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LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

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mercredi 1 avril 2015

Roucas et la nouvelle chasse à l'homme de la gauche au faciès

La gauche mobilise ses internautes  militants

Y a-t-il dérapage sur Twitter si une insulte vient d'
un humoriste proche du FN ? 
Malgré des atrocités équivalentes, qualifier de staliniens des élus ou sympathisants de gauche passe très bien, mais les traiter de nazis ou nostalgiques de son régime et c'est la cata... L'humoriste Jean Roucas a comparé non pas les dirigeants socialistes mais leurs méthodes à celles des nazis et le réseau social ne fait pas la différence au lendemain d'un revers électoral sévère et les réseaux sociaux s'embrasent à la commande.

L'ancienne star du Bébête show ne sait pas taire ses convictions. En plein second tour des départementales, Jean Roucas s'en est directement pris aux dirigeants socialistes, coupables des intimidations vécues dernièrement par les militants du Front national à la suite des anathèmes du premier ministre, Manuel Valls. Dernière en date : l'incendie criminel qui a touché la mairie d'Hénin-Beaumont, nouvellement dirigée par le mouvement de Marine Le Pen, même si l'enquête doit encore établir la culpabilité des membres du Parti socialiste.

Il y a cinq ans, presque jour pour jour, "l'humour" de Stéphane Guillon avait déjà posé un problème. En mars 2010, le chroniqueur de France Inter a traité Éric Besson d'espion au service de Jean-Marie Le Pen. Le ministre de l'Immigration, qui était l'invité de Nicolas Demorand vingt minutes plus tard, a tenu à réagir à cette chronique provocatrice dans laquelle, avec son épaisse finesse se réclamant du troisième degré, Stéphane Guillon assimilait Éric Besson à un suppôt du nazisme oeuvrant, "en taupe", à l'instauration d'une France "pure et blanche" avec "Marine Le Pen comme présidente", Éric Zemmour en ministre de la Culture et lui-même en Premier ministre... Cette charge était lancée sur la radio de service public avec un accent germanique, rugueux, évoquant la funeste occupation allemande. Le planqué des micros amis avait battu en retraite lorsqu'à la suite de ses propos, le ministre lui avait proposé de s'expliquer lors d'un débat télévisé que la chaîne i-télé qui proposait d'accueillir. C'est cette même chaîne du groupe Canal+ qui mettre fin à l'émission "Ça se dispute" pour censurer et licencier son chroniqueur Éric Zemmour en décembre 2014. C'était peu avant les attentats islamistes de Paris contre Charlie hebdo, quand toute la gauche et des nigauds déclarèrent "JeSuisCharlie" par solidarité avec la liberté d'expression. 

"Incendies, menaces de mort, agressions... Valls et ses SA en action", postait l'artiste sur Twitter dimanche, faisant référence aux Sections d'assauts, ces bandes paramilitaires nazies qui terrorisaient les opposants à Hitler pendant les années 1930. Mais c'est surtout la dernière phrase du tweet qui a mis le feu aux poudres : "Heil Hollande !" lançait Roucas, en écho au salut hitlérien en usage chez les militants nazis.

En réaction au "côté facho des agressions subies par le FN"

La Toile s'est aussitôt enflammée au vu du nom de l'auteur sexagénaire du tweet. Jean Roucas est en effet connu pour son soutien officiel au Front national depuis plus d'un an. "Vous n'êtes plus drôle depuis longtemps", pouvait-on lire en réaction sur son compte Twitter, "Complétement sénile", "Pseudo comique pervers/facho", etc. Face aux critiques, l'imitateur a tenté de s'expliquer quelques heures plus tard : "Je ne voulais pas comparer Hollande à Hitler ! Je voulais juste attirer l'attention sur le côté facho des agressions subies par le FN." Peine perdue !

Cette fois, c'est au tour des défenseurs de la libre expression de monter au créneau pour le défendre : "Vous n'avez pas à vous justifier", "ne regrettez rien"... 

Mais, un peu qu'il est lassé des injures et quolibets et un peu qu'il est désireux de ramener les vertueux au calme et à la raison, l'artiste a fini par clore la polémique en annonçant qu'il s'abstiendra désormais de donner son avis : "J'ai oublié qu'en France, seuls les humoristes de gauche ont le droit de s'exprimer. Je ne twitterai plus désormais, au revoir." 

Victimisation ?

Quand l'humour était caustique
et non insultant
Comme Sophia Aram qui, en... mars 2011, se livra à une violente critique du Front national, comparant ses électeurs à des "gros cons", ou le quinquagénaire Stéphane Guillon, tous deux un moment pensionnaires de France inter (Radio France) ou Canal+, Jean Roucas ne met pas pour la première fois les pieds dans le plat de la gauche sectaire. 

Il avait déjà déclaré son indignation quand son spectacle avait été déprogrammé dans certaines mairies "tolérantes", après son ralliement au parti frontiste fin 2013. "J'étais programmé à Gardanne le 25 octobre pour jouer ma pièce ‘le secret de l'abbé Taillère’ à la Maison du peuple", a expliqué, jeudi 19 septembre, l'imitateur. "Parce que je n'ai fait qu'exprimer démocratiquement ma sympathie pour le FN à Marseille, les comédiens de ma troupe, ainsi que la mairie de Gardanne, se sont entendus pour supprimer arbitrairement la représentation", a accusé Jean Roucas. "Pour défendre mon droit élémentaire à la liberté d'expression, j'ai l'intention d'assigner en justice la mairie de Gardanne et les comédiens de ma troupe pour discrimination", avait-il annoncé.
"Ce qui m'a choqué, c'est qu'on m'interdise de travailler parce que j'ai affiché mes sympathies politiques", se désolait-il à l'époque dans Nice Matin. "On est en train de nous imposer un diktat : quand on est artiste, on est obligé d'être de gauche, renchérissait-il sur RMC. Eh bien je réponds, non merde, non !" 
Bien que franco-algérien, Faudel, le chanteur de raï, ne se produit plus en concert qu'au Maghreb et au Moyen-Orient, suite au boycottage de son travail pour avoir apporté son soutien à Nicolas Sarkozy, candidat UMP à la campagne présidentielle de l'année 2007.

Après un an, Roucas ouvrit un compte Twitter qu'il transforma en tribune politique, où il tourna régulièrement en dérision le gouvernement socialiste ou les grands ténors de la gauche. On le voit donc mal aujourd'hui abandonner les estrades, même s'il est contraint de se faire plus discret jusqu'au prochain rendez-vous électoral,  les élections régionales de décembre prochain.

Pour mémoire, l
e 3 octobre 2013, Jean Roucas déclara à Nice-Matin constater "avec effroi, que la gauche caviar, qui tient les rênes du métier du spectacle, pardonne plus facilement à un type qui a massacré sa femme à coups de poings (Bertrand Cantat, beau-frère de Cécile Duflot) qu'à moi, qui ai eu tort de dire mes sympathies": le mois précédent, ce Marseillais avait participé à l'université d'été du Front national à Marseille. L'humoriste avait alors reçu les soutiens de Michel Fugain et de Michel Drucker.

L' "effet Charlie hebdo" tarde à se concrétiser...

Qu'ont-ils fait de la liberté, de l'égalité et de la fraternité ?
Est-ce Jean Roucas qui déclare que François Hollande est un traître ? C'est un artiste de gauche,  assumé et engagé, qui lance cette accusation terrible: "celui qui a voulu réenchanter le rêve, l'a désenchanté" et "a trahi la gauche." Les mots que se permet l'acteur Philippe Torreton ne l'exposent pas (encore) à la violence des réseaux sociaux, car quiconque est des leurs peut exprimer son mécontentement de la politique de l'exécutif socialiste. Au cours de la promotion de son livre "Cher François, lettres ouvertes à toi, Président", Torreton assura qu'il était animé par " la déception, la tristesse et la colère" et ça passe, pour cette fois. Pourtant, l'ancien soutien de Ségolène Royal en 2007 le dit et l'écrit au calme de sa demeure paisible de socialo-bobo, fils d'institutrice et militante syndicale, François Hollande a failli à sa mission, déclare cet ancien comédien français. César en 1997 pour son rôle dans Capitaine Conan, l'acteur reproche surtout au locataire de l'Elysée ses promesses, lors du fameux discours du Bourget de janvier 2012, qu’il dit connaitre "par cœur". "Je ne suis pas déçu, parce que je m’attendais pas à grand-chose, mais je suis outré parce qu’il a dit des choses."
"C’est le président de gauche le moins intéressé par la culture." Mais, si les autodafés nazis de 1933 en Allemagne n'en sont pas, l'absence de culture n'est pas un crime sur les réseaux. Torreton est encore de ces quinqua bercés d'illusions socialistes en souffrance d'avoir cru en la gauche...
D'ailleurs l'histrion fustige encore les positions du président envers le monde culturel. "
C’est le Président de gauche le moins intéressé par la culture (…) Pouvez-vous dire [...] quand le président a regardé ou cité un film, une pièce, un opéra, un bouquin ?" L’artiste regrette également que personne n’ait parlé de culture après les terribles attentats qui ont frappé la France au mois de janvier. "On a parlé de discipline à l'école, de Marseillaise; on a même entendu ces députés la chanter à l'unisson... Personne n'a parlé de culture. Personne." Car les emblèmes nationaux ne font pas partie intégrante de la culture de cet ancien conseiller de Paris. "Or, le vivre ensemble, c'est quand même la culture qui le porte." Malgré cet épais dossier, Torreton trouve encore du travail sur la place rose de Paris, mais ce n'est pas la chance la mieux partagée à droite.
En janvier 2015, des républicains meilleurs que les autres s'étaient déclarés en faveur de la liberté d'expression des dessinateurs de Charlie hebdo assassinés par des terroristes islamistes français. Mais, en tant que révolutionnaires et libertaires, ils étaient du bon côté du crayon  manche du marteau marxiste.
Et les réseaux sociaux rasent les têtes de ceux qu'ils ont aimés  
En mars 2015, pour se livrer au lynchage d'un homme public pour ses opinions politiques, les mêmes qui se revendiquaient "JeSuisCharlie" nient maintenant la "discrimination" professionnelle qu'ils mènent au nom de la lutte contre les... discriminations.

Mais les cas de censure et de mort professionnelle se multiplient depuis 2007.
Outre Faudel sacrifié dès 2008, la cohérence qui anime le groupe commercial de divertissements a incité Canal+ à virer Eric Zemmour de son site d'information i-télé, tout en le gardant sur sa chaîne M6... Radio privée, RTL a, en revanche, démontré son indépendance en conservant sa confiance à Zemmour, malgré les pressions de Bruno Le Roux, un républicain rose qui avait demandé aux media de ne plus "abriter" les déclarations d'Eric Zemmour.

Les précédents socialistes ne sont pas rares
Pour un tweet peu flatteur qui avait provoqué l'indignation par procuration de la Rue de SolférinoValérie Trierweiler, concubine présidentielle sans titre, a obtenu la tête du journaliste Pierre Salviac (RTL) en mai 2012 au sujet de a été dénoncé et : l'insolent s'est vu sanctionné d'un licenciement, séance tenante.

Dans la république socialiste égalitaire, le service public de France 2 a en revanche autorisé les prestations épisodiques du chroniqueur d'ONPC, Nicolas Bedos.  
L'individu a pourtant  été mis en examen, le 16 décembre 2014, 
pour "complicité d'injure publique raciale" dans l'utilisation des expressions "enculé de nègres" et "autochtones oisifs" que l'hebdomadaire Marianne a accepté de publier impunément dans deux articles, une récidive
La série de délires incriminés au pseudo-humoriste remonte au mois de décembre 2012. "Nous nous sommes sentis insultés par ces propos qui visent toute une communauté", explique au quotidien le président du Collectif des Antilles, Guyanais, Réunionnais et Mahorais, Daniel Dalin, auteur de la plainte, déposée en janvier 2013. Les chroniques en question avaient été écrites par Nicolas Bedos au retour de vacances en Guadeloupe. "On ne peut s'en prendre ainsi à un groupe humain." "Nous y avons vu une incitation à la haine raciale, à laquelle il convenait de mettre fin, ajoute l'association. Même au troisième degré, on ne peut pas s'en prendre à un groupe humain de la sorte. Les humoristes doivent pouvoir travailler mais il s'agit de combattre tous les propos à caractère raciste."

L'humoriste Bedos, le père, a menacé Charlie hebdo de mort
Non seulement, l'octogénaire a traité Nadine Morano de "conne", mais il a déclaré "Charlie Hebdo, c’est pas mes copains. Qu’ils crèvent !" Guy Bedos a été exaucé…

Et, depuis la dernière débâcle en date des départementales, le pire reste à venir.

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