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samedi 18 décembre 2010

Sans attendre les primaires, Martine Brochen-Aubry entre en campagne

Après Royal, Aubry découvre les usines

En campagne officielle ou officieuse, elles enchaînent les visites de terrain

C'était au tour du premier secrétaire du PS, Martine Brochen-Aubry, de faire sa campagne officieuse

Deux jours après un passage de Désirdavenir Royal pour sa campagne officielle des primaires à Ris-Orangis (Essonne), Mme Brochen-Aubry s'est transportée de Lille à Calais jeudi. Elle a fait un tour de deux usines à la chaîne.
« Je suis en campagne… pour l'industrie ! » a-t-elle finement éludé, lors de sa visite d'une usine Meccano, en plaidant pour « une véritable politique industrielle ».
À ses yeux, le fabricant de jouets est un exemple de relocalisation réussie. Face à la hausse des prix du pétrole, à l'allongement des temps de transport par bateau et à la hausse des salaires des ouvriers en Chine, la direction de Meccano a rapatrié 20% de sa production en France.
Or, la maire de Lille s'est rendue dans une usine qui n'est qu'une filiale de Meccano Ltd., société britannique fabriquant le célèbre jeu de construction métallique Meccano, mais aussi les trains Hornby, les Dinky Toys et distribuant bien d'autres types de jouets, parmi lesquels certains issus de films ou de séries importés des États-Unis comme l'Homme qui valait 3 milliards ou Star Wars.
En 2005 enfin,
les actionnaires britanniques ont fait subir un plan social drastique au site de Calais réduisant les effectifs de 150 à 80 salariés.

Visites à la chaîne


Visites à thème aussi, car c'était la même problématique que dans l'usine de vélos B'Twin de Lille que Martine Aubry a ensuite visitée. Là, exception chez Décathlon qui fait massivement appel à la main d'oeuvre bon marché de Chine, les fabricants n'avaient pas délocalisé, et associent leur promotion à celle de la maire de Lille. Sa venue était une opportunité de valoriser leur choix de rester en France salué justement par la visiteuse. « Il n'y a pas d'économie sans industrie », a-t-elle martelé tout au long de la journée: les poncifs la rassurent. À son côté, le secrétaire national du PS à l'industrie, Guillaume Bachelay, a expliqué: « Nous refusons que la France sorte des écrans radar de la mondialisation. Pour cela, nous proposons la création d'un pôle public d'investissement industriel, la réorientation de la fiscalité vers l'outil productif et la mise en place de la régulation commerciale. »
Les socialistes n'acceptent pas que les produits français, et donc les emplois, soient concurrencés par des produits étrangers ne supportant pas le poids des mêmes charges sociales ou environnementales.

Une entourloupette socialiste: l'arbre pourri qui cache la forêt

Certes, le b'Twin Village, situé dans l’ancienne usine Altadis de Lille Sud, relance l’emploi dans la région de la maire de Lille avec près de 200 emplois qui seront créés d’ici 2014, tous secteurs confondus, mais le tableau présenté par la patronne du PS n'est pas aussi idyllique qu'elle le voudrait, pas rose du tout, même !


  • Décathlon, le distributeur du vélo, vend précisément des "produits étrangers ne supportant pas le poids des mêmes charges sociales ou environnementales".
  • Première contre-vérité, les vélos b’Twin distribués par Oxylane, (Décathlon, depuis 2008) sont uniquement peints et assemblés à Englos, près de Lille.
    D'où viennent les pièces ? Dans quel pays lointain sont-elles usinées ? Une double intox, car la presse donc ni l'identité de Décathlon, ni le montant de la charge-transport en CO2 ?

  • Autre contre-vérité, Décathlon importe massivement de Chine.
    En 2004, le journal Les Echos observait déjà que " le leader européen des ventes d'articles de sport s'approvisionne largement en Chine " et que, parmi les grandes enseignes, l'enseigne du Nord " fait partie de celles qui poussent le plus loin la logique de filière, en remontant jusqu'aux composants de base."

    A propos d'un fabricant chinois du distributeur français que flatte la Ch'tite Aubry, le journal Les Echos ajoute: " Avec trente-six ans d'expérience dans les cycles et un chiffre d'affaires de 85 millions d'euros en 2003, Oyama exporte 50 % de sa production vers les Etats-Unis, 30 % vers le Japon et 20 % vers d'autres pays, pour des marques comme Razor, Mercedes-Benz, Disney, Toys'R'Us ou Décathlon."
    La presse militante ne rappelle pas non plus ce détail qui ne perturbe pas le Premier secrétaire du PS : " Des bicyclettes dont le prix moyen sortie usine, chez Oyama, tourne autour de 500 renminbis (50 euros)."

    Aubry a-t-elle exporté sa "politique du bien-être" ?

    Est-il bien juste de tenir des discours vertueux en France et de promouvoir le groupe Oxylane, aux onze enseignes et vingt marques, qui importe à bas prix en sacrifiant les emplois hexagonaux, quand on sait que les employés chinois "déjeunent en une heure dans une cantine propre et claire qui donne sur un terrain de sport, et ils dorment à huit dans des chambres où, s'il n'y a guère d'intimité, le mobilier simple est en bon état. Avec les trois repas, il en coûte 5 renminbis par jour aux salariés consignés sur place."
    Lien Les Echos

    Une « Convention égalité réelle », orchestrée par le socialiste Benoît Hamon, vient tout juste de plancher sur la lutte contre les inégalités... C'est donc une provocation. Attendons-nous donc à ce que, par cohérence, le rigoureux porte-parole -et représentant de l'aile gauche sociale- du PS stigmatise prochainement l'hypocrisie de la propagande de Martine Aubry et qu'il réclame sa démission...
    => Grandes lignes du machin
    Lien Les Echos

    Les siamoises socialistes s'égarent et nous bernent

    On aura compris que Martine Aubry s'estime tellement affûtée localement qu'elle n'envisage pas un instant de faire ses preuves sur ses compétences en économie nationale comme naguère sur la sécurité. « Nous sommes réconciliés avec l'économie depuis 1981-1982 », tranche-t-elle.
  • Brochen-Aubry contre aussi Sa Cynique Majesté Royal
    Celle-ci avait proposé mardi une forme de retour à l'autorisation administrative de licenciement. « Ce qu'elle a proposé fait partie de nos propositions mais dans des cas très particuliers », réfute Aubry, marginalisant au passage l'amère du marais poitevin.
    Au PS, on estime que les salariés doivent pouvoir saisir la justice pour contrer les tentatives de pillage de leur entreprise, comme dans le cas de Molex dont les actionnaires avaient fermé et licencié le personnel en partant avec tous les brevets.
    Martine Aubry admet que les entreprises réellement en difficulté doivent pouvoir procéder à des licenciements économiques.

    Non seulement Aubry nie toute arrière-pensée à l'endroit de Ségol'haine Royal, mais le premier secrétaire se défend de vouloir concurrencer la présidente de région dans ses déplacements.
    "
    T
    ous ceux qui aspirent à diriger la France doivent être sur le terrain ", a-t-elle affirmé, se révélant un peu plus et précisant que cette remarque ne vise surtout pas Dominique Strauss-Kahn. « Lui, il est sur le terrain du monde. C'est déjà pas mal ! »
    Et de toute façon, elle ne veut plus commenter les candidatures aux primaires. " Si tous les jours on s'amuse à décortiquer les points forts et les points faibles des uns et des autres, on va finir en miettes ", s'agace-t-elle, bien que manifestement ouverte à la confrontation des idées et au débat.
    Cela tombe bien, Ségolène Royal jure aussi de son côté qu'il n'est pas question d'affrontement avec la première secrétaire. « Je ne suis pas en concurrence avec Martine », assure-t-elle, avec condescendance.

    Ca tombe d'autant mieux que, leurs états d'âme esprit étant tellement variables et leurs déclarations sujettes à caution, nous attendons simplement qu'elles se taisent enfin et ne prennent plus la parole que sur ce qui importe et ce qu'elle connaissent, si jamais.

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