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mardi 30 octobre 2012

Nantes: l'aéroport de Ayrault crée de fortes turbulences

Notre-Dame-des-Landes: vifs affrontements mardi en vue des premiers travaux



Nous ne sommes pas dans la Syrie de Bachar al-assad:

mais à Nantes sur le site de

l'aéroport de Ayrault




Défendu de longue date par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes, le projet d'aéroport Grand Ouest,  continue de diviser la population. 
Les opposants déplorent que la concertation promise par le candidat Hollande ne se vérifie pas plus sur ce terrain que sur les autres.

De vifs affrontements se sont déroulés entre forces de l'ordre et opposants.

La préfecture de Loire-Atlantique a encore comptabilisé des blessés, six légers, côté forces de l'ordre mardi, mais n'a pu assurer si les affrontements avaient fait des blessés côté opposants à Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, déclarant qu'il n'y aurait "pas eu de demande de secours reçue au 18".  Les Echos du 31/10 (07:00) rapportent toutefois que les opposants signalent au moins trois blessés dans leurs rangs. 

Au moins trois personnes ont été blessées.

Les affrontements font suite à une nouvelle opération d'évacuation d'adversaires du projet, lancée à l'aube par les forces de l'ordre, afin de "permettre les travaux préparatoires prévus début 2013", préalables à la construction de l'équipement dont l'ouverture est prévue en 2017, selon la préfecture.

"Ces interventions se sont déroulées face à des opposants très déterminés dont le nombre a notablement augmenté ce week-end (...) Les forces de l'ordre ont du faire face à de violentes attaques par jets de projectiles et éloigner les groupes d'assaillants par l'usage de lacrymogènes", si on en croit un communiqué de la préfecture.



Mardi matin, les forces de l'ordre ont poursuivi l'opération, commencée le 9 octobre, d'évacuation puis de destruction des lieux susceptibles de servir de base aux manifestants. Elles se sont d'abord concentrées sur le site appelé Le Sabot, devenu un lieu de vie dont les habitants se sont lancés dans les cultures maraîchères, pour démontrer la qualité des terres sacrifiées par le projet, et considéré comme un site emblématique de l'opposition au projet d'aéroport.


Appuyées par un très important dispositif, les opérations se sont ensuite focalisées sur La Saulce, un autre site occupé par les opposants.

Partie de bras de fer

Dans la matinée, une vingtaine de tracteurs, qui étaient arrivés à proximité du Sabot, ont été contraints de faire demi-tour sur ordre des forces de l'ordre. Ce rassemblement, "non-violent", selon la préfecture qui la distingue de l'"opposition radicale violente" qui a suivi, était programmé depuis plusieurs jours en soutien aux agriculteurs menacés par ce projet, prévu sur un terrain bocager préservé. L'annonce de cette évacuation avait filtré dès lundi soir. Dans cette perspective, les opposants avaient creusé des tranchées et érigé des barrages pour ralentir la progression des forces de l'ordre.

Une quinzaine d'élus Europe Ecologie Les Verts (EELV) étaient présents mardi sur les lieux, malgré le silence de leurs représentants au gouvernement sur cette question. Les opposants avaient également reçu samedi la visite, non pas d'Eva Joly ou de l'un des membres EELV du gouvernement, mais de l'élu local, Joël Labbé, sénateur EELV du Morbihan.

"La volonté de l'Etat et d'Ayrault (Jean-Marc Ayrault, Premier ministre), c'est de jouer les gros bras sur un projet qui ne se justifie pas. C'est antidémocratique", a affirmé de son côté René Louail, conseiller régional EELV de Bretagne, présent mardi à Notre-Dame-des-Landes. "On aurait pu imaginer que la gauche remette en cause ce type de projets", a-t-il déploré.

J.-M. Ayrault a toujours été le plus ardent défenseur du projet quand il était, maire de Nantes et président de Nantes Métropole et ce, jusqu'à sa désignation à Matignon.
Pascal Durand, numéro un d'EELV, avait laissé entendre lors d'une visite sur le site que l'ancien maire de Nantes, "très attaché à ce projet", changerait peut-être d'avis en tant que Premier ministre "quand arriveront les arbitrages [financiers]".

Partenariat public-privé, avec le groupe capitaliste Vinci en maître d'oeuvre, le projet d'aéroport Grand Ouest est situé à 30 km au nord de Nantes, en direction de Rennes. Il est destiné à remplacer en 2017 l'actuel aéroport de Nantes Atlantique situé au sud de l'agglomération. 
Outre EELV, il est contesté par le Parti de Gauche et le MoDem.

Aéroport Notre-Dame-des-Landes : "la violence doit cesser", selon EELV

Europe-Ecologie-Les Verts (EELV) a déclaré mardi que "la violence doit cesser" à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) où les forces de l'ordre se sont lancées contre les opposants à l'aéroport de Ayrault.
"Alors que l'État poursuit avec violence ce qu'il appelle une opération de 'nettoyage' sur le site de Notre-Dame-des-Landes, Europe Écologie Les Verts exige l'arrêt immédiat des opérations de destructions en cours et appelle au retour à la raison", déclare le parti écologiste dans un communiqué.

"L'entêtement irraisonné du gouvernement à poursuivre cette démonstration de force ne peut que produire l'escalade de violence à laquelle nous assistons et qui a ce matin encore provoqué des blessés", ajoute EELV.
"Pour qui sait le lire, l''avis favorable' de la commission d'enquête en charge de l'examen des dossiers d'autorisation relatifs à la loi sur l'eau porte en fait un véritable coup d'arrêt au projet de nouvel aéroport", estime le parti écologiste.
"La commission a en effet émis deux réserves de taille à la poursuite des procédures, et demande expressément que les travaux ne commencent pas avant que celles-ci n'aient été levées", selon EELV.
"La commission d'enquête insiste sur l'urgence de lever ces deux réserves avant le début des travaux, qui entraîneraient des dommages irréversibles", souligne EELV.

Pour Europe Écologie Les Verts, "l'avis de la commission d'enquête doit ouvrir les yeux aux porteurs du projet. L'État doit cesser immédiatement les destructions en cours, qui créent la situation irréversible que craint la commission d'enquête, dans un processus de passage en force mis au service d'un projet inacceptable".

EELV appelle "à la poursuite de la mobilisation contre ce projet inutile sur le terrain et invite toutes les organisations associatives, syndicales et partis politiques à s'unir pour une action de plus grande ampleur".


Onze organisations nationales interpellent Ayrault sur l'aéroport nantais

Une banderole sur une route des Landes pour protester contre la construction d'un nouvel aéroport, le 24 octobre 2012
Onze organisations nationales dont Greenpeace (ONG supra-nationale !), Les Amis de la Terre, Réseau action climat, la Condéfération paysanne ou Attac ont interpellé jeudi Jean-Marc Ayrault  et dénoncé la "brutalité" des expulsions en cours.

"Nous appelons le Premier ministre à remettre en cause ce projet d'aéroport qui aura une incidence significative sur le budget de l'Etat, un impact irréversible sur plus de 2.000 hectares de zones humides et terres agricoles et sur nos émissions de gaz à effet de serre ", ont déclaré les 11 organisations lors d'une conférence de presse à Paris.



Elles apportent "un soutien plein et entier" aux opposants au projet et veulent en faire "un enjeu national".

"Nous appelons avec la plus grande fermeté le gouvernement à cesser les expulsions des opposants au projet d'aéroport de Notre-Dame-Des-Landes", ont-elles poursuivi, ajoutant que "le déploiement de force auquel nous assistons actuellement à Notre-Dame-des-Landes ne fait que renforcer notre détermination à contester ce projet d'infrastructure".



Depuis une semaine, les forces de l'ordre procèdent à des expulsions de maisons illégalement occupées et à des destructions de ces habitations.



Une lettre ouverte a été adressée jeudi au Premier ministre Jean-Marc Ayrault par les onze organisations altermondialistes (dont, en outre, Agir pour l'environnement, Générations futures, Solidaires, Fnaut, Paysages de France, ou Droit au logement).
Pour Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace, "ce qui se passe à Notre-Dame-des-Landes, c'est un nouveau signal négatif envoyé par le gouvernement à la veille d'un grand débat sur la transition énergétique".

"Après la reprise des forages en Guyane, le départ précipité de Nicole Bricq (ex-ministre de l'Ecologie), les provocations d'Arnaud Montebourg sur le nucléaire et les gaz de schiste et la conférence environnementale qui n'a pas répondu à l'urgence, le débat semble mal parti avant même d'avoir débuté", a estimé le responsable de Greenpeace France. Mais les ministres écolos restent sereins au gouvernement, bateau ivre abandonné à toutes les risées et déferlantes. Un comble, lorsqu'il s'agit de donneurs de leçons de vertu démocratique qui avaient de surcroît promis la concertation...

Pour Stéphen Kerckhove, délégué général d'Agir pour l'environnement, "participer à un débat avec parallèlement des interventions policières et des expulsions, ça devient compliqué".

Philippe Colin, porte-parole de la Confédération paysanne, a dénoncé "une contradiction entre les beaux discours sur la volonté de ralentir l'artificialisation des sols et la volonté de prendre possession de ces terres".



L'AFP qualifie de "guérilla bocagère" l'opposition au projet d'aéroport (18 octobre 19:45)




Barrages, barricades, gaz lacrymogènes et cocktail molotov: les abords de la commune de Notre-Dame-des-Landes, ont été le théâtre jeudi d'une véritable "guérilla bocagère" opposant 500 CRS et gendarmes à environ 150 adversaires du projet.



Sur une zone recoupant pratiquement les 1.600 hectares du futur aéroport du Grand Ouest que doit construire Vinci, des barrages de gendarmes filtrent étroitement l'accès depuis qu'ont commencé mardi les évacuations de squats d'opposants.

Dans un chemin boueux encadré de haies, les opposants qui habitent "le sabot", une cabane construite à côté d'un champ maraîcher défriché et cultivé collectivement depuis 18 mois, montrent les photos d'un monceau de cartouches de grenades lacrymogènes. Ils affirment les avoir ramassées après "l'assaut" des CRS mercredi soir, confirmé par l'AFP auprès des autorités.



Depuis mardi, les autorités affirment que les onze lieux qui devaient être dégagés sont "sous contrôle", mais les journalistes ont assisté à d'incessants affrontements autour de barricades posées sur les routes, puis dégagées par les forces de l'ordre, puis remises en places par les opposants dès leur départ.


Jeudi matin, lors de deux nouvelles évacuations, au moins un cocktail molotov a été tiré en direction des forces de l'ordre. La préfecture a annoncé l'interpellation de trois personnes qui ont finalement été relâchées au terme d'un simple "contrôle d'identité".

L'extrême gauche écolo reconstitue une "jungle" de Calais 
Dans un autre lieu "squatté", la "Forêt de Rohanne", jusque-là inaccessible parce que les anticapitalistes qui y avaient construit un campement ne souhaitaient pas être vus, l'assaut a été donné jeudi matin.
D'une grande cabane de plusieurs pièces et deux étages au plus profond d'un bois, il ne reste que gravats qu'écrasent et déplacent les engins de démolition.

Une des occupantes, grimpée dans un arbre à 10 mètres du sol, y est restée perchée, encerclée par les gendarmes avant de finalement accepter de descendre, tétanisée de froid et assistée d'un gendarme escaladeur...
"Si on ne gagne pas une bataille comme celle-là, le monde va se détruire", explique-t-elle une fois au sol dans un français hésitant. "Ils ont détruit la forêt, j'ai beaucoup de rage, on va se battre, on va gagner", ajoute-t-elle.

"Ici c'est le plus grand squat à ciel ouvert d'Europe", raconte une autre jeune femme, venue il y a un an rejoindre cette communauté éparpillée dans une trentaine de cabanes ou de vieilles fermes réhabitées. Dans une cabane juchée à 15 mètres du sol dans un arbre, une occupante anglophone regarde la scène.

"Mais c'est loin d'être fini, la date de notre grande manifestation de réoccupation sera prochainement annoncée", explique Christelle, réfugiée dans la maison d'un habitant "légal" sympathisant, lui-même en voie d'expulsion.

Les journalistes se croient sur un théâtre d'opérations militaires.
Ce n'est pas Beyrouth, mais la couverture du conflit rural s'apparente à un parcours du combattant. Il faut sortir jusqu'à une quinzaine de fois par jour sa carte de presse aux barrages avant d'entendre, comme jeudi: "Passez, mais à vos risques et périls, ils pourraient brûler vos voitures", dramatisent les forces de police.
Il faut ensuite éviter les engins de chantiers, aux sigles et plaques d'immatriculation masqués pour éviter d'éventuelle représailles, affrétés par Vinci pour détruire les maisons et déblayer les gravats.

Puis il faut parlementer, cette fois avec les anti-aéroport, trempés, vêtus de tenues sombres et cagoulés, derrière des barricades faites d'arbres, de vieux meubles, avec un feu derrière pour tenir chaud sous la pluie qui ne cesse de tomber depuis mercredi.

Ayrault cherche-t-il à faire de la région nantaise une Syrie ?  

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