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mardi 11 mars 2014

La presse anthropophage ne sera-t-elle jamais repue de ses semblables?

Clash Caron-Polony : pourquoi le divorce était inéluctable?

Panem et circenses
Les cannibales de la presse
sont-ils des zombies,
porteurs de mort ?
Le terme "anthropophage" ne se disait pas des humains, mais il semble que ce ne soit plus le cas: d'avancée scientifique en avancée sociale, l'homo politicus reste un loup pour l'homme. Les requins de la finance ont leurs semblables dans la presse qui plus que jamais exerce allègrement son pouvoir de destruction de l'espèce que le tigre s'interdit. Ainsi, les talk-shows télévisés ne sont-ils pas que des curées où se repaissent en bande les prédateurs politiques et les vautours de la militance. Un chef de meute sert à trois invités une victime désignée et leur souhaite bon appétit! C'est la version progressiste  des jeux du cirque et l'opium du peuple laïc et frelaté de la pensée unique. Ils peuvent vomir la droite matin, midi et soir et six jours sur sept mais, au septième jour, manger leurs vomissures à la carte.

Ruquier est au menu du service public le samedi, soir de tous les excès
En politique-spectacle, la règle du jeu impose que les acteurs se fritent, mieux, qu'ils se passent à la mandolin sans sommation.  Mais cette fois, ce n'était pas un invité qui était épluché, émincé, ébouillanté. C'est l'argenterie de ce dîner de cons, Aymeric Caron et sa collègue Natacha Polony, qui a croisé le fer et s'est piqué au vif. Le chef-cuistot dresse et tend le menu, pointant les plats du doigt et sert un bouillon froid de l'avant-veille où flottent grumeaux idéologiques et coquillettes drolatiques. La fourchette Polony trie délicatement les plats, auteurs, ouvrages et idées, mais le couteau Caron les tranche, faisant gicler le sang, compensation carnassière d'un boucher végétarien. 
VOIR et ENTENDRE leur nouveau clash dans l'émission de Laurent Ruquier, On n'est pas couché, mais on ferait mieux.


Sur le sujet, l'article suivant est dû à Christian Combaz pour FigaroVox (10/03/2014)
L'auteur de "Gens de Campagnol" (2012) fait le constat que le dialogue entre les deux chroniqueurs est devenu impossible.  

Dans les périodes qu'on appelle démocratiques où le Pouvoir n'emploie pas de miliciens, il délègue à leur place des espèces de logiciels humains, des drones programmés pour réagir à tous les mots-clés, afin de préserver l'orthodoxie de la pensée obligatoire.
VOIR et ENTENDRE un florilège des réactions brutales du milicien stalinien: 

Les quinquagénaires d'aujourd'hui les auront subis toute leur vie: déjà au lycée en 1970, ils essayaient de faire réagir les indifférents dans les couloirs pour mieux les traiter de réactionnaires. A l'université, de septembre à mai, nous aurons subi pendant trois ou quatre ans les mêmes m'as-tu-vu qui montaient sur les bureaux pour haranguer leurs condisciples sur le thème: "Attention, les fascistes sont parmi nous". Ensuite, dans la France de Mitterrand, puis celle de Jospin, le buffet était tellement garni que plus personne n'écoutait ces orateurs devenus inaudibles tant ils avaient la bouche pleine.

On envoie à la télévision des procureurs ivres du seul pouvoir qui reste aux Tartuffes, celui de montrer du doigt n'importe qui au nom de la vertu pour détourner l'attention de la propagation du vice.

VOIR et ENTENDRE l'animateur-calomniateur Laurent Ruquier déblatérer sur le journaliste Jean-Michel Aphatie dans un "On va s'gêner" de janvier 2014:

Aujourd'hui le banquet est terminé. Les assiettes sont vides, la colère monte, et il faut reprendre les troupes en main. Il faut réveiller la vigilance des "forces de progrès" contre ceux qui font remarquer que
les révolutionnaires ont pour la plupart fondé des sociétés de prod', des journaux branchés, des agences multimédias, et des cabinets de consulting, pendant que la jeunesse était livrée à la barbarie.

Alors, on envoie à la télévision des procureurs ivres du seul pouvoir qui reste aux Tartuffes, celui de montrer du doigt n'importe qui au nom de la vertu pour détourner l'attention de la propagation du vice. Dans toutes les émissions où l'on débat après 22 heures il s'agit de cacher ce qu'on ne saurait voir. Il s'agit de conjurer ce qu'on ne veut pas entendre. Les chroniqueurs instruisent à charge contre leurs invités, leurs voisins et parfois leurs collègues, d'une manière tellement irréfléchie, tellement systématique, qu'elle est devenue préventive.

Natacha Polony, qui n'a rien à perdre depuis qu'elle a annoncé son départ, cherche à exprimer publiquement son dépit devant la névrose de son collègue qu'elle devine extrêmement impopulaire.

Méphisto
Ce que vous dites importe peu: on juge désormais ce que vous voulez dire. La sèche grossièreté qu'Aymeric Caron vient d'infliger à sa consœur Polony sur le plateau de Ruquier, sur le thème "je lis entre les lignes, je suis capable de déceler, avant vous, et même avant lui, les intentions de l'auteur", révèle la suffisance maussade et chafouine de ces gens qui demandent des têtes en public pour exciter la colère contre les ci-devant, afin de conforter le pouvoir de leurs maîtres.

Le problème est que la méthode ne fonctionne plus du tout. La preuve, Natacha Polony, qui n'a rien à perdre depuis qu'elle a annoncé son départ, cherche à exprimer publiquement son dépit devant la névrose de son collègue qu'elle devine extrêmement impopulaire. Il faut dire que la conduite de l'intéressé paraît délirante quand on l'analyse à froid sur Internet. Il accuse tout le monde de travestir sa pensée, il répète qu'il n'est pas là pour s'amuser (une réflexion classique chez les juges paranoïaques), et il applique le vieux truc des procureurs staliniens qui consiste à rappeler à l'invité, en chaussant ses lunettes, qu'il a fréquenté Untel et Untel en telle occasion.
En l'occurrence, la fréquentation "nauséabonde" dont il s'agissait, pour reprendre un terme très en vogue chez les esprits malades, était celle d'Ivan Rioufol qui avait préfacé le livre dont il était question.

Exécution de Savonarole
Pour ma part, quand je vois le regard sourcilleux, le brushing et la chemise ouverte de notre procureur aux dents blanches, je tremble que quelqu'un ne m'ait photographié en train de parler à Paul-Marie Coûteaux à la bibliothèque de Sciences-Po en 1975, ou à Florian Philippot, au bar du Lutétia, le matin où François Hollande, qui s'y trouvait aussi (cette fois, c'est moi qui ai la photo), venait d'apprendre que Dominique Strauss-Kahn avait dormi en prison. Je redoute qu'on n'exhibe ces documents à la parution de mon prochain livre, c'est pourquoi je prends les devants.

C'est là, d'ailleurs, que se trouve la grande différence entre Natacha Polony et son Savonarole: on n'imagine pas qu'elle ait pu dresser un Mur des cons dans sa loge, alors qu'on en soupçonnerait volontiers son voisin.

Il ne serait pas surprenant non plus que, victime d'un accès de narcissisme irréfléchi, il n'y ait épinglé sa propre photo sans même s'en apercevoir.

VOIR et ENTENDRE une précédente intervention de l'hyperthyroïdien d'A. Caron, adepte sectaire du dialogue, en octobre 2013:
Bobo macho ou misogyne dangereux...


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