POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

vendredi 19 juillet 2013

Catastrophe de Brétigny: des preuves contre le déni de vols et de caillassage

La droite est réprimée, mais la diversité est protégée

Le pouvoir a-t-il voulu cacher une réalité trop clivante ? 

Il y a bel et bien eu des scènes de vol et de caillassage après le déraillement du train Paris-Limoges à Brétigny-sur-Orge, contrairement à la version officielle véhiculée par les autorités politiques policières ou sanitaires et sa suite de media dociles. Une page du rapport de synthèse des affaires marquantes du 10 au 16 juillet de la Direction centrale des compagnies républicaines de sécurité (DCCRS)  est consacrée à l'opération de sécurisation mise en place après la catastrophe ferroviaire par deux sections de la CRS 37-Strasbourg retirées au cantonnement de Meaux. 

Or, ce compte rendu des forces de l'ordre est sans ambiguïté. 
"À leur arrivée, les effectifs de la CRS 37 devaient repousser des individus, venus des quartiers voisins, qui gênaient la progression des véhicules de secours en leur jetant des projectiles", note la synthèse de la DCCRS. 
Un constat fort différent de celui dressé par les responsables de la Croix-Rouge et du SAMU qui affirmaient n'avoir constaté "aucune agression et avoir travaillé de façon tout-à-fait normale" en gare de Brétigny. 

Pourtant le rapport de synthèse de la DCCRS va même plus loin
"Certains de ces fauteurs de troubles avaient réussi à s'emparer d'effets personnels - doux euphémisme!- éparpillés sur le sol ou sur les victimes." Et la note d'enfoncer le clou : "Les fonctionnaires protégeaient ensuite les lieux de l'accident pour favoriser le travail des enquêteurs et des techniciens et sécuriser la visite des nombreuses autorités (président de la République, Premier ministre, ministre de l'Intérieur, ministre des Transports, ministre de la Santé...).

Les démentis officiels sont autant de promesses d'impunité

La lecture de la synthèse révèle qu'un dispositif de sécurité très important a été déployé pour faire face aux débordements sur place. Ainsi, pour assurer des escortes d'ambulances, un équipage motocycliste de la CRS autoroutière Sud-Ile-de-France était également réquisitionné. Par ailleurs, deux autres sections de la compagnie 37, employées sur le département de la Seine-et-Marne, ainsi que les fonctionnaires de la CRS 51-Orléans, utilisés sur le département de la Seine-Saint-Denis étaient appelées en renfort.

Pourtant, ministres et sous-préfet présents sur place ont démenti à l'unisson tout caillassage sur les forces de secours et vol sur les victimes. 
Ainsi, sur i>Télé, le ministre des Transports Frédéric Cuvillier déclara ne pas avoir eu connaissance "de victimes dépouillées", faisant simplement état "d'actes isolés" et "de pompiers qui par petits groupes ont été accueillis de façon un peu rude". 
Le sous-préfet d'Estampes, Ghyslain Chatel, démentait pour sa part que les secours aient fait l'objet de jets de projectiles, à l'exception "d'un camion de pompiers, qui pourrait avoir été visé mais pas touché".

Le défilé des élus a-t-il facilité la tâche des secouristes et des forces de sécurité ou Hollande et Ayrault, Valls et Touraine, Placé, Huchon et Guedj ont-ils contribué au désordre et ajouté au chaos ?

Rien que trois enquêtes...

Luc-Didier Mazoyer, le directeur départemental de la sécurité publique de l'Essonne, persiste et signe jeudi: "J'étais sur place; il y a certes eu des tensions pour repousser des individus, mais je n'ai vu ni scène de pillages ni violences urbaines. J'ai déclenché une enquête pour en avoir le coeur net." 

Le Parquet d'Évry a ouvert une enquête préliminaire pour vol en réunion avec violences, à la suite des incidents qui se sont déroulés sur les lieux de la catastrophe. 
Les autorités avaient seulement reconnu qu'un urgentiste du SAMU s'était fait voler son portable, tandis que le SAMU prétendait n'avoir rien constaté.

Quelques 90 "équipiers" de la Croix-Rouge, ont été mobilisés "à partir de 18h30", selon Jean-François Riffaud, le directeur de la communication de la Croix-Rouge, soit 1 heure 15 après l'accident. "Nos équipiers n'ont rencontré aucun problème avec des badauds. Il n'y a pas eu d'agressions, nous avons travaillé de façon tout à fait normale", a affirmé J.-F. Riffaud, qui était pourtant sur place à Brétigny vendredi. 

Même mot d'ordre du côté du SAMU de Paris. Le chef de service
Pierre Carli a dit à la presse qu'il n'avait pas eu connaissance d'éventuels caillassage ou pillage, dont ses équipes auraient été victimes, tout en notant que la zone d'intervention était étendue. Joint par l'AFP, les pompiers de l'Essonne n'étaient pas en mesure de répondre samedi après-midi.
Dans le cadre de cette affaire, seulement cinq personnes ont pourtant été placées en garde à vue puis relâchées, les perquisitions à leurs domiciles n'ayant rien donné. Eux-mêmes ont nié toute participation à ces vols. L'un d'eux a néanmoins été formellement reconnu comme l'auteur du vol du téléphone par sa victime. Selon le Parquet d'Évry, aucune plainte pour d'autres vols n'aurait été à ce jour déposée.

Les responsables politiques à droite et à l'extrême droite qui ont dénoncé les pillages et les violences pillage se sont vu opposer des réactions indignées. Le délégué général de l'UMP, Eric Ciotti a dénoncé "des agressions barbares" contre les victimes et les secouristes, tandis que le député UMP Lionnel Luca s'en prenait sur Twitter à "des attitudes scandaleuses de voyous charognards". 

Le FN a pointé des"comportements abjects et immoraux".

Les socialistes,
 en revanche, n'ont pas été villipendés.


Le sénateur PS n'a pas tardé à se soummettre à la thèse officielle:

Ces révélations du rapport ne vont pas manquer de relancer la polémique. 
En effet, dès le vendredi, le syndicat de police Alliance avait fait état de scènes de pillage, un quart d'heure après la catastrophe, par un groupe de jeunes "qui semblaient porter secours aux victimes" mais qui "aurait dépouillé les victimes et notamment les premiers cadavres".

Selon des témoins interrogés par Le Monde, une trentaine de jeunes charognards venus des environs avaient caillassé des pompiers qui portaient secours aux victimes.

De nombreux responsables socialistes ou ministres du gouvernement avaient apporté des démentis virulents

Des commentaires avaient visé le syndicat. 
Le syndicat avait alors quelque peu molli. Aujourd'hui, la synthèse de la DCCRS, même si elle ne mentionne pas le terme de cadavre, ni celui de pillage, semble bel et bien donner raison au syndicat.

N'aurait-il fallu un "accueil un peu rude" des autorités qui sont allées parader sous haute protection et ont ainsi accaparés l'attention des effectifs mobilisés, mais les ont détournés des soins d'urgence et de la sécurité à apporter aux victimes ? 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):