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samedi 7 août 2010

L'exception française dans la crise et les affaires

Le scandale politico-financier et ses effets à sens unique

C'est en temps de crise que les Français se révèlent tels qu'en eux-mêmes, à la fois dans leurs rapports entre eux et vis-à-vis de leurs dirigeants: leur insouciance et leur hédonisme les portent naturellement à l'indulgence, mais les temps difficiles les poussent, jusqu'à la déraison, à l'individualisme et à l'exigence envers leurs dirigeants.

Pourtant, au XVIIe siècle, les Français n'étaient pas si différents des Anglo-Saxons.
Pascal, dans Les Provinciales, raillait les confesseurs jésuites parce qu'ils pardonnaient tout aux grands de la Cour, et pareillement, les Puritains demandaient aux politiques de montrer l'exemple de l'austérité.
Qu'est-ce qui distinguent donc aujourd'hui les Français des Britanniques et des Américains dans la crise économique et financière internationale ?

Lorsque dans l'Angleterre de 1640 le conflit entre le Parlement et Charles Ier dégénéra en véritable guerre civile, les puritains se hâtèrent de saisir l'occasion d'exhorter la nation à renouveler son contrat avec Dieu. Le Parlement convoqua une assemblée d'ecclésiastiques et de laïcs, tous d'obédience calviniste, connue sous le nom de « Westminster Assembly ». Elle ne réussit pas à réformer totalement le gouvernement de l'Église, mais l'armée d'Olivier Cromwell, qui avait défait les forces royales, porta au pouvoir son général. Cromwell favorisa largement le mouvement puritain et ne concéda que faiblement au pluralisme.

La Révolution en France connut aussi ses excès sanglants avec la Terreur, lesquels expliquent sans doute la bienveillance française des débuts de la République. Le régime, encore très fragile dans les années 1870, parvint à gagner le cœur des Français en reprenant habilement à son compte le décorum monarchique : palais, voitures, appartements de fonction, etc. Dans une certaine mesure, les Français conservent depuis pour leurs dirigeants l'indulgence qui les place au-dessus du lot commun et ferment ainsi les yeux sur leur vie sentimentale et leurs libéralités matérielles.

Or, dès que le pays traverse une crise économique, ce que les Français permettait auparavant n'est en revanche plus toléré. Ainsi, à la fin du XIXe siècle, le scandale du canal de Panama éclaboussa des hommes politiques de premier plan, comme Georges Clemenceau. Ce scandale favorisa les menées antiparlementaires du général Boulanger et mis la République en danger de renversement.
Quant à l'affaire Stavisky, un scandale financier qui concernait quelques députés, elle déboucha sur les manifestations du 6 février 1934 qui furent perçues comme une tentative de coup d'État et entraînèrent l'union de la gauche.

Aujourd'hui, l'affaire Bettencourt reproduit le même schéma

En pleine crise économique, l'opinion publique française retrouve ses réflexes individualistes d'auto-défense et de soupçon de sa classe dirigeante. Il suffit d'un petit coup de pouce médiatique (lire PaSiDupes) pour qu'elle s'abandonne à ses vieux démons.
Ce qui la distingue ainsi de ses voisins anglo-saxons est révélateur de son éthique politique.
La France connaît en 2010 une crise dont le Royaume Uni et les Etats-Unis, dans le même temps, font l'économie, parce que la gauche française, ses associations militantes (lire PaSiDupes) et sa presse engagée (lire PaSiDupes) se morfondent dans l'opposition. Elles ne se refusent aucun moyen pour arriver au pouvoir, jusqu'à s'abaisser à l'insulte et la bassesse. Ne dit-on pas que l'oisiveté est mère de tous les vices ? Alors, plutôt que de joindre ses forces à l'effort national, la gauche française, primitive, harcèle et insulte, sa noble manière d'accéder au pouvoir que les urnes lui refusent. Lire PaSiDupes et l'opinion d'Alain Minc sur Edwy Plenel (Mediapart)

En février 2008, Ségol'haine Royal réactiva le processus révolutionnaire sur la base de l'éthique politique. Quoiqu'alors prématurément, elle décréta donc avec empressement que "la désinvolture publique a tenu lieu de morale politique" et sentit dans ses cheveux se lever un "vent de révolte". Lire PaSiDupes
Et dans le même registre, en septembre 2009, la Ch'tite Aubry, premier secrétaire contesté du PS, lança devant le Conseil national du PS: "je ne laisserai pas abîmer ce Parti socialiste de l'intérieur, je ne laisserai pas le Parti socialiste insulter de l'extérieur". Mais n'avait-elle pas pourtant enjoint à Manuel Valls, quelques semaines plus tôt, de se taire ou de quitter le PS. Dans ce refus du débat, le jeune socialiste y vit de "la désinformation, au pire, de l’insulte." L'obsession paranoïde de l'insulte resurgit encore fin mai 2010 à l'encontre du chef de l'Etat dans une comparaison vulgaire à un Bernard Madoff. Et elle fut prise lui reprit d'un nouvel accès en juillet 2010 lorsqu'elle estima que "notre démocratie est abîmée". Le PS ne se supporte pas dans l'opposition et devient insupportable aux autres.
Au Royaume-Uni, les Conservateurs qui arrivent auraient pu avoir à connaître des mêmes désagréments avec les "révélations" (Outre-Manche aussi) sur les pseudo-« notes de frais » des parlementaires; il n'en a rien été. Mieux, le Premier ministre britannique Gordon Brown, un travailliste, a présenté ses excuses dans l’affaire de la campagne de calomnie visant le Parti conservateur... Le Démocrate Barack Hussein Obama aurait pu s'embourber dans la marée noire, mais les Républicains ne l'ont pas enseveli. Si exigeants qu'ils puissent être, les anglo-saxons sont puritains et non pas laïcs; leurs oppositions sont critiques mais constructives.
Lire PaSiDupes sur les démolisseurs socialistes

La gauche française n'accepte aucune leçon salutaire

Son éthique exigeante lui autorise le montage d'une petite affaire politico-financière. Rien n'est donc pas pour lui faire peur: la flexibilité de sa morale est d'une amplitude qui reste à découvrir.
La vertu de la gauche est manifestement une image pieuse.

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