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mercredi 3 octobre 2012

Hollande affolle aussi les économistes de gauche


Cet ex-professeur d'économie de Sciences Po  nommé Hollande qui atterre les économistes de gauche 

Après The Economist, un article de Challenges


Qu'il s'agisse de fiscalité ou de stratégie budgétaire, les premiers pas économiques du chef de l'Etat déçoivent ces sociaux-démocrates qui le soutenaient pendant la campagne présidentielle.


  •   Piketty attend toujours une grande réforme fiscale 
C'est l'un des plus célèbres soutiens du Parti socialiste parmi les économistes, reconnu dans le monde entier pour ses travaux sur les inégalités fiscales (cités notamment dans le dernier livre du Prix Nobel Joe Stiglitz). Thomas Piketty ne prend pas de gants pour juger les débuts du "hollandisme": "Le début du quinquennat Hollande est-il aussi mauvais qu’on le dit? Oui, malheureusement. Certes les circonstances ne sont pas faciles, et le nouveau président n’est pas près de nous faire regretter l’ancien. Il reste qu’on observe sur tous les sujets un attentisme et une indécision bien inquiétants pour un début de mandat", décoche mardi 25 septembre le professeur de l'Ecole d'économie de Paris dans Libération.
Il s'en prend particulièrement aux "bricolages" fiscaux du gouvernement. "La France brille par l'empilement de plusieurs impôts directs, avec des assiettes mitées se superposant les unes aux autres avec des règles distinctes: qu'à cela ne tienne, on créera une tranche à 75% avec une troisième assiette, distincte à la fois de celle de l'impôt sur le revenu et de celle de la CSG, et encore plus percée que les deux premières", moque Thomas Piketty.  
Il avait déjà dit à Rue89 tout le mal qu'il pensait d'une taxe à 75% ne ciblant que les revenus d'activité, et non les revenus du patrimoine. "C’est vraiment pas malin d’instaurer un taux très élevé sur une assiette très étroite. Il vaudrait bien mieux appliquer un taux moins élevé, 60% par exemple, sur une assiette large, qui inclurait les revenus de l’épargne", expliquait-il alors, ajoutant: "Dix ans d’opposition pour arriver à un projet aussi mal ficelé..." Dans Libération ce mardi, l'auteur de Pour une révolution fiscale résume sa pensée par un bon mot: "Au royaume des usines à gaz, les conseillers fiscaux seront rois".

  • Pour Sterdyniak, les revenus du capital sont déjà très taxés
Sur le thème de la fiscalité, l'autre grand déçu est Henri Sterdyniak, pour des raisons opposées à Thomas Piketty. Lui n'avait pas signé la tribune printanière mais est classé à gauche - il fait partie du collectif des économistes atterrés. Dans une interview donnée au Nouvel Observateur du 20 septembre, qui fait vriller nos certitudes, l'économiste de l'OFCE met en garde contre la volonté de François Hollande d'aligner l'imposition des revenus du capital sur celle des revenus du travail. "Cette réforme peut paraître justifiée pour des raisons d'affichage, mais elle ne l'est pas sur le plan économique", affirme Henri Sterdyniak, pour qui les revenus du travail "sont déjà très fortement taxés". 
Attention, la démonstration est complexe. "Si vous recevez un intérêt de 4%, explique-t-il, il faut en déduire l'inflation (environ 2% aujourd'hui) pour déterminer le revenu réel de votre placement, qui sera donc de 2%. Cependant vous êtes imposés sur les 4%. Donc si on compare l'impôt acquitté au revenu réel de votre investissement, la taxation, alourdie des prélèvements sociaux, atteint déjà 79% aujourd'hui. Si le gouvernement soumet les intérêts au barème (de l'impôt sur le revenu, ndlr), le taux d'imposition atteindra 116,4%."
Traduction: actuellement, les contribuables peuvent choisir d'être imposés via un prélèvement libératoire de 24% sur les intérêts, auxquels il faut ajouter 15,5% de CSG et de contributions sociales (détail ici). Soit 39,5%. Qui, multipliés par deux (comme l'inflation), donnent 79%. Si on aligne la taxation sur le barème de l'impôt sur le revenu, dont le taux marginal est actuellement de 41% et demain de 45%, on arrive donc à une taxation supérieure à 100%. Un non-sens économique, dit Sterdyniak... "Ce n'est donc pas le barème qu'il faut modifier, mais les trous du système qu'il faut boucher", conclut l'économiste.

  • Cohen, Aghion, Rancière et le risque d'une spirale dépressive
Là où beaucoup d'"experts en conjoncture" classés à gauche se retrouvent, c'est dans la critique de l'orthodoxie budgétaire ardemment défendue par le gouvernement Ayrault. Dans ce camp idéologique, marqué par les leçons keynésiennes, on préfère donner du temps à l'économie pour se rétablir et éviter les coups de semonce sur la consommation, l'investissement et le pouvoir d'achat. Sans s'en prendre directement à l'exécutif, Philippe Aghion et Daniel Cohen avertissent des risques que fait peser la marche forcée vers les 3% en période récessive. Tous deux appellent à fixer des objectifs de réduction des déficits structurels, sans tenir compte des aléas de la croissance. 
Dans une tribune récente, le premier, professeur à Harvard, se montre pessimiste quant à la capacité du gouvernement à revenir à 3% de déficit public dès 2013, à cause de l'effet dépressif des mesures de rigueur qu'il allait prendre. "Nous sommes (...) face au risque d'une spirale où le resserrement budgétaire et l'affaiblissement de la croissance s'alimentent mutuellement", écrit-il, relevant au passage, dans une semi-critique adressée à François Hollande, les chantiers structurels auxquels la France doit rapidement s'attaquer selon lui: "une multiplication excessive des échelons administratifs; un empilement de subventions opaques; une assurance-maladie trop coûteuse et en déficit permanent; un système de retraite toujours déséquilibré, une fiscalité compliquée et inopérante".
Même argument chez Daniel Cohen, dans une interview aux Echos: "La Commission doit tout remettre à plat. Ce seuil de déficit à 3 % de PIB est beaucoup trop procyclique : quand tout va bien, il est facile à atteindre, quand tout va mal, il est impossible. Nous sommes en train de créer de toutes pièces une crise artificielle." En creux, on lit la remise en question de la stratégie budgétaire arrêtée par François Hollande, même si le professeur de l'Ecole normale supérieure reconnaît qu'il n'a pas vraiment le choix. "Le débat ne peut se faire qu'au niveau européen", nuance-t-il.
Chercheur à l'Ecole des Ponts et Chaussées et soutien affiché de l'ex-candidat socialiste à l'Elysée, Romain Rancière est moins diplomate, qui dénonce "l'aveuglement fatal du gouvernement". L'économiste remarque le traité européen de stabilité fixe des objectifs budgétaires structurels (un déficit maximum autorisé de 0,5% du PIB) plus à même de conjuguer efforts et croissance. "Au lieu de suivre une politique économique irréaliste économiquement et inutilement coûteuse socialement, contentons-nous de respecter les objectifs plus raisonnables du traité européen que nous nous apprêtons à voter", conclut-il.
  
Pour finir de nous rassurer, son ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, est  un ancien élève  de l’ENA  (1982-1984), où Dominique Strauss-Kahn fut son professeur.

4 commentaires:

  1. Les (rares) Français qui paient des impôts n'ont aucun intérêt pour M. Hollande, ce ne sont pas ses électeurs, et ils ne le seront jamais.

    M. Hollande caresse dans le sens du poil ceux qui ont assuré son élection : les millions d'assistés, rentiers des organismes sociaux, l'immense majorité des fonctionnaires (que l'on peut aussi classer dans la première catégorie…), les millions de néo-Français, et quelques autres.
    Si l'on fait le calcul, on comprend comment a pu être possible l'élection de Hollande. (J'essaie de rationaliser, mais ça dépasse tout de même mon entendement !)

    P-S : Parmi les millions de fonctionnaires qui ont contribué à son succès, M. Hollande a un vivier de voix fidèles, celui du million d'enseignants de la Déséducation nationale, rendons-leur grâce, on ne le fait jamais assez.

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    1. Ah ça pour les enseignants c'est bien vrai! ce sont les électeurs du PS. Mais on se demande bien pourquoi: ils se font insulter, tabasser, tuer sans que le gouvernement ne s'intéresse à leur sort.
      Après ils vous disent allez les parents, protégez nous de vos rejetons...allez les enfants et collégiens et lycéens faisons des débats sur la violence, dites que vous n'êtes pas d'accords, faisons des marches blanches les enfants... protégez nous les enfants...

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  2. Bon nombre d'intellectuels d'économistes et spécialistes en tout, n'ont su qu'écraser du pied la politique du gouvernement Sarkozy.......pour faire elire un solialiste et sa clique............et aujourd'hui ils disent le contraire de ce qu'ils ont scandés pendant 5 ans, comment ils se sont tous gaussés devant les micros et caméras, comment ils se sont répandus dans la presse..................et aujourd'hui ils hurlent avec les loups?

    Mon fils était content, il avait 70€ en moins sur son salaire........mais qu'est ce que 70€ mensuels en moins pour la caste des intello de gauche au gouvernement et ailleurs. Et puis celui qui travaille n'a besoin d'aucune compassion...............qu'il paie pour que d'autres profitent.

    Je reviens sur la dette de la securité sociale........les cotisations vont augmenter les medicaments déremboursés....mais je n'ai rien entendu sur le trafic des cartes vitale.........comme des fausses ordonnances. Le pharmacien sait que c'est un faux.....mais ne dit rien parce qu'il a peur pour sa pharmacie et sa peau.......mais on est ou????????????

    quand vous voyez Fillepetti qui pleure parce la pompadour a renoncé à son emission de tv.............

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  3. Que dire de plus :

    " moi je ferai ceci, moi je ferai cela "

    c'est t e r m i n é : il n'y a aucune échappatoire pour les incapables, la seule chose qui est maintenant sûre c'est que grâce à des votes de m.... nous allons tous casquer, et la cure d'amaigrissement ne va pas être drôle.

    Quand on entend les annonces au sujet des " boîtes qui se cassent la figure, annonces pleines de vantardises, ces andouilles vont tout sauver, annonces relayées comme des victoires par une certaine presse toujours aussi stupide et assujettie au pouvoir ( quel pouvoir c'est un désastre)
    et bien l'on se rend compte que l'on nous prend encore et toujours pour de fieffés imbéciles.


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