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samedi 3 novembre 2012

Valls fragilise Hollande en livrant une Française à l'Espagne

Protestations contre Valls, notamment à gauche


Nombreuses condamnations de l'extradition de la militante française de Batasuna, organisation légale en France.


Les critiques de la livraison d'Aurore Martin (ci-contre) - premier ressortissant français remis à l'Espagne dans une affaire basque franco-espagnole- visent le gouvernement socialiste et le ministre de l'Intérieur de Hollande.  "La situation est absurde, voire injuste", expliquait vendredi au JDD.fr, Matthieu Bonduelle, président du Syndicat de la magistrature.

Le Comité de défense des droits de l'Homme Pays basque a rappelé que "François Hollande lui-même avait apporté son soutien à la jeune Aurore" quand il était candidat.

Manuel Valls jette le trouble au plan politique, dans un contexte d'avancées inédites vers la paix au Pays basque, et bien au-delà des cercles militants basques. De Didier Borotra (Modem) et Max Brisson (UMP), à Olivier Dartigolles (PC), en passant par Frédérique Espagnac (PS), tous dénoncent cette " disproportion ". 
A noter toutefois le silence éloquent de François Bayrou, ex-candidat régional à la présidence de la République. 


Parti politique indépendantiste basque d'extrême gauche, Batasuna (unité en basque) est principalement actif en Espagne, dans le Pays basque et en Navarre, apparaissait jusqu'en 2009 sur la liste officielle des organisations terroristes de l'Union européenne, au même titre que l'Organisation Abou Nidal (alias Conseil révolutionnaire du Fatah), le Hamas, le FPLP, la Brigade des martyrs d'Al-Aqsa ou la Jihad islamique palestinienne, mais n'y figure plus depuis 2010. Elle est en revanche interdite en Espagne depuis 2003, du fait de ses liens avec l'ETA.

Collaboration active

Le communiqué du ministère de l'Intérieur espagnol, hier, entretient ce doute : " Les ministres de l'Intérieur d'Espagne et de France, Jorge Fernandez Diaz et Manuel Valls, se félicitent de cette dernière opération policière qui marque le magnifique niveau d'harmonie entre la France et l'Espagne ".

Un autre est venu de Manuel Valls : la création de la fameuse collectivité Pays basque n'aurait pas sa place, à l'en croire, dans l'acte 3 de la décentralisation. Propos dans lequel il se prêtait à un amalgame malheureux entre la question institutionnelle et la fin d'ETA.

 
Une manifestation s'est tenue vendredi

Manifestation de Bayonne-2/11/2012
Seize élus "socialistes et républicains" du Pays Basque se sont dits "consternés", alors que le concert de protestations avait démarré jeudi après l'arrestation de la jeune ressortissante française à Mauléon (Pyrénées-Atlantiques).


Dans un texte commun, co-signé notamment par trois parlementaires PS, ils condamnent l'application du mandat d'arrêt européen (MAE) dont elle faisait l'objet depuis 2010 et réclament son "retour immédiat" en France.
L'exécution de la procédure l'a conduite à la prison de Soto del Real, près de Madrid. Le juge Pablo Ruz l'a placée en détention provisoire.

A Bayonne, 500 personnes de toutes obédiences se sont rassemblées, hier soir vendredi 2
, derrière le slogan "Nous sommes tous des Aurore Martin", rapporte Sud-Ouest.

Un Etat républicain n’extrade pas ses nationaux

Les signataires indignés rappellent leur opposition constante au MAE qui, dans son cas, vise des faits interdits en Espagne, mais autorisés en France: Madrid reproche à Aurore Martin d'avoir participé en Espagne à des réunions publiques comme membre de Batasuna, parti considéré comme le bras politique de l'organisation séparatiste basque ETA par l'Espagne.


La jeune femme de 33 ans a finalement été incarcérée vendredi à Madrid après avoir été présentée à un juge de l'Audience nationale (tribunal chargé notamment des affaires de terrorisme). Elle encourt 12 ans de prison pour "appartenance à une organisation terroriste".

La gauche radicale se mobilise en faveur de la terroriste

Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, a qualifié cette interpellation de "honte". 

"Ce que (Claude) Guéant (prédécesseur du ministre de l'Intérieur de François Holande) n'avait pas osé faire, le ministre Valls vient de le commettre. Quelle honte !", a-t-il dénoncé. Selon lui, "les parlementaires communistes interpelleront le gouvernement" la semaine prochaine à ce sujet. "Le gouvernement Ayrault vient d'écrire une page déshonorante pour notre pays», fustige le conseiller municipal à Pau.

Dans deux communiqués régionaux, Aquitaine et Pays basque, Europe Ecologie-Les Verts (EELV)  se sont dits "choqués.

Le député-maire EELV de Bègles (Gironde) Noël Mamère a estimé que M. Valls "joue un jeu extrêmement dangereux dans le but de soigner son image de ministre de l'Intérieur intransigeant".


Lundi, un entretien de Manuel Valls au quotidien espagnol El Pais avait déjà suscité l'indignation de plusieurs élus basques, de gauche comme de droite, le ministre semblant soumettre l'existence d'une collectivité basque à l'obligation pour l'ETA de déposer les armes.

Aurore Martin, nouveau look...
De leur côté, les révolutionnaires trotskistes du NPA notent avec amertume que, "ironie de l'histoire, la première exécution du mandat d'arrêt européen contre une ressortissante du Pays Basque Nord risque de voir le jour sous un gouvernement à majorité socialiste".
Le Parti de Gauche mené par Mélenchon observe que "là où en 2011, Guéant et Sarkozy avaient reculé (...) Valls et Hollande n'ont pas hésité une seconde à livrer" une Française "poursuivie pour des faits légaux dans notre pays".

Aurore Martin a aussi reçu le soutien du groupe Corsica Libera à l'Assemblée de Corse et de Partis et Peuples Solidaires, une fédération de partis régionalistes et autonomistes.

La présidente du Front National (FN) Marine Le Pen a de son côté souligné qu'"un gouvernement français n'a pas à extrader ses nationaux".

Valls, homme d'honneur ?
Lors d'une conférence de presse à Bayonne, Jean-François Lefort (Batasuna) a estimé que M. Valls a "cassé un accord tacite", doutant du caractère "fortuit" de l'arrestation. Selon le mouvement, "8 à 12" militants basques français sont encore sous le coup de MAE non activés.
La décentralisation mise  à mal par les divergences entre ministres
Le lundi 29 octobre 2012, Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, a pris le contre-pied de la ministre de la Décentralisation, Marylise Lebranchu,en fermant définitivement la porte dans une interview accordée à El Pais, à la création d'une collectivité spécifique du Pays Basque. Pourtant, le jeudi 11 octobre, Marylise Lebranchu avait reçu une délégation de parlementaires du Conseil des élus du Pays Basque et avait assuré, dans un communiqué, que "le Gouvernement était attentif au débat qui se déroulait actuellement pour mieux prendre en compte l'identité basque".

Face au déferlement de critiques, deux proches de Manuel Valls sont montés au créneau vendredi soir.
Le sénateur PS de Seine-et-Marne et maire d'Alforville,  Luc Carvounas, assume la responsabilité de son mentor, Manuel Valls.
Il a dénoncé bassement "le petit jeu des élus qui, par jalousie ou pur intérêt médiatique, se servent de cette arrestation pour critiquer Manuel Valls".
Luc Carvounas était vice-président du Conseil général de Seine-et-Marne qui a accordé un "congé de parentalité" à une salariée lesbienne dont la compagne attend un enfant.

Selon le président de la commission des Lois de l'Assemblée, le sénateur PS du Finistère,  Jean-Jacques Urvoas, il n'y aurait en revanche "aucune raison" de reprocher au ministre de l'Intérieur cette interpellation car elle ne "relève pas de sa compétence". M. Valls "n'a pris aucune décision. Il n'y a donc nulle raison de le mêler à cette polémique", a-t-il souligné dans un communiqué. Qui  a pris cette jolie décision ? 

La chancellerie aux mains de Christiane Taubira? 
Plus que douteux au vu de son passé d'indépendantiste guyanaise. 

Il est plus vraisemblable que ce soit donc  Ayrault-la-bavure !...
"Le gouvernement Ayrault vient d'écrire une page déshonorante pour notre pays"», fustige O. Dartigolle, conseiller municipal à Pau.

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