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lundi 15 septembre 2008

Paris XIX° : affrontements inter- ou intra-communautaires ?

Doute sur l’antisémitisme, suspicion de manipulation
Depuis l’arrestation lundi à Paris de six jeunes gens, âgés de 16 à 23 ans, accusés de violences commises par une dizaine contre trois jeunes juifs, le 6 septembre dans le XIXe arrondissement de Paris (lire PaSiDupes: Paris XIXe), le mot d’ordre est le doute
La présomption d'agression antisémite soutenue à la fois par le gouvernement et l'opposition.est actuellement combattue à la suite de fuites aussi diverses et variées qu’orchestrées.

Il s’agirait de violence ordinaire dans le XIX°
L’agression aurait trouvé son origine dans l'usage par un jeune homme d'un pistolet à billes en direction d'un groupe d'autres jeunes passants anonymes... Selon les auditions et l'enquête, un des suspects a tiré une bille avec son pistolet, soi-disant par jeu, vers un des trois jeunes juifs, ce qui a entraîné une riposte et une échauffourée, dit-on de même source anonyme. Il n'y aurait pas eu d'insultes antisémites, tient-on à préciser. C’est ce qu’ont expliqué deux sources concertées concordantes que l’on floute honteusement sous l’expression « proches de l'enquête », suggérant ainsi des fuites soit policières, soit judiciaires, soit les deux. Or, il se trouve que les victimes portaient la kippa : un détail anodin dans une affaire anodine !

Il pourrait s’agir de violence intra-communautaire°
L’un des agresseurs serait juif. Encore n’en est-on même pas sûr ! Le doute que l’on tente d’instiller repose pourtant essentiellement sur sa confession juive. C’est affirmer que la communauté juive serait unie par la foi et la politique plus que toute autre et qu’elle ne connaîtrait donc pas les tensions internes que vivent les communautés catholiques ou musulmanes, entre croyants et pratiquants, intégristes et progressistes, entre gauche et droite.
Le suspect –comme ses victimes– portait-il la kippa ? Pratique-t-il la religion de ses pères ? Est-il bien intégré à sa communauté israélite, ou davantage à une autre, et laquelle ? L’enquête le dira sans doute, puisque les fuites ne cherchent pas à répondre à toutes les questions.
Des précisions équivalentes sur la confession religieuse des autres agresseurs n’ont pas été communiquées.

Des condamnations de toutes parts
On entend affaiblir la thèse de l’antisémitisme pourtant défendue le 7 septembre par plusieurs associations de la communauté juive, le ministère de l'Intérieur, le porte-parole du Parti socialiste et SOS Racisme.

Le 7 septembre dans un communiqué, la ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie, avait condamné "les violences antisémites" commises à l'encontre des trois jeunes gens.
Julien Dray, porte-parole du PS, avait également condamné ces faits dans un quartier "où les tensions sont très fortes et où des agressions antisémites répétées ont déjà eu lieu."
"Inquiété", SOS
Racisme condamna l'agression et renvoya la responsabilité des faits sur les élus locaux et …le gouvernement. SOS Racisme n’est donc pas chargé de ‘prévention’, mais seulement d’accusations. Pour l'association, "tout laisse à penser qu'elle (l'agression) revêt un caractère antisémite." Elle exhorte d’ailleurs le maire PS de l'arrondissement, Roger Madec: "Il est "temps de cesser de fermer les yeux sur les inquiétants processus à l'oeuvre sur (votre) territoire".
La police va encore confronter les suspects et leurs victimes d'ici à la fin de la garde à vue, mercredi matin au plus tard, avant que la justice ne décide de la qualification à donner aux faits.

La qualification d’antisémitisme prévalait
Dans le XIX° de Paris, plusieurs cas de violences sont en effet à déplorer, dont des juifs sont les victimes, plutôt que les agresseurs. Or, nous assistons actuellement à une campagne de déni de l’agression antisémite présentée comme une banale violence tribale. Désormais, la presse qualifie donc de « fait divers » les coups portés dans le même quartier à un jeune adolescent de confession juive, Rudy H., le 21 juin 2008. Dans cette affaire, deux jeunes hommes (de 25 et 26 ans) sont en détention provisoire depuis fin juillet pour "tentative de meurtre"avec la circonstance aggravante de l'antisémitisme.
Dans tous les cas, celui-là et celui-ci, les policiers n’y voient jamais plus que des bagarres qualifiées de "communautaires", entre bandes, l'une formée de Juifs et l'autre de Noirs. La preuve ? Dans ce dernier cas, trois agresseurs sont noirs !
Ainsi, outre que dans ce cas la couleur de la peau est soulignée, elle est instrumentalisée. La manœuvre de diversion consiste à laisser croire que, si on est noir, on ne pourrait pas être catholique ou musulman. Juif peut-être, pour les besoins de la cause...
Or, six jeunes ont été arrêtés, parmi lesquels –on le sait– trois noirs et un juif. Mais sommes-nous donc en droit de nous interroger –comme nous y sommes incités– sur l’appartenance communautaire des deux oubliés et sur lesquels les sources ne ‘fuitent’ rien de leur(s) confession(s) religieuse(s) ? L'effet 'Edvige' avant la lettre et à la tête du client !

Observons que c’est depuis le 15, soit une semaine après les faits, mais précisément à deux jours de la qualification des faits, demain mercredi, qu'ont été lancées la manipulation médiatique de l'opinion et les pressions sur la justice: la détention provisoire des agresseurs ‘par jeu’, présumés innocents, pourrait être décidée. Le sera-t-elle en toute sérénité?

Qui orchestre la pression médiatique actuelle sur la justice ?

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