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vendredi 4 mars 2011

Notre imprégnation d'histoire et de culture chrétiennes: c'est grave ?

Le droit d'être anti-chrétien n'est-il pas réciproque ?

Laïcité ne signifie pas occultation du fait religieux

Pour évoquer l’héritage patrimonial de la France, le 3 mars 2011, le président de la République avait choisi la ville du Puy-en-Velay (Haute-Loire), haut lieu du catholicisme en France. Lien vers la visite virtuelle

L’UMP lancera le 5 avril un débat sur « l’organisation de l’exercice des cultes religieux, de telle sorte qu’ils soient compatibles avec les règles de notre République laïque ».
Nicolas Sarkozy a visiblement anticipé les critiques des laïcs qui nient ou rejettent ces racines et des anticléricaux traditionnels qui trouvent dans l'islam conquérant le moyen de contrebalancer l'hégémonie catholique et d'effacer toute trace de chrétienté.
Visite interactive de la cathédrale et de la chapelle Saint Michel: lien

Le chef de l'Etat salue le « magnifique héritage de civilisation » de la chrétienté

Dans un effort d'équité, Nicolas Sarkozy ne s’est pas contenté de dresser un constat historique, comme il l’avait fait en février lors du dîner communautariste du CRIF, en évoquant alors les « racines juives » de la France. Il a cette fois salué l'apport fondateur des croyants chrétiens.
« Cet héritage, c’est une chance, a-t-il souligné après une visite du baptistère et du cloître de la cathédrale du Puy-en-Velay. Mais c’est d’abord un devoir. Il nous oblige, nous devons le transmettre aux générations, et nous devons l’assumer sans complexe et sans fausse pudeur. » Ces deux thèmes ont été développés tout au long de son discours. Lien PaSiDupes

« Assumer intellectuellement, moralement et politiquement » cet héritage

Première idée : il faut, a dit le président, « assumer intellectuellement, moralement et politiquement » cet héritage car « il est toujours dangereux d’amputer sa mémoire », tout en prenant soin de préciser que « personne n’est prisonnier de l’histoire de son pays ».

Cette idée constitue une rupture avec son prédécesseur, Jacques Chirac, qui s’était opposé en 2004 à toute référence aux « racines chrétiennes », mais c'était dans le projet de Constitution européenne. Aux yeux de Nicolas Sarkozy, c’est justement le patrimoine « qui nous inscrit dans le temps long d’une histoire multiséculaire ».

Seconde idée développée par le président de la République : l’État ne doit pas se dérober à sa mission de conservation et de restauration car « protéger notre patrimoine, c’est protéger l’Histoire de la France, c’est défendre les signes les plus tangibles de notre identité ».

« Sans identité, pas de diversité »

Une affirmation qui vaut pour l’ensemble du patrimoine, y compris religieux, puisque l’État, les départements et les communes financent les réparations des lieux de culte construits avant la loi de séparation des Églises et de l’État (1905) et dont ils sont propriétaires.

« Sans identité, il n’y a pas de diversité », a poursuivi Nicolas Sarkozy en refusant d’« opposer » les deux. Soit parce qu’« à l’origine de la diversité, il y a les identités », soit parce que « pour comprendre la diversité, il faut respecter l’identité ». L’occasion de revenir implicitement sur la question de l’identité nationale, puisque « ce n’est pas faire preuve de fermeture de croire en son identité ».

Le chef de l'État reste respectueux des sensiblités

Le chef de l’État est resté ferme, mais prudent sur une thématique sensible qui pouvait enflammer les tenants d'une notion déviante de la laïcité et de la place des religions, et notamment sur la question du financement public des lieux de culte.

Dans un entretien à La Croix, alors qu'il était candidat, Nicolas Sarkozy avait refermé en avril 2007, le débat sur la remise en cause de la loi de 1905 qu’il avait lui-même lancé dans son livre "La République, les religions, l’espérance" (Cerf, 2004). Constatant sa position minoritaire au sein même de la droite, il avait en effet repoussé cette réforme faute de « consensus ».

Enfin, contrairement à ses discours de Latran (décembre 2007) et de Riyad (janvier 2008), le président de la République a aussi démontré jeudi 3 mars sa volonté de ne pas heurter les défenseurs de la laïcité hostiles au concept de « laïcité positive ».

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