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vendredi 30 mai 2008

«Il faut oser la réforme permanente», encourage Raffarin

Cà compense la « rentrée sociale permanente »…
Le 07 mai 2008, Le Figaro publia un entretien accordé par Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre. En voici le texte :

LE FIGARO Quel bilan dressez-vous de la première année de la présidence Sarkozy? J
Jean-Pierre RAFFARIN - De­puis un an, la France a franchi des étapes majeures de sa modernisation, grâce à l'initiative européenne de Nicolas Sarkozy, à la nouvelle pensée sur le travail et aussi au rôle international du président. Si les sondages ne sont pas au rendez-vous, c'est parce que les Français s'inquiètent davantage de leurs attentes que des réformes. Ils espèrent plus de progrès social. L'em­ploi s'améliorant, ils sont plus exigeants en terme de revenu.

Ça veut dire qu'on avait trop promis ?
Ça veut dire que les campagnes présidentielles sont trop généreuses, depuis longtemps en France.

Il n'y a donc pas eu rupture sur ce point entre Sarkozy et ses prédecesseurs?
Pas plus qu'entre Jospin et Royal. Mais dans l'action, la rupture est incontestable.
Pensez-vous toujours qu'il aurait fallu hiérarchiser les réformes ?
Il est vrai que c'est ma conviction. Je reconnais que la démonstration du président sur la simultanéité des réformes est convaincante. Il conserve sa vision de la réforme globale, mais je remarque néanmoins qu'aujourd'hui, des priorités se dessinent pour les mois à venir : le paquet social contrat de travail, retraites, représentativité , la réforme institutionnelle, et l'Europe avec la présidence française. Cette hiérarchie me paraît nécessaire.
Quelles marges de manœuvre reste-t-il pour les réformes ?
L'adversaire, c'est l'immobilisme. Nous avons devant nous mille jours de mouvement et de réforme. Il serait coupable de perdre du temps. Le champ de la réforme est très large, y compris dans un contexte de faible croissance. La situation internationale ne saurait être un prétexte à l'inaction.
Pourtant la majorité ne semble pas très allante…
Le président de la République est le premier réformateur de ce pays. Il est important qu'avec l'UMP et nos groupes parlementaires, nous puissions procéder aux débats préalables aux arbitrages que chacun devra ensuite assumer avec loyauté.
Partagez-vous les réticences exprimées à l'UMP sur la réforme des institutions? Non. Sur ces sujets de fond, je suis totalement sur la ligne d'Édouard Balladur. Chaque parlementaire ne pourra pas dessiner lui-même la réforme idéale, il faut donc rechercher des compromis. Le seul compromis qui me paraisse inacceptable, c'est celui qui ferait du Sénat la variable d'ajustement des négociations entre députés.
Etes-vous favorable au droit d'expression du président de la République devant le parlement?
Je souhaite que cela soit rare et solennel, donc devant le Parlement réuni en Congrès à Versailles.
Faut-il prendre en compte le temps de parole du président dans les médias?
Je ne suis pas fermé à une discussion sur le sujet à condition que l'on reconnaisse que la parole présidentielle est, pour l'essentiel, au-dessus des partis.
Approuvez-vous la limitation du recours au 49-3?
Mon expérience de premier ministre me conduirait à être réservé sur un certain nombre de propositions qui limitent l'efficacité gouvernementale, par exemple la restriction du recours au 49-3. Mais je ne voudrais pas que la somme de nos réserves conduise à l'immobilisme. Il faut oser la réforme, et la réforme permanente, garante du mouvement, plutôt qu'un «grand soir» de la réforme.
Regrettez-vous la suppression du dispositif de contrôle de l'action du gouvernement par le Parlement?
Oui, et je souhaite que le Parlement renforce son pouvoir de contrôle.
Le PS lie la révision constitutionnelle à une réforme des modes de scrutin. Faut-il lui donner satisfaction?
Je ne suis pas pour négocier avec la gauche sur des sujets qui ne sont pas du domaine de la loi constitutionnelle. Cette loi doit trouver en elle-même ses propres équilibres.
Que ressentez-vous quand certains de vos anciens ministres disent que rien n'a été fait depuis vingt ans?
En toutes circonstances, au plan international comme dans notre action intérieure, j'assume mon bilan sereinement. Critiquer ses prédécesseurs est un travers national. Pour ma part, j'ai appris depuis longtemps à surmonter mes humeurs.
Comment va l'UMP ?
Mieux depuis la réorganisation post-municipales. Elle est plus offensive, et le travail est mieux partagé. Il faut poursuivre dans cette voie, offensive et collégiale.
Quand annoncerez-vous votre candidature à la présidence du Sénat?
Votre question est prématurée. La campagne sénatoriale ne doit pas gêner l'action réformatrice de cette session de printemps. Quand elle s'achèvera, vers la mi-juillet, nous verrons quels sont les candidats les plus aptes à porter une nouvelle ambition pour le Sénat et à valoriser le travail de ses membres.

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