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jeudi 14 février 2013

Expulsion symbolique d'un Marocain lié au salafisme

Attentionné, Valls avait pris la peine de prévenir les salafistes...

La méthode est innovante...

Le ministre de l'Intérieur l'avait annoncé le 29 janvier: les prédicateurs et imams radicaux étrangers seront expulsés. Ils avaient été prévenus et auraient pu prendre leurs dispositions, car deux jours plus tard, le jeudi 31, un ressortissant marocain, un seul, lié au groupuscule salafiste Forsane Alizza, a été renvoyé vers le Maroc. "Après avis favorable de la commission d'expulsion, Ali Benhamou, ressortissant marocain, a fait l'objet, aujourd'hui, d'une mesure d'expulsion du territoire français." 
Que de ménagements ! La sémantique est encore appelée à la rescousse... "Il a été éloigné vers le Maroc", a indiqué jeudi le ministère. Et de s'excuser en précisant que "les faits qui lui sont reprochés sont graves".

Valls généralise la méthode "sauvez-vous avant que je vous attrape"
"Plusieurs prédicateurs radicaux étrangers vont être expulsés dans les prochains jours", a encore clamé Manuel Valls sur tous les toits, lors d'une conférence internationale à Bruxelles (Belgique) sur la lutte contre les extrémismes violents. Cette mesure s'inscrit dans le cadre de la prévention du processus de radicalisation et de la lutte contre l'islamisme radical et le "jihadisme global", a-t-il dit.
Ses services vont peut-être finir par se lasser d'arriver trop tard, puisque le ministre donne l'alerte deux jours avant chaque opération. 

125 arrêtés d'expulsion pris depuis 2012   ...2002

Valls prend d'infinies précautions
"Je ne confonds pas cet islamisme radical avec l'islam de France. Mais il y a un environnement religieux, il y a des groupes qui se réclament du salafisme, qui sont dans un processus politique, qui visent tout simplement à s'accaparer à la fois le monde associatif, les processus scolaires, au fond à mettre la main sur les consciences d'un certain nombre de familles", s'est-il excusé. 

Le ministre de l'Intérieur envoie des signaux de fumée
"Nous expulserons tous ces imams, tous ces prédicateurs étrangers qui s'en prennent à la femme [vecteur porteur], tiennent des propos contraires à nos valeurs [et non pas à nos lois], font référence à la nécessité de combattre la France [nationalisme ?]", a-t-il averti en disant qu'il sera "extrêmement ferme".

La procédure d'expulsion vise trois personnes, dont un imam de Seine-Saint-Denis, notamment mis en cause, bien qu'il ne soit pas chrétien, pour des propos ...homophobes. 
Mais la tiédeur de Valls encourage la contestation:   "Ce n'est pas quelqu'un de dangereux, il n'a jamais pris de position sur les questions internationales comme la Palestine ou le Mali", a commenté le secrétaire général de l'Union des associations musulmans du 93, M'hammed Henniche. "Cet imam est très charismatique et populaire auprès des jeunes", a-t-il nsisté, en manifestant sa "grande surprise".
Les contraintes administratives sont en outre particulièrement lourdes et aucune catégorie de contrevenants ne bénéficie de tant d'égards: l'étranger doit être informé par un "bulletin spécial", qui le convoque devant une commission d'expulsion. Celle-ci doit rendre un avis consultatif motivé. La personne peut alors être reconduite hors de France.

Depuis 2002, au moins 125 arrêtés d'expulsion ont été pris contre des islamistes radicaux [pléonasme !], selon une source proche du dossier.

L'imam tunisien Mohamed Hammami, expulsé le 31 octobre, est le dernier en date. Imam de la Mosquée Omar dans le XIème arrondissement de Paris, il était accusé d'avoir appelé au "jihad violent" [par opposition au jihad doux], à la violence contre les femmes et à l'antisémitisme.
Dans ce dossier, Manuel Valls avait appliqué la décision d'expulsion prise par son prédécesseur Claude Guéant.

Début avril, Claude Guéant avait également ordonné l'expulsion de trois imams (malien, saoudien et turc) et de deux militants islamistes (algérien et tunisien), à la suite des tueries de Toulouse et Montauban et à 20 jours de la présidentielle.
 
N.B. Alexandre del Valle est un géopolitologue renommé. Ancien éditorialiste à France Soir, il enseigne les relations internationales à l'Université de Metz et est chercheur associé à l'Institut Choiseul. Il a publié plusieurs livres sur la faiblesse des démocraties, les Balkans, la Turquie et le terrorisme islamique.

1 commentaire:

  1. Les journalistes vont bientôt regretter Nicolas Sarkozy...

    http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/emmanuel-berretta/france-2-envoye-special-mis-en-garde-par-le-csa-14-02-2013-1627454_52.php

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