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jeudi 22 juillet 2010

Tiens, on a un bébé au frigo ! La mère, mise en examen

Le « déni de grossesse » stimule et fait des émules

Encore un bébé au freezer

Le 6 juin 2010, le corps d'un nouveau-né a été découvert dans le congélateur d'un appartement à Metz.

La maman de 38 ans, dont l'identité n'a pas été révélée, a été mise en examen après la découverte pour "homicide volontaire sur mineur de moins de 15 ans" et placée sous contrôle judiciaire, a précisé le procureur de la République de Metz, Rémy Heitz.
Une autopsie complétée
par des examens d'anatomo-pathologie ont établi que le bébé était viable à la naissance, qui remonterait à la mi-mai, selon une source proche du dossier.
Le corps du nouveau-né avait été découvert congelé, "soigneusement emballé" dans un plastique, par un ami de la mère venu faire le ménage dans l'appartement alors que celle-ci était hospitalisée.

Nous avons échappé de peu au bac à glaçons

«Le déni de grossesse peut concerner toutes les femmes»

Gaëlle Guernalec Lévy, journaliste au magazine «Parents» et écrivaine, a enquêté sur ce phénomène méconnu… Elle aussi a ses « révélations » sur le déni de grossesse. Comme il se doit, elle « décrypte » un phénomène jusque-là méconnu du grand public et récemment médiatisé dans l'affaire dite des «bébés congelés».

Gaëlle Guernalec-Lévy a répondu à des questions de lectrices de 20minutes.fr et ça donne ça «(le 20 mars 2007):


Pourquoi une enquête sur le déni de grossesse? N’est-ce pas un phénomène marginal?

Pas tant que ça. Il y a très peu d’études sur le sujet, mais on estime qu’il y a 1 à 3 cas pour 1.000 naissances en France, soit 800 à 2.400 dénis de grossesses par an. On comptait à peu près autant de morts subites du nourrisson jusque dans les années 1990. Lorsque la piste criminelle a été rejetée – on a longtemps cru que les bébés étaient victimes d’infanticides – et qu’une campagne de prévention a été menée, la mort subite a reculé de 75%.

Le déni de grossesse aboutit-il toujours à la mort du bébé?

Bien sûr que non! Le néonaticide est une issue mineure, qui concerne moins de 10% des dénis de grossesse. Malheureusement, seules les affaires qui se terminent mal sont médiatisées, comme l’affaire Courjault.

Vous pensez qu’il s’agit dans ce cas d’un déni de grossesse? Il y a pourtant eu trois néonaticides… [hyper chic, ce mot]

Cette affaire est particulière du fait de la récidive. Mais elle présente des signes typiques du déni de grossesse: Véronique Courjault a été vue en justaucorps et en maillot de bain alors qu’elle était à sept mois de grossesse. Ses proches n’y ont vu que du feu. On ne peut pas être simplement dans la dissimulation à ce stade. Il y a un refus inconscient de se savoir enceinte, d’où l’absence de symptômes et de modification corporelle.

Mais comment est-ce possible?

Ces bébés sont comme de petits passagers clandestins qui, ne se sentant pas les bienvenus, joueraient à cache-cache entre les organes de la mère, s’allongeraient le long de la colonne ou se rouleraient en boule, très haut dans la cavité abdominale. La maman prend peu de poids et peut continuer à avoir ses règles. Soit parce qu’elle prend toujours la pilule, qui provoque des menstruations artificielles, soit parce qu’une partie de la muqueuse utérine se dégrade pendant la grossesse, sans conséquences pour le développement du fœtus.

D’où leur surprise quand elles accouchent…

C’est une véritable sidération. Certaines pensent qu’elles ont une bonne gastro et se retrouvent avec un bébé dans les bras. L’issue est souvent heureuse – le mari s’en rend compte et le couple file à l’hôpital pour cette naissance surprise – mais parfois malheureuse: la femme, isolée et paniquée, pense que l’enfant est mort et le met dans un sac, provoquant l’asphyxie. D’autres accouchent sur la cuvette des toilettes et n’ont pas le réflexe de retirer le bébé de l’eau. Dans la majorité des cas, le bébé meurt d’un défaut de soins et non d’un geste de la mère. Il faut comprendre dans quel état se trouve cette dernière. Comment concevoir que cet enfant existe alors qu’il n’a pas été investi pendant toute la grossesse?

Quels sont les facteurs d’un tel déni?

Ils sont plus nombreux qu’on ne croit. Le déni de grossesse peut concerner toutes les femmes, jeunes, moins jeunes, issues d’un milieu social aisé ou défavorisé. Surtout, il ne résulte pas forcément de troubles psychiques graves. Le déni peut survenir après une première grossesse, comme si le deuxième enfant profitait du passage du premier pour se glisser en douce dans son sillage. Il peut aussi se produire car la femme se pense stérile et est à mille lieues de se croire enceinte. Ou bien encore parce qu’elle souhaite inconsciemment vivre une grossesse non médicalisée. Il y a bien sûr des motifs plus graves: la venue d’un enfant peut être perçue comme un danger s’il est le fruit d’un adultère ou d’une relation non tolérée par la famille ou bien s’il est tout simplement de trop.

Quel traitement la justice réserve-t-elle à ces femmes?

Il est tout à fait inadéquat. Depuis 1994, la notion d’infanticide a été retirée du code pénal et remplacée par «homicide volontaire sur mineur de 15 ans», passible de la perpétuité. Même si leur peine de prison va rarement au-delà de dix ans et couvre souvent la détention provisoire, c’est très cher payé. La justice a encore une vision morale des choses et cherche à punir ces meurtrières d’enfant, qui auraient très bien pu avorter. Encore faudrait-il qu’elles aient eu conscience d’être enceinte avant le délai légal d’avortement. Tant que le déni de grossesse ne sera pas reconnu comme une vraie pathologie, on enverra encore des femmes en prison sans raison.

On ne compte plus les bébés congelés

- Véronique Courjault est le premier cas médiatisé – aussi pathologique que pathétique – qui a laissé la France sidérée, mais la liste de ses consoeurs est maintenant longue (et non exhaustive...). Le mari Courjault avait découvert le petit corps le 23 juillet 2006.

Nous avons une pensée pour les bébés de:
- Valérie Le Gall, à St Brieuc, jugée en même temps que Véronique Courjault, pour une autre affaire d'infanticide (mars 2008-juin 2009) Huit mois de prison.
- Dans l'Aude , une trentenaire déclara aux gendarmes (juin 2010) qu'elle ignorait être enceinte - bébé congelé – né viable.
- Une mère de quatre enfants à Toulouse, âgée de 39 ans, qui a reconnu avoir étouffé son bébé à la naissance en 2004, puis l'avoir congelé.
- Et aux autres.

1 commentaire:

  1. Essayons de comprendre....et d avoir de la compassions pour ces femmes,leurs gestes désespérés leurs pèsera sur leurs conscience toute leurs vies.Après tout au risque de choquer ce sont leurs enfants quelles on choisi de laisser mourir (pour certaines).Le déni pour moi et une pathologie dont les symptômes sont aussi sournois !!!Informons,informons afin que ces pauvres femme ne ce sente pas seul et isolée.

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