POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

jeudi 15 janvier 2009

Le droit de retrait dévoyé à la SNCF

Des syndicats enraillent la mécanique du service minimum

L'agression d'un conducteur a été l’occasion d’une grève spontanée qui a paralysé mardi le trafic SNCF
dans l'ouest de l'Ile-de-France. La gare Saint-Lazare a même fait l’objet d’une mesure exceptionnelle puisqu’elle a été évacuée et fermée au public.

Le Président condamne une réaction inadaptée
"Le président a bien sûr été sensible à l'attaque dont a été victime le conducteur de la SNCF mais il a tenu à rappeler (...) que le service public appartenait au public", a rapporté le porte-parole du gouvernement Luc Chatel à l'issue du Conseil des ministres, mercredi. "On ne peut pas accepter que la France soit prise en otage totalement sans préavis, sans mise en place d'information, sans accueil", a-t-il poursuivi.

La loi sur le service minimum dans les transports terrestres, promesse de campagne du candidat Nicolas Sarkozy et votée dès l'été 2007, est censée protéger les usagers de ce type de réaction épidermique. La loi prévoit en effet une concertation préalable entre syndicats et direction avant toute grève et une déclaration individuelle de chaque participant 48 heures avant le début d'un mouvement, ce qui permet d'annoncer à l'avance un plan de transports aux voyageurs.

Le droit de retrait en question
Les syndicats contournent le service minimum en mettant en œuvre leur droit de retrait.
Car mardi, les cheminots du secteur Saint-Lazare ont spontanément cessé le travail après l'agression, en appliquant leur "droit de retrait", provoquant le déraillement du service minimum.
Pour ajouter à l'exaspération des usagers, le trafic de cette gare était perturbé depuis un mois par une grève des conducteurs sur les effectifs. Se jouant des règles du service minimum, ils débrayaient souvent 59 minutes par jour, désorganisant fortement le service, sans être trop pénalisés financièrement.
Ce type de dévoiement rappelle la pratique de l'opposition des tombereaux d'amendements déversés au Parlement...

Les réactions sociales
> La SNCF a pour sa part annoncé un geste commercial uniquement envers les usagers touchés par cette longue grève, sous la forme de réduction sur les abonnements de février.

> Le secrétaire général de la CFDT François Chérèque a été plus sévère en jugeant "quasiment inadmissible" ce mouvement au long cours.

> Le président de la SNCF Guillaume Pepy a lui fait son mea culpa sur les quais de Saint-Lazare tôt mercredi: "les usagers m'ont enguirlandé, moi j'accepte leur mécontentement". "Hier, on a manqué à nos devoirs", a-t-il ajouté devant la presse.

Les réactions politiques
> Benoît Apparu, député
UMP de la Marne, a suggéré mercredi que "si le service minimum ne marche pas, il faudra peut-être le changer".

>
Le secrétaire d'Etat aux Transports Dominique Bussereau doit recevoir le président de la SNCF pour "veiller" à ce que les usagers soient indemnisés.

> Le président
PS de la région Ile-de-France, Jean-Paul Huchon, a estimé que la fermeture de la gare a été "une forme de dramatisation" qui a sans doute permis de résoudre ce conflit persistant et que la direction de la SNCF "a bien travaillé".

> Après cette conjonction de difficultés mardi, François Bayrou, président du
MoDem, pense que "les personnels de la SNCF et des entreprises de transport comme à Marseille devraient réfléchir au tort que ça leur fait" lorsqu'"un problème, un incident, un accident (...) se retournent immédiatement contre les usagers".

> Pour le PS, Jean-Marc Ayrault a appelé l'Etat à "prendre ses responsabilités" et à investir pour "rénover le système ferroviaire, le matériel roulant". Mais il stigmatisme aussi les agissements de Sud-rail (cf. PaSiDupes)

Depuis l'entrée en fonction de G. Pepy il y a un peu moins d'un an, le gouvernement a souvent exprimé son mécontentement envers la SNCF, notamment après plusieurs ruptures de caténaires ayant entraîné des pagailles à répétition pour les usagers et bien que des sabotages fassent encore l’objet d’enquêtes.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):