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mardi 22 février 2011

Négationnisme: pacifisme et collaborationnisme de la gauche

La gauche a-t-elle fait le lit de la collaboration ?

Le négationnisme historique fonde la 'pensée unique' et le 'politiquement correct'

Au rebours de croyances largement répandues, une partie de la gauche antiraciste des années 1920 et 1930 s’est massivement ralliée au pacifisme en 1938, avant de rejoindre le régime de Vichy ou les mouvements ultra collaborationnistes. A l’inverse, il souligne que la droite républicaine mais aussi les partis « nationaux » – Camelots du roi ou Jeunesse patriotes – ont joué un rôle décisif dans l’essor de la Résistance française à ses débuts. Plutôt que de scruter les «dérives» de la gauche vers la droite, Simon Epstein, dans son livre, Un Paradoxe français, considère le marqueur «antisémitisme» et s'interroge sur son caractère décisif ou non dans le choix fait par les élites politiques soit de Vichy et de la Collaboration, soit de la Résistance. On est alors frappé par la foule de ceux qui, ayant milité dans les années 1930 à la LICA, l'ancêtre de la LICRA, Ligue contre le racisme et l'antisémitisme, s'abîmeront dans les pires engagements de la Collaboration. Ainsi, pour commencer,Jean-Marie Balestre, le président de la puissante Fédération internationale du sport automobile, récemment décédé, à titre d'exemple de ces métamorphoses vertueuses. Ancien Waffen SS, Jean-Marie Balestre était, en 1939 encore, membre du bureau des jeunes de la LICA (LICRA). Or, une telle volte-face n'est en rien une bizarrerie.

Eric Zemmour a lu ce livre publié par Albin Michel (2008).
VOIR et ENTENDRE Eric Zemmour:


Exemples de personnalités du régime de Vichy venues de la gauche antiraciste

René Belin, numéro 2 de la CGT déclare à la revue anti-raciste « Droit de vivre » en juin 1939: « La classe ouvrière est profondément anti-raciste. Je suis entièrement d’accord avec l’action de la LICA ». Cela ne l’empêche pas de devenir ministre de la production industrielle et du travail du maréchal Pétain et de figurer parmi les signataires du statut des Juifs du 8 octobre 1940.

Gaston Bergery, membre du parti radical, écrit en 1936 « Le racisme et l’antisémitisme sont contraires à l’idée de Nation… C’est la diversion, le recherche du bouc émissaire, et c’est là une opération abominable ». Cependant, il vote les pleins pouvoirs à Pétain le 10 juillet 1940, devient un militant actif de la Révolution nationale et de la collaboration, avant d’être nommé ambassadeur du maréchal à Moscou puis à Ankara.

Georges Bonnet, député radical-socialiste, ministre des affaires étrangères en 1938 et 1939, président d’honneur du « Deuxième congrès international du rassemblement mondial contre le racisme » déclare en 1938 « La France doit donner l’hospitalité à tous ceux dont la vie est menacée ». Pourtant, lui aussi devient un notable de Vichy et approuve la rencontre de Montoire entre Pétain et Hitler dont il salue le « caractère historique » car « marquant le début d’une organisation nouvelle de l’Europe dans laquelle la France et l’Allemagne, chacune avec son génie, doivent tenir une place… »

Gratien Candace, député de gauche de la Guadeloupe proclame en janvier 1939 que « le racisme est la plus grande honte politique et sociale du XX ème siècle ». Lui aussi vote les pleins pouvoirs au régime du maréchal Pétain et entre dans le « Conseil national » de Vichy. Charles Pivert, militant à la SFIO déclare lors d’un congrès de la LICA que « le fascisme comme le racisme, est un état de régression sociale ». Pourtant, il adhère sons l’occupation à une organisation collaborationniste « France-Europe » et écrit dans la revue « Germinal ». Eugène Frot, député socialiste, plusieurs fois ministre, est membre d’honneur « du centre de liaison des comités pour le statut des immigrés » (lié à la LICA/LICRA). Il vote pour Pétain en juillet 1940, intègre le Conseil national de Vichy et « l’amicale lavaliste ».

Intellectuels, écrivains, journalistes

L’auteur cite divers intellectuels et écrivains, connus pour leur engagement humaniste et antiraciste, dans les années 1920-1930 qui se sont ralliés au régime de Vichy, par pacifisme, et ont soutenu, à des degré divers, le principe de collaboration : Georges Blondel, René Laforgue, Marcelle Capy, Jean Cocteau, Jean Giono, Maurice Rostand, Marcel Aymé, Pierre Benoit, Jacques de Lacretelle, Marcel Jouhandeau, André Thérive.

Les journalistes sont nombreux à avoir ainsi basculé de la défense des bons sentiments humanitaires et anti-racistes à un soutien inconditionnel du régime du maréchal Pétain : Emile Roche et Pierre Dominique (« La République »), Robert de Beauplan, Stéphane Lauzanne (rédacteur en chef du Matin), Léon Bailby (Le Jour), Alain Laubreaux (l’Oeuvre, journal de gauche avant l’occupation). Certains vont même prendre des positions pro-allemandes : Pierre-Antoine Cousteau (rédacteur en chef de Paris-Soir) ; Jean Luchaire (patron des Nouveaux Temps), homme de gauche dans les années 1920 et 1930, devenu hitlérien après l’occupation.

Personnalités de l’ultra-collaboration

Deux sont particulièrement célèbres :

Marcel Déat, député SFIO, crée l’Union socialiste républicaine en 1935 et soutien le Front populaire, membre du comité de vigilance antifasciste, chantre de l’antiracisme dans les années 1920 et 1930 : « Il n’y a pas de pays qui soit plus réfractaire que la France à la notion de race, elle qui est l’admirable résultante historique de mélanges constants et de métissages indéfinis »… Les bons sentiments de Marcel Déat le conduisent au pacifisme (« Mourir pour Dantzig, non !), puis le transforment en partisan fanatique de la collaboration avec le Reich hitlérien.

Jacques Doriot dirige les Jeunesses communistes à partir de 1923, maire de Saint Denis en 1931, haut responsable du PCF, il crée sont parti populaire français en 1936. Dans les années 1920, il est l’avocat passionné de l’antimilitarisme et de l’anticolonialisme. Contrairement au reste du Parti communiste, il est proche de la LICA, condamne avec véhémence le racisme et l’antisémitisme. A partir de 1940, il prône l’intégration de la France dans l’Europe nationale socialiste, crée la légion française des volontaires qui combat en Russie aux côtés de la Wehrmacht.

L’auteur ne se limite pas à ces deux noms et présente le parcours de nombreuses personnalités, plusieurs centaines, venues de la gauche, dans les années 1920-1930 le plus souvent socialistes ou communistes, qui ont ainsi basculé du culte des bons sentiments humanistes à l’engagement ultra-collaborationniste, par exemple : Marc Augier (mouvement des auberges de jeunesse), Jean-Marie Marcel Capron (maire d’Alforville, PC), Jean-Marie Clamamus (maire de Bobigny, PC), Paul Perrin (député SFIO de la Seine), André Grisoni (radical-socialiste, maire de Courbevoie), Maurice Levillain (président du conseil général de la Seine – SFIO), Barthélémy Montagnon, Paul Rives (SFIO), René Château (député radical-socialiste, membre de la ligue des droits de l’homme), Claude Jamet (proche des communistes et des socialistes), Camille Planche (SFIO), Léon Emery (ligue des droits de l’homme, comité de vigilance anti-fasciste), George Dumoulin (CGT, SFIO), Maurice Ivan Sicard (venu de l’extrême gauche anti-fasciste), Pierre Thurotte (SFIO), Pierre Bonardi (LICA,devenue LICRA), Adrien Marquet (SFIO, maire de Bordeaux), etc.

Les origines nationalistes d’une partie de la Résistance

L’auteur dénonce la vision classique de la Résistance (supposée surtout de gauche) et démontre qu’elle trouve en grande partie ses origines dans la droite française, la droite républicaine, mais aussi dans les mouvements nationalistes comme les Camelots du Roi, les Jeunesses Patriotes, dont de nombreux militants ont refusé de suivre Maurras lorsque celui-ci a approuvé l’accord de Munich, l’armistice et la Collaboration. Parmi ces initiateurs de la Résistance française se trouvent notamment d’Estienne d’Orves, Rémy, Pierre Fourcaud, Maurice Duclos, André Dewavrin, Loustanau-Lacau, Marie-Madeleine Fourcade, Colonel Groussard, Pierre Nord, le Colonel Arnould, Henri Frenay, Pierre de Benouville, Charles Vallin, les frères François et Henri d’Astier de la Vigerie, etc.

Ce livre de Simon Epstein renverse un pilier idéologique de la pensée dominante depuis 1945 . Il montre l’ambivalence de certains sentiments humanitaires affichés et souligne à quel point les professions de foi humanistes et la bonne conscience anti-racistes ne conduisent pas forcément au choix du courage et de la générosité. Voilà pourquoi cet ouvrage audacieux, dérangeant, a été reçu dans le silence et l’indifférence.

L'Histoire est donc plus complexe que ce qu'on nous enseigne

Eric Zemmour bouscule les idées reçues, d'abord interprétée par l'Université française imprégnée de 'pensée unique', puis longtemps enseignées par les professeurs formatés dans les IUFM et diffusées par les livres scolaires choisis par les professeurs de la FSU, syndicat dominant.

Un paradoxe français de Simon Epstein: notice de l'éditeur:
Simon Epstein ouvre des dossiers patiemment constitués au fil des ans qui se fondent sur un socle informatif considérable portant sur deux catégories de Français,
- ceux qui protestèrent contre le racisme et l'antisémitisme dans les années 1920 et 1930, puis, dans les années 1940-1944, s'engagèrent dans la collaboration ;
- et ceux qui exprimèrent, d'une manière ou d'une autre, à un moment ou à un autre, une hostilité ou un préjugé à l'égard des Juifs, puis qui se retrouvèrent, l'heure venue, dans la Résistance.
Ce livre n'est ni l'histoire du philosémitisme ni celle de l'antisémitisme, il est l'histoire du passage de l'un à l'autre, et, si l'on veut, de l'autre à l'un. La principale source de Simon Epstein est la presse antiraciste qui ne se contente d'ailleurs pas de polémiquer vertement avec les antisémites et de saluer les détracteurs de l'antisémitisme. Elle observe avec vigilance, tout au long des années 1930, ceux qui changent de camp et qui glissent du philosémitisme à l'antisémitisme. En 1944 et dans les premières années de l'après-guerre, elle fournira un autre révélateur des dérives en publiant d'impressionnantes listes de 'traîtres', anciens compagnons de route, anciens adhérents, anciens dirigeants de la LICA [Ligue internationale contre l’antisémitisme, ancêtre de la LICRA] qui seront collaborateurs pendant la guerre.


Mais ce qui confère au livre de Simon Epstein sa portée essentielle tient à la mise en évidence de la variable principale qui détermine les choix de l'engagement. Plus que la gauche ou la droite, plus que l'antiracisme ou l'antisémitisme, c'est le pacifisme qui fait le tri.

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