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mardi 8 janvier 2013

Quand E. Guigou s'opposait au mariage homosexuel

La Garde des Sceaux de Jospin est-elle  pour autant homophobe ?


La gauche des petits pas furtifs

Elisabeth Guigou, Garde des Sceaux, cherchait rassurer ceux qui voyaient dans le PACS l’ouverture de la boîte de Pandore, lorsqu'elle cherchait à faire mettre le doigt des Français dans son projet d'union civile. 

Le mardi 3 novembre 1998
,  alors que la loi autorisant le PACS était sur le point d’être adoptée par l'Assemblée nationale, Elisabeth Guigou minimisait le risque que cette loi puisse être jamais la première d’une longue série autorisant, in fine, le mariage homosexuel et l’adoption – donc la filiation.

Dans son allocution, la Garde des Sceaux de Jospin affirmait la dissociation volontairement mise en place entre le PACS et le mariage. 

Ainsi, le PACS n'avait d'autre but, selon elle, que de
faire reconnaître par l’Etat l’engagement de deux personnes, homosexuelles ou hétérosexuelles. Ce faisant, le gouvernement statuait sur le couple, et non pas sur la famille et l’enfant. " Pourquoi l’adoption par un couple homosexuel serait-elle une mauvaise solution ? " tonnait alors Elisabeth Guigou. " Parce que le droit, lorsqu’il crée des filiations artificielles, ne peut ni ignorer, ni abolir la différence entre les sexes. " […] 

Je veux être parfaitement claire : je reconnais totalement le droit de toute personne à avoir la vie sexuelle de son choix. Mais je dis avec la plus grande fermeté que
ce droit ne doit pas être confondu avec un hypothétique droit à l’enfant. […] 
Je soutiens comme de nombreux psychanalystes et psychiatres qu’un enfant a besoin d’avoir en face de lui, pendant sa croissance, un modèle de l’altérité sexuelle. "

VOIR et ENTENDRE

Manque de  lucidité ou double jeu socialiste ?

Forte d’une bel argumentaire,
Elisabeth Guigou, en guise de conclusion, apostrophait ses adversaires
" Je n’ignore pas le procès d’intention sur un éventuel 'après' de cette proposition qui préparerait des évolutions plus fondamentales de notre droit. Ce texte serait " une valise à double fond ", ironisait-elle. 
Je m’élève avec la plus grande énergie contre de telles insinuations. Ce vocabulaire de contrebande qui fait croire que ce texte cacherait autre chose […] est inacceptable," lançait-elle avec véhémence

Quatorze années après, le droit peut désormais créer des filiations artificielles La gauche entre dans la phase 2

Les contrebandiers de l’époque avaient-ils raison ? Ignorant et niant même la différence des sexes - après avoir soutenu la "théorie du genre" (ou "gender" aux USA) - alors que deux parlementaires UMP (Virginie Duby-Muller et Xavier Breton,) jugent qu'elle constitue une menace contre notre contrat social -,  il faudrait croire que le droit à l’enfant serait accepté par une majorité de Français et que l’enfant n’aurait nullement besoin en face de lui d'un modèle d’altérité sexuelle. Aujourd'hui, les apprentis-sorciers prennent le risque d'imposer la déstructuration de l’enfant, la gestation pour autrui, en phase 3 dans quelques années, avec le ventre des femmes comme objet de commerce. Ils se fabriquent de biens beaux sujets d'indignation et de lutte pour l'avenir.

Considérée comme acquise du seul fait d'elle figure au programme présidentiel de François Hollande, la loi sur le mariage homosexuel fracture la société aussi bien verticalement que transversalement et son adoption ne sera pas chose facile. 

Initiateurs d'un combat 
 archaïque des Anciens et des Modernes, mais probablement inquiets des dégâts politiques et anthropologiques dont cette prétendue "avancée" sociétale du mariage homosexuel est porteuse, le gouvernement tente de calmer le débat qui tourne à l'affrontement et ouvre une nouvelle "guerre scolaire". 

Depuis que Najat Vallaud-Belkacem a été prise en flagrant délit de prosélytisme auprès de collégiens malléables du Loiret à l'invitation d'une association militante de gays et lesbiennes, le ministre de l'Education, Vincent Peillon a pris prétexte d'une lettre de recommandation modérée du directeur de l'enseignement catholique pour rappeler le milieu éducatif à la "neutralité". Il encadre la concertation et la limite aux puissantes associations qui, dès le départ, poussaient le projet. Interrogé sur la précipitation de l’exécutif et sa surdité au débat, le sénateur Jean-Pierre Sueur (PS, comme par hasard dans le Loiret) s’est au contraire félicité que le gouvernement ait permis le débat par voie de presse !

Ils nous disent aujourd'hui qu'ils ont évolué
=> Elisabeth Guigou, sénatrice en 2012:
"A l'époque, l'important était de faire passer le pacs. Il y avait une résistance farouche au pacs à l'Assemblée, mais aussi dans la société avec des manifestations, des débordements verbaux inadmissibles... Donc, l'important, c'était de dissocier le pacs du mariage, sur le plan légal et sur le plan symbolique. En 1998, il n'était pas possible de mettre sur la table la question du mariage homosexuel, même au sein du gouvernement, il a fallu que j'insiste. [...]
Aujourd'hui, j'ai évolué sur le mariage, j'ai considéré, en parlant avec les associations que, dès lors qu'il s'agissait de consentement mutuel entre deux adultes, il n'était pas possible de refuser une égalité des droits. La société a beaucoup évolué, moi même je garde mes interrogations sur l'adoption [ainsi se prépare-t-elle à tromper de nouveau les Français]; il faut trouver comment écrire dans le code civil comment s'organise la filiation d'un enfant qui est adopté par un couple homo." La manipulatrice de l'opinion ne renonce pas.

=> Catherine Tasca, ancien ministre et sénatrice des Yvelines, qui affirmait en 1998 " le pacs n'est pas un mariage bis, il n'est pas le mariage des homosexuels, il n'est pas une attaque contre la famille, entre autres", a aujourd'hui viré sa cuti et avoue " J'ai constaté que les homosexuels n'ont pas été les premiers utilisateurs du pacs, ce qui m'amène à réfléchir : ce que nous avions taillé sur mesure pour sortir les homosexuels de leur marginalité n'est pas suffisant pour eux, puisque cela a été suivi d'une autre revendication, d'une revendication d'égalité à laquelle je ne peux être opposée. C'est à ce titre que je soutiendrai cette nouvelle étape."


=> Jean-Pierre Michel, sénateur de Haute Saône et autre girouette élus du  PS dans le sens de l'Histoire, disait en 1998 ce que la gauche reproche en 2013 aux "réactionnaires""Je pense fondamentalement qu'il y a dans le couple homosexuel une singularité et qu'il ne lui servirait à rien de singer le couple hétérosexuel qui, pour moi, reste fondé sur l'altérité des sexes et auquel, seul, le mariage doit être ouvert." 

Mais son pédalo avance aujourd'hui à la godille : " Il fallait alors rassurer en disant qu'il n'était pas question d'adoption. A l'époque, il y avait déjà des revendications de la part des homosexuels pour le mariage et cette revendication a été maintenue ; il s'agit de l'égalité de tous devant la loi, je n'y vois pas d'inconvénient.

Mais cela est plus compliqué à faire passer dans la société traditionnelle; le mot mariage implique la parentalité, or notre travail ne va pas au bout de la logique, la logique serait de leur prévoir toutes les possibilités d'enfants. Sur la question de la parentalité, on proposera d'aller plus loin dans nos amendements. Si l'on parle de mariage, il faut régler complètement la question de la parentalité, sinon c'est un texte boiteux qui répond à des revendications d'égalité des droits. " Réclamez, il vous sera donné !

Le débat s'organise au corps défendant du pouvoir


Laurence Tcheng, l'intellectuelle de gauche, 

Frigide Barjot (au centre) et 

Xavier Bongibault, 
homosexuel et athée

Se voyant contournés, les opposants s’organisent contre un projet qui remet intrinsèquement en cause un modèle millénaire. 
La percutante co-organisatrice du collectif la "Manif pour tous"Frigide Barjot est aux premières loges pour défendre la famille, appuyée par la socialiste Laurence Tcheng et un jeune homosexuel, Xavier Bongibault

Un collectif pour la famille
 
(l'association Alliance Vita) formé de jeunes professionnels vient aussi de voir le jour. Il entend fédérer et coordonner l’ensemble des initiatives, à commencer par une pétition nationale lancée il y a 5 jours :Sauvegardons les droits de l’enfant !


Les élus se mobilisent 
Bon nombre de députés s'emparent du débat qui les évite. 
Chez les élus locaux, la prise de conscience est encore plus forte et chez certains, ça ne passe pas. Le premier à avoir ouvert le feu se nomme Philippe Brillault. Le maire du Chesnay (qui avait battu Christian Blanc aux municipales de 2008, seul et contre tous) vient de sortir une motion. Celle-ci a été présentée à l’ensemble du Conseil municipal et affiche clairement le refus des élus de voir modifier le code civil mais plus encore d’être pris en otage par un texte qui pose " un vrai cas de conscience " et que " seul un référendum légitimerait ". Un premier chiffon rouge agité en direction du président de la République, avant d'autres.

Le 17 juillet 1984, le gouvernement de Pierre Mauroy tombait sous la pression du mouvement de l’école libre
Un million de personnes était descendu dans la rue pour s’opposer au projet de loi Savary. 
Qu’il s’appelle Bertinotti ou Taubira, le projet de loi autorisant le mariage homosexuel et l’adoption risque lui aussi de passer à la moulinette de la rue. C’est le prix à payer lorsque l’on étouffe le débat.

LA MANIF POUR TOUS
Tous à Paris


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