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vendredi 27 septembre 2013

Copé réclame un "report" de la réforme des rythmes scolaires

Mesure "intenable sur le plan financier, sauf à augmenter les impôts", observe l'UMP, à l'usage

L'UMP mène un combat contre la réforme des rythmes scolaires 

Jean-François Copé  "officiellement" demandé au gouvernement "un report de la réforme des rythmes scolaires" menée par Vincent Peillon (ci-contre), jeudi matin sur BFMTV. "Cette réforme n'est pas du tout financée, a souligné le député de Seine-et-Marne et maire de Meaux. Elle est intenable sauf à augmenter les impôts locaux",  mais locaux. 

La réforme instaure un retour à la semaine de quatre jours et demi, afin de "mieux répartir les heures de classe sur la semaine, alléger la journée de classe."
D’une ville à l’autre, les enfants ne sont donc pas pris en charge dans le même temps... ni aux mêmes horaires. A Paris par exemple, l'école se termine à 15h deux jours par semaine, et les enfants pratiquent des activités jusqu'à 16h30. Mais la majorité des communes font plutôt sortir les enfants des cours à 15h45 tous les jours, pour les occuper jusqu'à 16h30.
Le seul point commun à ceux qui sont passés à la réforme concerne la semaine de 4,5 jours: les enfants ont désormais tous école une matinée supplémentaire, le mercredi matin. 
L'adoption de la réforme -sans limitations budgétaires- est un choix résolument politique: si aucune commune du Val-de-Marne (94, PCF) ou des Hauts-de-Seine (92,UMP) n’a décidé de s’y mettre cette année, dans les Landes résolument socialistes, 80% des enfants sont concernés par la réforme cette année, tout comme 98% des élèves de l’Ariège (PS) ou 84% des Deux-Sèvres (PS).

Dans l'Oise
Officiellement, la réforme vise à "permettre une meilleure articulation des temps scolaire et périscolaire", selon le ministère de l'Éducation nationale. Officieusement, elle tend à "rétablir toute la place et l'autorité de l'Education national", avoue une élue municipale. En clair, l'intention est de livrer un maximum d'enfants aux nouveaux "hussards noir de la République" en charge de leur encadrement, voire de leur ré-éducation, en les passant au moule de la pensée unique, avec la participation d'intervenants politiquement corrects des associations et réseaux divers auxquels Hollande veut livrer l'école.
Xavier Bertrand, député de l'Aisne et maire de Saint-Quentin, a donc notamment invité ses collègues à engager "un bras de fer" avec le gouvernement sur la question.

La mise en place des nouveaux rythmes est étalée sur deux rentrées: un enfant sur cinq a déjà vu ses horaires aménagés depuis septembre, les autres communes devant les mettre en place en 2014.
Mais pour  le président de l'UMP, ce calendrier est impossible à tenir. "L'État verse 50 euros sur les 150 que coûte cette réforme par adulte et enfant, les communes doivent donc trouver 100 euros supplémentaires", a précisé le maire de Meaux. "Dans les zones rurales, c'est chiffré jusqu'à 500 euros [par enfant par an], parce qu'il y a moins de gymnases, moins de piscines, pas de salles de spectacles, rien pour organiser des animations culturelles ou sportives", prévient-il. 

Jean-François Copé explique s'être entretenu mercredi
par téléphone avec le ministre Vincent Peillon pour lui demander de relayer ses inquiétudes auprès de François Hollande. "Le président de la République va bien être obligé de prendre ses responsabilités, a-t-il ajouté au micro de Jean-Jacques Bourdin. On ne peut pas prendre en otages les ministres."

Engager "un bras de fer" avec le gouvernement


Mais lâchez-leur 
un peu les baskets !

La montée au créneau de Jean-François Copé intervient au lendemain d'un bureau politique de l'UMP où il a été beaucoup débattu des rythmes scolaires. L'instance exécutive du parti a jugé impossible aux maires d'assurer la mise en place de ces nouveaux rythmes "sans augmenter les impôts". Un point d'autant plus stratégique pour l'UMP que le parti travaille actuellement à une charte à laquelle tous ses candidats devront souscrire et dans laquelle ils s'engageront à stabiliser, voire diminuer les impôts dans leurs municipalités


Le parti met occupée à mettre en musique la stratégie à suivre, les fausses notes sur le sujet étant insupportables à six mois des municipales. L'UMP et Jean-François Copé ont envisagé de demander l'abrogation pure et simple du décret, avant de se rabattre sur un simple report. Pour obtenir des avancées du gouvernement en faveur des communes, le parti mise notamment sur le prochain congrès des maires de France, auquel se rendent traditionnellement les présidents de la République. 
D'ici là, une action de boycottage pourrait être lancée. Avec le secret espoir que des maires de gauche grossissent les rangs. Les moins sectaires d'entre eux.

Une opposition nuancée parmi les élus de droite

L'opposition à la réforme est nuancée parmi les élus de droite. 

La question de la journée continue  n'est pas réglée:
laissez-leur du temps libre pour
 jouer sans contraintes extérieures,
 rêver et se construire


Député de la Drôme et maire de Crest, Hervé Mariton avoue "un peu d'embarras". En 1996, sa ville avait fait partie des communes pilotes dans l'expérimentation d'un aménagement des rythmes scolaires sur quatre jours et demi et l'organisation d'activités périscolaires

Guy Drut, ministre de la Jeunesse du gouvernement Juppé, avait lancé l'initiative. "Nous étions volontaires, explique aujourd'hui Hervé Mariton. Cela nous a demandé du temps, un travail considérable d'ingénierie, des arbitrages financiers quand les fonds de l'État n'ont plus été versés. Mais nous avons conservé ces aménagements à l'issue de l'expérimentation. Nous ne pouvons pas jurer que les enfants ont de meilleurs résultats mais, en revanche, nous avons mesuré qu'ils étaient plus heureux d'aller à l'école. Ce qui est loin d'être négligeable." Le délégué général en charge du projet de l'UMP a fait part de son expérience à ses collègues du bureau politique et il admet que "son projet a été abîmé lorsqu'on nous a obligés à passer à la semaine de quatre jours".



" On va ralentir le rythme", annonce Vincent Peillon dès le 06 septembre 2013, en Picardi

"À titre personnel, je suis plutôt favorable à ces aménagements que nous avons organisés en concertation avec les parents d'élèves et les associations, explique Mariton. Mais je rejoins mes collègues dans la critique de son caractère obligatoire. Qu'ils reportent l'obligation, sans quoi ils prennent le risque d'abîmer ce qui peut être un beau projet pour des questions de calendrier."


Mais  les nouveaux rythmes scolaires ne font pas l'unanimité chez les maires de gauche non plus 

Selon le calendrier du gouvernement, toutes les mairies devront être prêtes pour la rentrée de septembre 2014, six mois après les élections municipales. "J'ai du mal à croire que les parents attendront la fin des élections pour demander à leur maire ce qu'il a l'intention de faire à la rentrée, alerte Hervé Mariton. Il faudra bien qu'ils aient des réponses à donner." Voilà qui animera certainement la campagne.


A Paris, le maire (PS) Bertrand Delanoë a imposé les nouveaux rythmes dans ses 662 écoles en dépit d'une opposition farouche du corps enseignant. Quand il s'agissait de mettre en place le Service Minimum d'Accueil (SMA) des enfants en cas de grève, Delanoë n'avait pas les moyens. "Paris oubliée du service minimum d'accueil", titrait Le Figaro: "Seules 10 % des écoles parisiennes sont en mesure d'assurer un «service minimum d'accueil" (lien)

Le Gouvernement doit non seulement reporter, mais aussi repenser la réforme des rythmes scolaires de A à Z, non seulement impossible à financer, car elle impliquerait la hausse des impôts locaux et/ou l'augmentation des dettes des communes, mais inutile d'un point de vue pédagogique.
Elle est une double aberration :
  • Première aberration : là où il aurait fallu laisser chaque commune et chaque établissement décider de ce qui fonctionne et de ce qui est bon pour les familles en fonction des besoins locaux, le Gouvernement a idéologiquement voulu appliquer une réforme uniformément sur l'ensemble du territoire : c'est absurde ! On n'a pas les mêmes besoins à Paris, dans une banlieue ou dans une zone rurale !
     
  • Seconde aberration : Là où il aurait vraiment fallu réduire les vacances scolaires pour être en mesure de raccourcir chaque journée de classe et repenser réellement l'organisation de l'année scolaire, le Gouvernement a choisi de construire une usine à gaz extrêmement coûteuse qui désorganise les familles, sans fondamentalement alléger le rythme des enfants !
Il est encore temps d'établir une vraie concertation,  de poser les vraies questions du temps scolaires et de remettre  cette réforme à plat.

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