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vendredi 14 août 2009

Restauration: Eric Ciotti réclame un moratoire sur la baisse de la TVA

Le député UMP se fait l'écho des FrançaisSuite à un accord de l'U.E. obtenu de haute lutte et sur plusieurs années par le gouvernement Fillon, la TVA est passée au 1er juillet de 19,6% à 5,5% dans la restauration. En contrepartie, les restaurateurs s'étaient notamment engagés à baisser les prix de certains produits et créer des emplois.
Or, de l'avis de tous, la "majorité des établissements" de restauration n'a pas respecté les engagements de la profession, notamment en matière de baisse des prix.

A l'écoute de la population, le député UMP des Alpes-Maritimes Eric Ciotti réclame donc un "moratoire" sur la baisse de la TVA à 5,5% dans la restauration.
"Force est aujourd'hui de constater que si certains restaurateurs exemplaires ont respecté leur engagement ce n'est pas le cas de la majorité des établissements", observe Eric Ciotti. "Il apparaît en effet que seule une minorité propose de véritables menus à un taux de TVA réduit à 5,5%. L'INSEE a indiqué que les prix dans les restaurants et les cafés n'ont baissé respectivement que de 1,3% et 0,7% en juillet par rapport à juin", souligne-t-il.
"Alors que l'immense majorité de nos concitoyens est confrontée à des difficultés économiques importantes en raison de la crise mondiale dans laquelle nous nous trouvons, il est choquant que l'effort qui est demandé à chacun ne soit pas observé par certains professionnels qui bénéficient pourtant d'une mesure financière favorable", estime le député.

Le président du Conseil Général des Alpes-Maritimes annonce avoir écrit au Premier ministre François Fillon pour lui demander de suspendre l'application de la mesure gouvernementale en faveur des restaurateurs. Il demande que la baisse de la TVA soit assortie "d'un engagement contractuel individualisé pris par chaque établissement et non par des organisations professionnelles".

Hervé Novelli apprécie peu pour sa part que la portée de cet acquis gouvernemental soit affaiblie par les restaurateurs, ses principaux bénéficiaires, et qu'un élu de la majoritaire se fasse le héraut de la dénonciation du manque de civisme des restauratueurs et de la portée relative de la mesure.

Le secrétaire d'État au Commerce, à l'Artisanat, aux PME, au Tourisme, aux Services et à la Consommation fait néanmoins observer que la baisse de TVA doit également permettre de créer des emplois, d'améliorer le pouvoir d'achat des employés et de moderniser les infrastructures dans la restauration. Or, l'évaluation des progrès dans ces domaines sont encore peu perceptibles. En revanche, les estivants ne constatent guère de baisses sur les prix. PaSiDupes a constaté que tel restaurant qui affichait une baisse sur un menu l'appliquait sur celui des trois qui était le moins attractif et semblait destiné à la clientèle anorexique.

On dit aussi que certains restaurants ont commencé à facturer 1 euro la carafe d'eau. Il nous a été également rapporté qu'à Borme-les-Mimosas, ville fleurie du Var à proximité de Toulon et du Fort de Brégançon, il était demandé 7 euros pour une glace en cornet à emporter.

Si on fait abstraction des critiques du villepiniste Hervé Mariton qui, sur Europe-1, a critiqué jeudi 13 la baisse de la TVA dans la restauration, pour des raisons plus politiques et en rapport avec les niches fiscales, il faut néanmoins rappeler que la baisse de la TVA coûte 2,35 milliards d'euros aux finances publiques, un pactole pour la restauration, mais sans retombée visible pour le consommateur.

Les engagements non respectés

Le PS a peu d'inscrits à son grand raoût d'été de La Rochelle, mais ce n'est pas une raison pour croire que les socialistes ne vont pas faire un festin des patrons de restaurant indélicats une fois qu'ils auront régalé leurs pique-assiettes.

  • Les syndicats professionnels défaillants ou complices?
    Ils se sont en effet engagés à faire baisser les prix de 11,8 % sur une sélection de produits parmi les plus consommés (une entrée, un plat, un dessert, un plat du jour, un menu, une eau minérale, un café...) qui représentent un tiers de leur activité. Sur un menu à 20 euros, le client fera alors une économie de 2,40 euros. Un café en salle dont le prix était de 1,60 euro passera à 1,40 euro. Mais au nom de la lutte contre l'alcoolisme, cette baisse ne peut s'appliquer aux boissons alcoolisées. Les patrons des cafés, brasseries et restaurants restent toutefois libres de baisser ou non leur prix et de choisir les produits sur lesquels ils appliquent leur baisse.
  • Les voeux pieux
    "J'espère que les restaurateurs vont jouer le jeu. Il nous faut délivrer un message fort pour améliorer notre image et retrouver la confiance de nos clients. La baisse doit donc être immédiate, significative et lisible", prévient Christine Pujol, présidente de l'Union des métiers de l'industrie hôtelière (UMIH), principal syndicat de la restauration en France. "Cet engagement se fait sur la base du volontariat sans contrôle ni sanction", regrette Thierry Saniez, délégué général de l'association nationale de consommateurs et usagers (CLCV). "Le consommateur doit rester vigilant [!], nous le sommes aussi et continuons à effectuer des relevés de prix dans différents départements. La profession devra, quoi qu'il en soit, rendre des comptes aux pouvoirs publics".

    => Puisque les restaurateurs s'entendent pour détourner la baisse de la fiscalité à leur seul profit, la profession, qui a milité et prétendu défendre le pouvoir d'achat, se doit maintenant de mettre de l'ordre dans sa cuisine interne.
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