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dimanche 6 avril 2014

La France détourne le regard des commémorations du génocide rwandais

La France annule sa participation aux commémorations du 20e anniversaire du génocide rwandais

Le président Paul Kagame l'accuse en effet d'avoir participé aux massacres.
Le président rwandais Paul Kagame a accusé la France de "participation" à l'"exécution" du génocide de 1994. [AP Photo/Carl Court - Keystone]
Le président Kagame a accusé la France 
de "participation" à l'"exécution" 
du génocide de 1994
"La France est surprise par les récentes accusations portées à son encontre par le président du Rwanda" qui "sont en contradiction avec le processus de dialogue et de réconciliation engagé depuis plusieurs années entre nos deux pays", a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay.
"Dans ces conditions, Christane Taubira, Garde des Sceaux, ministre de la Justice ne se rendra pas ce lundi à Kigali", a-t-il ajouté, alors que la ministre avait été désignée par François Hollande pour représenter la France aux cérémonies. "La France regrette de ne pouvoir prendre part aux commémorations du vingtième anniversaire du génocide, car elle tient à s'incliner devant la mémoire des victimes et à s'associer au deuil des familles et du peuple rwandais", déclare également le Quai d'Orsay.

"Participation" européenne au génocide

Dans un entretien à paraître dimanche dans l'hebdomadaire Jeune Afrique, le président rwandais Paul Kagame accuse la France de "participation" à l'"exécution" du génocide de 1994, qui a fait 800.000 morts, principalement tutsi.Les accusations du président Kagame, ancien chef de la rébellion tutsi à la tête du Rwanda depuis 1994, reprennent celles déjà formulées par Kigali à plusieurs reprises et notamment en août 2008 à l'occasion de la publication du rapport de la commission d'enquête rwandaise sur le rôle supposé de la France dans le génocide.
Evoquant la question des responsabilités sur le site d'information africaine, le président rwandais dénonce le "rôle direct de la Belgique et de la France dans la préparation politique du génocide et la participation de cette dernière à son exécution même".

Il accuse les soldats français de l'opération militaro-humanitaire Turquoise, déployée en juin 1994 sous mandat de l'ONU dans le sud du pays, d'avoir été " complices certes", mais aussi "acteurs" des massacres. Ces accusations ont été maintes fois démenties par Paris.
En 2008, la commission d'enquête avait déjà évoqué l'affaire du village de Bisesero, où jusqu'à 50.000 Tutsis avaient trouvé refuge. Elle avait accusé l'armée française "d'avoir retardé sciemment de trois jours le sauvetage de près de 2.000 survivants, afin de laisser le temps aux tueurs de les achever".

Ces accusations ont été maintes fois démenties par Paris. 
Dans une première réaction, la présidence française avait jugé samedi que les nouvelles déclarations de Paul Kagame ne vont "pas dans le sens de l'apaisement."

Le site Mediapart accuse le "génocidaire au Congo", Paul Kagamé, de faire du "génocide rwandais son fonds de commerce. "Paul Kagamé, le Nazi africain, le "Kapita" des pillards Anglo-Saxons, a tué plus qu'Adolphe Hitler en seconde guerre mondiale," y lit-on... Et d'interroger: "Avec quels moyens, Paul Kagamé a reconstruit le Rwanda ? Si ce n'est par le pillage organisé des ressources de la République démocratique du Congo." (lien)

La Belgique n'a pas annulé sa participation aux commémorations.
Egalement accusée par le président rwandais d'avoir joué un "rôle direct" dans le Rwanda, la Belgique ne changera pourtant pas de programme. "Je comprends la réaction française, puisque la France est accusée d'avoir participé activement au génocide y compris sur le plan militaire", a réagi ce dimanche le ministre belge des Affaires étrangères Didier Reynders, interrogé par la radio-télévision publique francophone RTBF. 

"C'est un vieux débat. Paul Kagame parle de préparation politique au génocide (...) Tout cela a été examiné en long et en large par une commission d'enquête en Belgique et à l'époque les conclusions étaient très claires: la préparation du génocide est due à des groupes extrémistes au Rwanda même", a-t-il rappelé."
"Il n'y a aucun changement dans le programme. Nous verrons sur place les déclarations et les propos exacts qui auront été tenus à l'occasion des commémorations. Mais en ce qui me concerne je souhaite vraiment être sur place à Kigali car c'est la seule façon de vraiment rendre hommage aux victimes, notamment les paras belges", a insisté le ministre. "C'est ça le sens de notre démarche. Nous n'allons pas rendre hommage à un gouvernement rwandais actuel", a-t-il ajouté.

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