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lundi 4 avril 2011

Convention UMP sur la laïcité: ses 26 propositions

Le débat dont la pratique de la laïcité attend beaucoup

Le parti de Jean-François Copé tient mardi 5 avril une convention sur un sujet qui a provoqué des mois de réflexion dont la gauche a fait une polémique.

L'UMP dévoile mardi des propositions pour concilier la pratique de l'islam avec les principes de laïcité tout en repoussant toute volonté politicienne de stigmatisation de l'islam.
Au nombre de 26, dont certaines peuvent être mises en œuvre dès cette année, les propositions sont autant de réponses "à des problèmes qui, pour beaucoup d'entre eux dans leur ampleur, sont nouveaux", a déclaré Jean-François Copé, secrétaire général du parti présidentiel.

Elles visent notamment à faire respecter la neutralité des services publics vis-à-vis des religions,
à faciliter la construction de lieux de culte, en autorisant notamment des garanties publiques pour leur financement,
ou encore à imposer l'apprentissage de la laïcité à l'école.

Les absents au débat

Les religieux craignent pour leurs acquis respectifs
Ces propositions seront développées lors d'une convention organisée mardi après-midi en l'absence des dirigeants du culte musulman, qui ont dit ne pas accepter que l'on mette en doute, avec ce débat, l'"adhésion pleine et entière aux valeurs de la République" de leur communauté.

A l'exception de Gilles Bernheim, le grand rabbin de France, qui a l'intention de plaider pour l'inutilité d'un tel débat "dans cette période pré-électorale" - c'est-à-dire tous les ans ! - aucun responsable des grandes religions ne sera présent.
Le Premier ministre François Fillon et l'une de ses proches, la ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, Roselyne Bachelot, ne participeront pas non plus à une manifestation qu'une partie de la majorité peine à affronter.

Vers un "code de la laïcité"

Le secrétaire général de l'UMP a jugé nécessaires des clarifications sur des pratiques qui remettent "parfois" en cause les valeurs essentielles de la République, comme l'égalité hommes-femmes, et qui, si elles perduraient, "fragiliseront la construction d'un islam de France." Pour fixer le cadre du problème, l'UMP propose l'adoption d'une résolution parlementaire "réaffirmant l'attachement de la représentation nationale aux principes républicains, tout particulièrement la laïcité et la liberté de conscience". Jean-François Copé s'est dit prêt à déposer un tel texte à l'Assemblée nationale "avant l'été", en mai ou juin.

L'UMP souhaite parallèlement élaborer un recueil "exhaustif" des textes (lois, règlements et circulaires) et jurisprudence relatifs au principe de laïcité en prélude à la rédaction d'un véritable "code de la laïcité et de la liberté religieuse". S'agissant des autres propositions, certaines pourront être en oeuvre avant 2012 et d'autres sont appelées à s'inscrire dans un projet présidentiel, a souligné Jean-François Copé. Sur la laïcité, l'UMP réaffirme l'obligation de neutralité des agents des services publics et souhaite qu'elle soit étendue à leurs "collaborateurs occasionnels" ou au personnel des structures privées des secteur social, médico-social ou de la petite enfance chargées d'une mission de service public.

=> Il s'agirait dans le premier cas de donner aux mères accompagnatrices de sorties scolaires à choisir entre le voile et cette activité bénévole et facultative, au motif qu'elles coopèrent avec un service public: un projet envisagé par le ministère de l'Education.
=> Le second fait référence à l'affaire de la crèche Babyloup, où une employée de confession musulmane refusait d'ôter son voile durant ses heures de travail. L'UMP préconise aussi la voie législative pour faire respecter la laïcité dans les hôpitaux et éviter qu'un médecin soit récusé pour des motifs religieux, lorsqu'un musulman refuse par exemple que son épouse soit examinée par un homme.
=> La loi de 1905 sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat interdit le financement public de la construction des lieux de culte et elle ne serait pas remise en cause. Mais l'UMP propose un texte autorisant les baux emphytéotiques avec option d'achat dans des contrats passés avec les collectivités locales ou encore des garanties de celles-ci sur les financements contractés par des associations.
Elle appelle enfin à une "clarification" des règles applicables aux manifestations et cérémonies religieuses "hors des lieux de culte", en clair les prières dans la rue.

Attendu à la convention de mardi avec 13 autres membres du gouvernement, le ministre de l'Intérieur Claude Guéant devrait dévoiler certaines dispositions sur le sujet "dans les jours qui viennent".

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