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jeudi 19 mars 2015

Départementales: Valls sacrifie sa charge de premier ministre à la campagne

L'opposition demande à Valls de démontrer qu'il ne milite pas aux frais de l'Etat

Valls 
n'a que mépris pour les accusations: il joue le tout pour le tout
Manuel Valls avait d'abord prévu dix déplacements de campagne de fin février au premier tour de scrutin, le 22 mars. Son entourage - qui ne croit plus vraiment à son aura - n'en avoue plus qu'"au moins huit" pour soutenir la gauche aux élections départementales. Le 13 mars, franceinfotv (Ilan Caro) écrivait d'ailleurs encore : "A ce jour, une dizaine de visites de terrain ou meetings ont eu lieu ou sont programmés. Après des escales dans l'Aude, en Ille-et-Vilaine, en Haute-Vienne et dans l'Oise, le chef de la majorité se rend, vendredi 13 mars, dans les Côtes-d'Armor."
Ses services ont en outre dû affirmer ce mardi que c'est le PS qui assumera finalement les frais de déplacements de Manuel Valls.

Le Premier ministre était encore en meeting lundi soir dans son département de l'Essonne et l'UMP exprime son indignation à l'Assemblée nationale, où le chef du gouvernement n'apparaît plus en séances des questions d'actualité au gouvernement, comme ce mardi après-midi, marquant ainsi son mépris de la représentation nationale. "Quand allez-vous respecter la République,"? interroge-t-elle ses substituts. "Les Français s'apprêtent à vous administrer la plus grande claque électorale que vous n'ayez jamais connue. Cette peur panique vous fait faire n'importe quoi."

Valls faisait campagne lundi dans sa propre ville d'Evry, dans l'Essonne menacée

Le chef du gouvernement néglige sa fonction. Alors qu'en son absence une femme-ministre pleure  toutes les larmes de son corps, le locataire de Matignon bat la campagne à plein temps et brille par ses absences de l'hémicycle, pour cause de déplacement à Metz, par exemple, encore dans le cadre de ces élections.

Valls a déserté Matignon
- jeudi 26 février: Palaja, Aude
- vendredi 27 février: Betton (Ille-et-Vilaine)
- jeudi 5 mars : Limoges (Boisseuil, Haute-Vienne)
- lundi 9 mars : Bresles (Oise)
- vendredi 13 mars: Yffiniac (Côtes-d'Armor) 
- lundi 16 mars: Evry, Essonne
- mardi 17 mars : Dombasle-sur-Meurthe (Meurthe-et-Moselle)
- mercredi 18 mars: Lille, (Carvin), Pas-de-Calais
Soit tous les jours de la semaine... Mais il ne s'est pas remontré à Marseille: le quart sud-est est négligé ! 


Les députés parlent aux murs

Pendant que l'ancien député-maire d'Evry tente de sauver l'Essonne qui risque de passer à droite, 
le député du Nord et porte-parole des députés UMP, Sébastien Huyghe, dénonce  une campagne de Manuel Valls menée au frais du contribuable : "Monsieur le Premier ministre, quand allez-vous respecter les républicains et la République dont vous vous prévalez à longueur de temps ? Mais dont vous trahissez en permanence et l'esprit et l'idéal et les usages en utilisant sans vergogne les moyens de la République pour faire une campagne électorale au seul profit du Parti socialiste."
Le député a expliqué ces absences par "la peur panique" du Premier ministre. "Vous paniquez à l'approche des départementales, car les Français s'apprêtent à vous administrer la plus grande claque électorale que vous n'ayez jamais connue. Cette peur panique vous fait faire n'importe quoi. Depuis trois semaines, vous ne savez nous parler que du Front national en tentant de le faire monter, dans la grande tradition mitterrandienne. Depuis trois semaines pour des raisons uniquement électoralistes, vous multipliez les effets d'annonces avec vos différents plans : plan pauvreté, plan politique de la ville, plan collège, plan ruralité…"

Le Conseil représentatif des associations noires de France ne juge pas les Départementales à son goût. Le CRAN  dénonce en effet les Conseils généraux actuels qu'il qualifie de "ghettos blancs". Son président s'en alarme dans Le Parisien Aujourd’hui en France, chiffres à l'appui. Sur les 93 Conseils généraux sortants qu'il a étudiés, l'immense majorité, 85, ne compte aucun élu issu de la diversité.

Manuel Valls délègue à ses collaborateurs
Le premier ministre étant absent, c'est Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d'Etat chargé des Relations avec le Parlement, qui s'est chargé de lui répondre, non sans indécence, avec des "si". "Vous seriez le premier à vous interroger si l'Etat, au prétexte que nous sommes en campagne électorale, ne devait plus se manifester", polémique-t-il, avant d'affirmer que  "l'ensemble des réunions publiques et des déplacements du Premier ministre est assuré par leur formation politique." 
"Néanmoins, précise-t-il,  à la nuance près de la sécurité des personnes, pour des responsables de la majorité comme de l'opposition, dont vous comprendrez aisément qu'elle est assurée par l'Etat".
Mais plutôt que de développer, Le Guen détourne la question. "Je croyais que vous aviez acquis une expertise en matière de financement des campagnes électorales, l'UMP effectivement a une connaissance et une expertise que je croyais désormais acquise", ironise-t-il, dans une allusion claire au rejet par le Conseil constitutionnel des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy pour la présidentielle de 2012. "Comment ne pas s'interroger sur la décision de cette institution, après la nomination récente par le pouvoir de trois conseillers?"s'est interrogé Brice Hortefeux, peu après que le Conseil constitutionnel a rendu sa décision. Les dernières nominations remontent en effet à février 2013. Le président Hollande a nommé Nicole Maestracci, la première présidente de la Cour d'Appel de Rouen; le président du Sénat, Jean-Pierre Bel (PS), a nommé Nicole Belloubet, ancienne rectrice d'académie, quant au président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone (PS), il a choisi de renouveler le mandat de Claire Bazy-Malaurie (promotion Voltaire de l'ENA, comme Hollande), nommée en 2010.

A Evry, Cosse escortait Valls, 
à sa droite, et Jérôme Guedj (PS), 
à sa gauche, le président de l'Essonne
Alors que la gauche radicale n'émet aucune réserve sur le  financement des déplacements de Manuel Valls, le Front national a également soulevé le problème républicain par la voix notamment de son vice-président Louis Aliot. Quant à Europe Ecologie-les Verts, il avait dépêché Emmanuelle Cosse, lundi au côté de Manuel Valls, une patronne d'EELV pourtant contrainte à une gymnastique politique et financière pour tenir les deux bouts de son parti.



Le "Mussolini catalan" outrepasse la traditionnelle période de réserve à trois jours des élections départementales

Plusieurs élus de droite du Nord/Pas-de-Calais ont boycotté la signature du protocole sur le contrat de plan État-Région mercredi en présence du Premier ministre Manuel Valls. "Son déplacement, prévu ce mercredi 18 mars 2015 dans le Nord-Pas-de-Calais, pour tenir un meeting et signer en toute urgence le contrat de plan État-Région, est une nouvelle instrumentalisation de la République et des électeurs par les socialistes à trois jours des élections départementales", écrivent dans un communiqué les élus d'opposition de la Métropole européenne de Lille (MEL) et de la région. Dénonçant "vigoureusement cette propagande", ils "ne participeront pas à cette signature anticipée (...) qui aurait pourtant pu être un moment d'unité". 

De son côté, le député-maire UMP de Tourcoing (Nord), Gérald Darmanin, a également dénoncé dans un communiqué une venue "en grande pompe, comme
la semaine dernière dans l'Aisne" lors du comité interministériel sur la ruralité à Laon, dans le but de "sauver les socialistes de la bérézina départementale qui les attend"

G. Darmanin annonce une question au gouvernement sur le coût du déplacement, "afin de saisir la Commission nationale des comptes de campagnes pour que soit intégré aux comptes des candidats socialistes l'équivalent de ce déplacement de propagande".

Sous la double signature de son président, Guillaume Guérin, et du maire de Limoges, Émile-Roger Lombertie,
l’UMP de la Haute-Vienne, a décidé de Guérin et Lombertie saisissent la commission des comptes de campagne sur le premier déplacement du premier ministre, le 5 mars à Limoges, alors que Manuel Valls est revenu en Limousin pour la deuxième fois en quinze jours, après ce meeting à Tulle: "afin de déterminer s’il est légitime que les frais engagés par le premier ministre lors de déplacements qui relèvent d’actes de propagande […] soient assumés par le contribuable", écrivent-ils dans le courrier adressé à François Logerot, le président de la CNCCFP.
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Reste aux électeurs de France à se déplacer pour
sanctionner ce pouvoir méprisant des institutions et de la représentation nationale. Tandis que Valls se démultiplie, François Hollande déserte le front, une non-campagne qui souligne sa hantise d'essuyer le nouveau désaveu annoncé.

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