), je refuse de renouveler mon contrat de prof à l'Université de Londres (75 euros / h) pour tenter une aventure en Chine. Je dis bien aventure car je ne pensais pas y rester plus de 2 ans. J'accepte un poste à 400 euros mensuel (tous mes proches m'accusent de folie ;-). 5 ans après, je suis toujours en Chine (Chongqing) où mon salaire initial a été multiplié par 10 ! À 30 ans, je suis doyen de faculté, donne des conférences partout en Chine et achève de publier un manuel. Ma compagne et moi vivons absolument sans regarder la dépense sur un budget de 350 euros par mois (le salaire de 400 était en fait très généreux). Mon niveau de vie est infiniment supérieur à celui que j'avais à Londres comme prof de fac. Je suis propriétaire d'un appart de 180 m2, que j'ai acheté cash pour 40 000 euros. Je suis conscient d'avoir certainement eu beaucoup de chance, mais l'Inde et la Chine sont des terres d'opportunités. La carrière que j'ai ici est impensable pour un prof en Europe. L'aventure et le risque peuvent être tentés. Toujours est-il que regarder seulement le salaire sans voir les opportunités et le coût de la vie locale est imbécile."

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