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mardi 11 décembre 2012

Procès Trierweiler: l'interventionnisme de Hollande fait débat

Le président socialiste se place au-dessus de sa charte de déontologie

Mélange des sphères public et privée
"J'interdirai les interventions 
du gouvernement 
dans les dossiers individuels", 

l'un des 60 engagements du candidat
Les avocats de la concubine du Président Hollande, Valérie Trierweiler, ont produit lundi des lettres du président et de son ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, pour faire pression sur le juge instruit les poursuites en diffamation contre un livre de deux journalistes.


La journaliste de Paris Match, Valérie Trierweiler, demande 80.000 euros de dommages et intérêts pour "diffamation et atteinte à la vie privée" aux auteurs de "La Frondeuse", ses deux confrères, Alix Bouilhaguet (France 2) et Christophe Jakubyszyn (TF1, ci-contre à droite).
La lettre manuscrite de François Hollande a été produite par ses défenseurs, concernant un passage du livre révélant que l'actuel chef de l'Etat aurait écrit à Patrick Devedjian en 1994. Hollande y sollicitait l'intercession de l'élu UMP pour rencontrer le Premier ministre d'alors, Edouard Balladur."Je tiens à dénoncer comme pure affabulation les passages du livre 'La Frondeuse' concernant une prétendue lettre jamais écrite et donc jamais parvenue à son prétendu destinataire", lit-on dans le courrier à en-tête manuscrit avec une adresse personnelle à Paris: lien PaSiDupes.
"L'invention ne peut être un procédé dans un essai politique sauf à être présenté comme un roman", affirme le président dans ce document, daté du 25 novembre 2012.
Manuel Valls conteste de son côté avoir mis en doute l'avenir du couple Hollande-Trierweiler."Les propos qui me sont prêtés dans ce livre sont souvent approximatifs, partiels et sortis de leur contexte", estime-t-il sur papier à en-tête de son ministère, pour plus de pression politique. "Des propos portant sur des faits politiques ou des remarques à caractère personnel me sont attribués alors même que je ne les ai pas tenus".


VOIR et ENTENDRE  Frédérique Espagnac, porte-parole du PS, appelée à exprimer son sentiment...:
 
Un combat judiciaire à armes inégales
La défense de l'éditeur et des auteurs s'est déclarée stupéfaite de ces démarches qui constituent à ses yeux une pression du pouvoir exécutif sur la justice. "On sort l'arme nucléaire pour écraser une mouche", a dit en marge de l'audience Yves Derai, directeur des éditions du Moment qui a publié cet essai.
A l'audience, les avocats de l'éditeur ont soulevé des arguments de procédure, estimant que Valérie Trierweiler n'a pas visé de passage spécifique dans sa plainte.Le tribunal a décidé de statuer sur cet argument et d'autres le 28 janvier, sans examiner le fond. L'affaire pourrait donc se terminer du fait de ce problème de procédure.
François Hollande avait promis durant la campagne présidentielle de ne pas mêler sa vie privée aux affaires de l'Etat.Il prétendait se démarquer de son prédécesseur qui avait subi des déchaînement de la presse militante à tous propos. Nicolas Sarkozy  avait été critiqué pour ses interventions dans des procédures judiciaires, comme par exemple celle de la manipulation Clearstream,  dont il était à son corps défendant la cible et où il était partie civile contre son rival Dominique de Villepin.
Selon la Constitution, le chef de l'Etat est garant en France de l'indépendance des magistrats et procède à leur nomination par décret. Toute interventionnisme est donc juridiquement considérée comme une pression anticonstitutionnelle par les juristes.
La gauche militante blanchit le président de toute ingérence
A l'Elysée, on soutenait lundi la thèse d'une démarche "individuelle, citoyenne et privée" de la part de François Hollande, "directement concerné" par cette affaire."Tout se fait dans la transparence puisque la lettre a été transmise [?] à la presse. On est à 10.000 lieues de quelconques voies de pression comme cela a pu se faire par le passé", a-t-on argumenté, alors que les lettres ont été "révélées par RTL", précise la radio: article du 10/12 intitulé "Valérie Treirweiler vs "La Frondeuse": l'affaire prend une tournure politique". 
Bruno Le Roux (PS) soutient d'ailleurs que ce sont des "lettres privées".
Bruno Beschizza, conseiller général d'Ile-de-France élu en Seine-Saint-Denis et secrétaire national de l'UMP, a critiqué l'initiative."Ces deux courriers peuvent légitimement être considérés comme un moyen de pression tant sur le tribunal de grande instance de Paris que sur l'ensemble des journalistes couvrant l'événement", a écrit cet ancien secrétaire général du syndicat Synergie-Officiers, dans un communiqué.
Quant au secrétaire général sortant de l'UMP, Jean-François Copé a estimé qu'une "brèche" avait été ouverte. "Je m'interroge sur les raisons qui ont pu conduire M. Hollande à donner tellement de leçons de morale à M. Sarkozy pendant le quinquennat précédent et à ne pas se les appliquer à lui-même", a-t-il dit lors d'un point presse.
Le Front national a aussi protesté. "C'est scandaleux. Je pense que la séparation des pouvoirs dans ce pays n'est pas respectée", a déclaré Gilbert Collard, député lié à ce parti, sur le Talk Orange-Le Figaro.
Le Front de gauche, Mélenchon et les communistes, comme les altermondialistes d'Europe Ecologie-les Verts, gardent un silence complice inquiétant pour les libertés.
Mais avec ces deux lettres de "simples citoyens", les Français découvrent ce que Hollande appelle un "président normal"
En Egypte aussi, Mohammed Morsi devait être un président normal.

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