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dimanche 14 octobre 2012

Procès des "tournantes": le Parquet déjuge le magistrat de Créteil

Le Parquet fait appel: fermeté sexiste de Taubira

La Procureure de Créteil estime que "le verdict est trop éloigné du réquisitoire de l'avocate générale"...


Le ministère public est-il indépendant de la ministre Taubira lorsqu'il  décide qu'un nouveau procès des "tournantes" à la cité des Larris de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne) va se tenir en appel ? 


Le laxisme du juge est-il vilipendé, suite aux acquittements et condamnations légères prononcés après trois semaines de débats sous tension, plus de dix ans après les faits ?


Quatre condamnations sur quatorze accusés. 


Le verdict, rendu à 1 h 30 du matin, dans la nuit du 10 au 11 octobre, laisse tous les observateurs extérieurs médusés (l’audience dura quatre semaines à huis clos, les accusés et les victimes étant mineurs au moment des faits).

Des peines allant de trois ans avec sursis à un an ferme. 

Un seul accusé incarcéré à l’issue de l’audience (les autres avaient déjà purgé leur peine en détention provisoire). Cela paraît dérisoire, sauf au juge, malgré les récits de "Nina" et "Stéphanie" (des noms européens d'emprunt), décrivant ces jeunes qui "faisaient la queue", parfois à cinq, parfois à dix, parfois à quinze ou vingt, attendant "leur tour" dans des cages d’escalier glauques ou des caves immondes, leur imposant fellation, viol anal, viol vaginal, à la chaîne. Lors de l’enquête, les criminels présumés se dénonçaient lâchement les uns les autres, donnant de nombreux détails sordides qui avaient pourtant permis de valider leur implication et les déclarations de jeunes victimes. 

Cela paraît peu pour un viol en réunion - un crime – passible de vingt ans de prison.
Les syndicats de magistrats accusent le coup du désaveu, en silence, eux aussi.   

Le ministère public a pourtant décidé d'interférer en faisant appel des condamnations et de certains acquittements prononcés à l'issue du procès des viols collectifs dénoncés six ans après les faits par les deux plaignantes, a indiqué vendredi la procureur de Créteil, Nathalie Becache.
"Le verdict est trop éloigné du réquisitoire de l'avocate générale, à la fois sur les peines prononcées et sur certains acquittements. Il ne correspond pas au déroulement des crimes et à leur appréciation", a-t-elle estimé.


La collusion entre le Parquet général et celui de Créteil
en faveur de l'appel concerne les quatre personnes condamnées à des peines allant de trois ans avec sursis à un an ferme ainsi que les acquittements prononcés par la Cour, pour lesquels l'avocate générale avait demandé des condamnations.
"Un message à l'égard des deux jeunes femmes", précise la procureure Le ministère public peut être ferme, en certaines circonstances, tels que les agressions de femmes ou de personnes de couleur et les magistrats n'avaient pas encore pris la mesure de cette volonté de la Garde des Sceaux d'une justice au faciès et sexiste. A notre connaissance aucun de ces garçons n'a eu l'audace d'invoquer le classique viol dans son enfance pour expliquer sa perte de repères. 

Mais les accusés ont nié devant le tribunal, revenant sur l’intégralité de leur témoignage aux policiers. Certains ont affirmé qu’ils n’avaient rien fait. D’autres qu’ils avaient eu avec les deux jeunes filles, alors âgées de 16 ans, des relations "consenties". Les femmes violées par DSK n'étaient-elles pas également consentantes ?...

Faut-il que ces adolescentes soient bien perverses pour consentir une sodomie dans une cage d’escalier à un garçon croisé pour la première fois deux minutes auparavant. Elles auraient même spontanément "proposé" des fellations à des garçons rencontrés juste après avoir subi un viol collectif par des dizaines d’autres garçons. Nina et Stéphanie, a expliqué un des accusés à la Cour d’Assises, étaient "les plus grosses putes de Fontenay". Malgré les coups, malgré les brûlures de cigarettes, elles étaient "volontaires", elles "aimaient ça". "C’est ce type de défense, répétée durant tout le procès, qui a précédé ce verdict", soupire Laure Heinich. Qui non, décidément, ne trouve pas moyen d'"expliquer".  Le juge regarde-t-il Canal+ le samedi soir pour avoir le jugement aussi ..."normal" ?


"C'est un message à l'égard des deux jeunes femmes, qui doivent être restaurées dans leur place de victimes d'atteintes particulièrement graves à leur intégrité physique et psychique", lui oppose la procureure. 


Aucune indication ne permet de savoir dans l'immédiat quand et où se tiendra le procès en appel. Après ces longues semaines de débats à huis clos, mais sous haute tension,
la Cour d'Assises du Val-de-Marne avait reconnu des viols commis entre 1999 et 2001 dans les cités de Fontenay-sous-Bois, sur une seule des plaignantes, Nina, 29 ans aujourd'hui. Les quatre hommes poursuivis pour les mêmes faits sur Aurélie, 28 ans, avaient été acquittés.

Au total, dix personnes avaient été acquittées



Seulement quatre tortionnaires ont été condamnés à des peines, de trois ans avec sursis à un an ferme. Ce verdict a suscité le vif mécontentement des avocats des deux parties qui ont parfois violement mis en accusation le travail du juge d'instruction, évoquant tour à tour une décision "sans cohérences", un "fiasco", voire "un naufrage judiciaire".

Jeudi,
les femmes du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem et  Marisol Touraine, avaient  exprimé leur "émotion" et leur "malaise" avant que le Parquet ne grince.C'est sous la pression des associations féministes que le ministère public finalement eu un sursaut. Pour le mouvement Osez le féminisme, le verdict équivalait ainsi à "un permis de violer".

"Emballement médiatique", se justifient les magistrats

"Un travail complexe a été mené, a rappelé la procureure de Créteil, mais rendre la justice au nom du peuple est un métier et ce procès pose la question des jurys populaires.

"C'est un procès compliqué dû notamment à la fragilité des victimes et à l'ancienneté des faits" révélés à la police, près de six ans après, insiste-t-elle pour tenter d'apaiser l'indignation que suscite le juge d'instruction suivi par le magistrat. Une appréciation qui ajoute à l'horreur vécue par les victimes une fois de plus humiliées. 

Et qui porte le chapeau ? Vendredi, les parties civiles et avocats des 14 accusés se sont même entendus pour détourner les responsabilités et concentrer leurs critiques sur ..."l'emballement médiatique" , assimilant le verdict à une "banalisation des viols". 


Voilà aussi que, selon eux, "la justice sort grandie de cette affaire".  Les plaignantes doivent porter plainte et le rôle de la justice est de recueillir (leurs) paroles. Mais on ne peut pas condamner des gens sur la parole de quelqu'un. On ne peut pas condamner, en France, sans preuves". On ne peut pas être victimes, en somme, mais il faudrait croire en notre justice idéologique. Sursis pour l'institution: changement de pouvoir, changements de posture politique...


Pourtant, une des deux victimes, "Nina", ne décolère pas contre le verdict de la Cour d'Assises

"Le gouvernement, la justice, tout ça, ça m'écoeure"a-t-elle déclaré, outragée, sur Europe 1. "Franchement, si je dois me faire justice moi-même, je le ferai, franchement, je ne m'en cache pas", a ajouté la jeune femme. Contactée vendredi après la décision du ministère public, son avocate, Me Clotilde Lepetit, n'a pas souhaité faire de commentaires.
Circulez, il n'y a rien à voir, nous dit l'avocate: les violeurs sont des hommes, des vrais, et les femmes violées sont des provocatrices, c'est bien connus.

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