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vendredi 11 octobre 2013

Chiffres du chômage: l'effet boomerang des tripotages du gouvernement

La surestimation du recul du chômage au mois d'août pèsera sur les chiffres de septembre !

L'été est fini et le chômage repart !
Les derniers chiffres devront intégrer aussi l'arrivée sur le marché du travail de jeunes diplômés, à trois mois de l'échéance fixée par le gouvernement pour inverser la courbe. "Un faible contrecoup attendu sur le chômage en septembre
", minimise Reuters en titre.
 
La baisse du nombre de demandeurs d'emploi au mois d'août a été surestimée de 21.000 à 28.000 personnes pour les chômeurs de catégorie A (sans emploi) et de 31.700 à 40.700 pour ceux de catégories A, B et C, qui incluent les personnes ayant exercé une activité réduite. 

C'est la faute à un ...bug des SMS ! 

Cette erreur est due à un dysfonctionnement, c'est certain, mais c'est énorme d'accuser le système de relance des demandeurs d'emploi n'ayant pas actualisé leur situation, comme l'ont assuré  lundi Pôle Emploi et la Dares, chargés de la publication des statistiques mensuelles du chômage.
"Le gain mécanique que l'on a eu en août, on risque de le payer en septembre", reconnaît-on de source gouvernementale en chiffrant à 20.000 demandeurs d'emploi supplémentaires l'effet de compensation d'un mois sur l'autre des sorties pour défaut d'actualisation.

Connaîtra-t-on jamais la vérité  vraie?
"On risque d'avoir un chiffre dégradé mais tout dépendra de l'évolution d'ensemble et on va peut être se retrouver proche de zéro", ajoute-t-on de même source? Dans l'épais brouillard qu'ils ont levé, les organismes gouvernementaux se perdent dans les méandres de leurs mensonges sur commande. Une seule s'y retrouve toutefois: l'incroyable porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, qui brandit des chiffres qu'elle est seule à connaître et que tout dément.

Se félicitant de l'ampleur d'une baisse aussi inattendue que factice au mois d'août, l'exécutif avait prétendu que l'inversement était engagé et que les jeunes en étaient les premiers bénéficiaires: la bi-nationale franco-marocaine s'en était d'ailleurs targuée avec un admirable aplomb face à Jean-François Copé, dans l'émission de service public, Des Paroles et des Actes d'hier soir. Gardons-nous de tout caquetage !... La majorité présidentielle n'avait rien trouvé de suspect dans le nombre inhabituellement élevé des sorties de Pôle emploi constatées pour défaut d'actualisation.

Forte volatilité: LOL !

Le gouvernement n'a pas pour autant remis en cause son diagnostic
Tout va bien, Mme la marquise, a-t-il affirmé, soulignant qu'après correction les chiffres ressortent toujours en baisse, pour la première fois depuis 27 mois, et qu'il s'agit de la décrue la plus importante depuis décembre 2007. La crise de 2008 et, à l'inverse, l'embellie aux Etats-Unis comme en Europe en cette fin 2013, ne sont pour rien dans le frémissement qui en France est reporté de mois en mois. 
"L'analyse portée sur la situation et ses perspectives pour les mois à venir ne sont en rien modifiées, a déclaré le ministre du Travail, Michel Sapin, qui admet néanmoins que "la détermination reste plus que jamais celle de l'inversion de la courbe du chômage d'ici la fin de l'année".

Les chiffres de septembre devront aussi intégrer l'arrivée sur le marché du travail de jeunes diplômés, un phénomène traditionnel et qui n'est que partiellement lissé dans les chiffres publiés après correction des variations saisonnières. Soumise à la condition que les étudiants trouvent des emplois, la courbe de Hollande s'inversera-t-elle ? 

Les périodes de sortie de crise sont toujours marquées par une volatilité sur les chiffres du chômage, prévient-on d'ailleurs de source gouvernementale.
L'inversion de la courbe du chômage à l'horizon de la fin de l'année reste portée par les emplois aidés et l'arrêt des destructions d'emploi permis par l'amorce de reprise de l'activité au deuxième trimestre, souligne-t-on de même source. Les salariés des entreprises aussi différentes que GAD ou Alcatel-Lucent ne demandent qu'à y croire...

"La prolongation à douze mois, contre huit mois auparavant, des contrats aidés annoncée au premier semestre aura un impact fort sur les statistiques de fin 2013, ce qui explique sans doute l'optimisme du gouvernement", promet Eric Heyer, économiste à l'OFCE, proche du gouvernement.

En attendant la croissance et la fin des embrouilles d'Etat

Hollande va au charbon,
en blanc
Le nombre de contrats aidés pourrait selon lui atteindre 320.000 fin 2013, contre 240.000 en début d'année. Avec plus de 60.000 emplois d'avenir signés, le gouvernement estime que l'objectif de 100.000 sur l'année sera tenu, sauf bug informatique. La montée en charge des contrats de génération s'avère en revanche plus poussive.

Dans le cadre du projet de loi de Finances pour 2014 présenté mercredi dernier en Conseil des ministres, le gouvernement prévoit de financer 340.000 emplois non marchands auxquels s'ajoutent 150.000 emplois d'avenir et 100.000 contrats de génération pour une dépense de 4 milliards d'euros en 2014.
Seule une accélération de la croissance pourrait  toutefois permettre de renouer avec des créations nettes d'emploi dans le secteur marchand, seules à même de faire reculer le chômage.

Le gouvernement a retenu une hypothèse de croissance du Produit intérieur brut de +0,9% en 2014 après +0,1% cette année. Mais "traditionnellement, les entreprises françaises recommencent à créer des emplois lorsque la croissance dépasse 1,5%", souligne Eric Heyer.

L'OFCE chiffre à plus de 250.000 les sureffectifs dans les entreprises françaises au sortir de la crise en raison de destructions d'emploi de moindre ampleur que lors des phases de ralentissement précédentes.
"Il faudrait 1,6% de croissance sur 2014, 2015 et 2016 pour faire repartir l'emploi dans le secteur privé", estime-t-il.

Selon l'UNEDIC le nombre de demandeurs d'emploi en catégories A, B et C augmenterait encore de 118.900 en 2014 après une hausse de 254.900 en 2013 en métropole.
Le nombre de demandeurs d'emploi indemnisés augmenterait quant à lui de 29.500 sur la France entière l'an prochain après une hausse de 15.500 cette année, selon les prévisions financières publiées la semaine dernière par le gestionnaire de l'assurance chômage.
Si on peut encore croire les chiffres, d'autant plus lorsqu'ils sont prévisionnels...

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