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jeudi 22 mai 2008

À Paris, les syndicats ont joué l’unité et la détermination

La presse militante maquille l’échec de cette journée

Le succès de ce mouvement –ou son échec– se fera sur les échos qu’en donnera la presse. Les syndicats n’avoueront pas leur déception. Jean-Claude Mailly pour FO a d’ailleurs déclaré à la mi-journée que « à priori, la grève est un succès ». Donc, pourquoi défiler ?
Déjà l’agence de presse R****** déclare que les dirigeants des huit principaux syndicats ont défilé côte à côte jeudi à Paris avec plusieurs milliers de manifestants pour marquer leur unité et leur détermination face à la réforme des retraites. Elle ne dit pas que la bande des cinq (plus les non représentatifs) n’étaient pas côte à côte pour les mêmes raisons !...
La plupart des syndicats a donc estimé que le rapport de forces devrait d'ores et déjà inciter le gouvernement à revoir son projet. La journée n’a rien ajouté et le discours reste inchangé: le pays aurait pu éviter de faire les frais de l’immobilisme d’une gauche incapable d’évolution.


De source syndicale, le défilé parisien a rassemblé 70.000 personnes, selon Force ouvrière et la CGT. La police cite le chiffre de 28.000 manifestants. On comprend dès lors que les organisations syndicales tiennent à décompter les manifestants de province. Alors là, on atteint encore le niveau de l’hallucination : 400.000 pour FO (qui comptait sur 500.000) et …700.000 pour la CGT : pas besoin de la police pour être en désaccord.
"Si le gouvernement reste droit dans ses bottes, ça veut dire qu'il faudra une suite, on ne pourra pas en rester là", a prévenu Jean-Claude Mailly, secrétaire général va-t-en-guerre de FO.
"Cette journée est une journée réussie. Après un rapport de force de ce type, le gouvernement va être obligé de nous recevoir et on va remettre nos projets sur la table", a renchéri François Chérèque, le leader de la CFDT.
Pour Annick Coupé, de "Solidaires" (syndicat non représentatif), il y a une présence importante du secteur privé dans les manifestations et le gouvernement "ne pourra pas jouer la division." A ce détail près, que leurs revendications ne sont pas les mêmes…
"Si ce soir, le gouvernement n'annonce pas qu'il arrête, il faudra des suites", a-t-elle menacé. "Nous pensons qu'un construisant un rapport de force, nous pouvons faire reculer le gouvernement."

Sans chercher à gommer leurs divergences sur l'allongement de la durée de cotisation à 41 ans, les responsables des syndicats CGT, FO, CFDT, CFTC, CFE-CGC se sont retrouvés autour d'un mot d'ordre unique et rassembleur, mais qui cache les divisions,, la défense de la "retraite solidaire". Sans précision des 41 annuités, sur lesquelles ils sont divisés.
Dans un climat de mécontentement social lancé par les lycéens puis relayé par les enseignants qui s’étaient d’abord tenus courageusement en retrait et maintenant les pêcheurs, la FSU et l'UNEF dans son ombre, ainsi que l'UNSA et Solidaires, syndicats non représentatifs dans leur sillage, figuraient également en bonne place du défilé, de la place de la Bastille jusqu'à Saint Augustin.
De la métallurgie parisienne aux personnels d'Air France, les manifestants ont défilé derrière les bannières de leurs syndicats respectifs, avec pour slogans : "Touche pas à ma retraite" ou "Quarante ans, c'est déjà trop." Certains réclamaient même le retour à 37,5 annuités, tout l’après midi à longueur de bulletins sur France Info. La radio publique a même trouvé deux …médecins, polyvalents des manifs,dont le sort a dû émouvoir les masses laborieuses.
Suivaient des agents des impôts, des salariés de l'industrie automobile, des postiers, tandis que des sans-papiers postés le long du parcours criaient: "Avec ou sans papiers, solidarité." La solidarité avec le Tiers –voire le Quart– monde, va arranger les affaires…
Le mécontentement débordait parfois celui de la question des retraites, les manifestants exprimant leurs inquiétudes sur l'emploi, le pouvoir d'achat, ou les délocalisations. "Un an Sarko, un an dans la merde", proclamait la pancarte d'un manifestant. Si remarquable, que l’agence de presse l’a notée! Pour ses prochaines dépêches, PaSiDupes peut lui proposer cette pensée : « A force de travailler, est-ce qu’il ne me restera assez de retraite ? » D’autres, qui travaillent 110 heures de moins que dans les autres pays européens, on craint de mourir au travail. A ceux-là il est déconseillé de franchir le Rhin en 2012 : l’Allemagne en sera à 67 annuités ; ils risquent de parcourir des étendues de cimetières…

La LCR (Ligue communiste révolutionnaire) a également déployé des banderoles au niveau du Cirque d'Hiver, dans le 11e arrondissement. Ca change de l'image lisse présentée par Besancenot à Drücker. "On sent que le mécontentement continue à monter", a dit son porte-parole Olivier Besancenot ! PaSiDupes ne voulait pas vous priver de cette analyse.

Les dirigeants syndicaux veulent gommer leurs dissensions d'il y a cinq ans, quand François Chérèque, dirigeant de la CFDT, était accusé d'avoir soutenu la réforme des retraites de François Fillon en 2003. Tout comme Gérard Aschiéri (FSU) qui sur le perron de Matignon avait brisé les enseignants dans leur élan en annonçant « des avancées » !… C’est la raison pour laquelle il lance maintenant ses troupes dans la bataille.
Et les différences d'analyse persistent. La CGT, FO, la FSU et Solidaires refusent catégoriquement l'allongement de la durée de cotisation à 41 ans exigé par la situation. Tandis que la CFDT en accepterait le principe si tout était fait pour améliorer la situation des seniors.
"La CFDT est la mieux placée dans la rue car nous sommes cohérents avec nous-mêmes", a dit François Chérèque. A la manière de Sa Cynique Majesté Royal, également socialiste ?…
Le responsable de la CFDT a souligné que le passage à 41 ans de cotisation était inscrit dans la loi de 2003 mais qu'il n'était pas automatique et pouvait "être différé en fonction de la situation des seniors."
"Les conditions ne sont pas réunies et donc il doit être différé", a-t-il insisté.
Le dirigeant de la CGT, Bernard Thibault, a estimé que le recours systématique à l'allongement de la durée de cotisation condamnait "la masse des salariés français à un niveau de revenu légèrement au-dessus du seuil de pauvreté et non pas une retraite à taux plein." Victor Hugo, au secours !

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