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vendredi 18 septembre 2015

Réforme des programmes: "toux sa pour sa" ? :-(

La ministre a convoqué la presse pour annoncer ce qu'elle avait déjà publié...

Najat Vallaud-Belkacem a confirmé qu'il y aurait une dictée quotidienne à l'école primaire dès la rentrée 2016

La ministre de l'Éducation, Najat Vallaud-Belkacem, a présenté les axes majeurs de la transformation - revue et corrigée - des programmes scolaires du CP jusqu'à la 3e pour la rentrée 2016. Elle a apporté quelques modifications à la première mouture de son programme pour la "refondation de l'école." La grosse surprise de la révision progressiste annoncée est un soudain retour aux vieilles recettes de l'enseignement, un virage dont on ne soupçonnait pas Najat Vallaud-Belkacem capable. Mais le monde des enseignants et des intellectuels lui a tordu la main pour lui imposer moins d'idéologie et plus de réalisme. Un retour aux dictées, aux exercices de lecture et de calcul mental est en effet rendu obligatoire et quotidien. Plus moyen de clamer que l'orthographe est la science des imbéciles... La gauche plus conservatrice que la droite, c'est la victoire des anciens contre les modernes. 

La maîtrise de la langue française est passée au coeur du dispositif.
"J'ai ainsi souhaité qu'à l'école élémentaire, en plus des dix heures hebdomadaires de français, dix autres heures lui soient consacrées, réparties dans les autres matières", a-t-elle raconté dans une tribune au Monde. Et là, Najat Vallaud-Belkacem est en pleine fuite en avantelle fait de la surenchère pour créer l'illusion qu'elle maîtrise la situation. En fait, elle se moque simplement du monde, puisque de tous temps, avant elle et après, aussi longtemps que l'enseignement sera donné en français, les enseignants ont dû constater que la langue utilisée est suffisamment correcte pour que les messages passent et soient compréhensibles de tous. Si la durée de la semaine scolaire des élèves est toujours bien fixée à vingt-quatre heures, les dix heures réparties, ajoutées aux dix de français, laisseront quatre heures au sabir et aux insultes écrites et orales.

Après tous ses prédécesseurs, la ministre souhaite, elle aussi, remédier aux lacunes et aux difficultés que présentent parfois les élèves en arrivant au collège. L'objectif est clair: un élève de 5e doit être en mesure de rédiger un "texte correct" de 500 à 1.000 signes -soit l'équivalent de 3,5 tweets au minimum par semaine- ,  puis de 2.000 à 3.000 signes (ou 22 tweets) un fois arrivé en 3e. "Les élèves ne sortiront pas de l'école sans maîtriser la langue française", prophétise Najat Vallaud-Belkacem.
"Cela permettra de garantir que les apprentissages des élèves sont solides et, pour bien maîtriser, ça passe par de l'entraînement quotidien", a commenté la ministre de l'Education nationale, ce vendredi matin sur Europe 1.

Le CSP a rendu publics les nouveaux programmes de cycles, mais
pas encore le programme de l'enseignement de complément dont il a reçu saisine tardivement. Quelques journaux évoquent la place qu'y tiennent les langues anciennes.
Davantage de place pour les langues anciennes et les EPILa colère qu’avait suscité la rumeur de suppression de l’apprentissage du grec et du latin n’est plus qu’histoire ancienne. Le CSP assure que les nouveaux programmes accordent « une place significative au travail sur les langues anciennes dans le programme de Français du cycle 4 ». 
Enfin, les Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI), emblématiques de la réforme du collège, gardent une large place dans les nouveaux programmes scolaires. Il s'agit de travaux interdisciplinaires en petits groupes à partir de la 5e. Selon le CSP, « les différentes expériences faites dans le cadre des EPI enrichissent le parcours d'éducation artistique et culturelle des élèves ».
La réforme n'innove en rien

Le calcul mental et la lecture à voix haute seront également quotidiens. 
La ministre ne fait rien d'autre que de réactiver le décret du 11 juillet 2006, relatif au "socle commun de connaissances et de compétences", qui -depuis plus de dix ans- fait de l’enseignement des mathématiques un enseignement fondamental associé à la culture scientifique et technologique. Le texte précisait: "La maîtrise des principaux éléments de mathématiques s’acquiert et s’exerce essentiellement par la résolution de problèmes, notamment à partir de situations proches de la réalité". La réforme des programmes par Najat Vallaud-Belkacem n'apporte rien. La lecture à voix haute sera une humiliation pour les enfants bègues: Bayrou ne s'en est jamais remis ! 

Mieux répartir les enseignements en primaire
La ministre certifie que les programmes seront aussi plus cohérents depuis qu'elle a revu la répartition des enseignements en primaire. Pour le détail et avec la volonté de redresser sa réputation d'autiste, elle cite par exemple l'apprentissage de la division, qui est aujourd'hui abordé dans les enseignements de mathématiques de CE2, mais qui, à la demande des enseignants qui ont fait part des difficultés de leurs élèves, sera désormais repoussé et inscrit au programme du CM1.

Parmi les reculades de la ministre, citons aussi l'enseignement de l'histoire, notamment. Jugé "culpabilisant" et sans chronologie, il avait dressé l'ensemble des acteurs de la culture contre lui et la ministre sacrilège. La discipline ne comportera donc plus les enseignements facultatifs qui avaient concentré la colère du corps enseignant lorsqu'une distinction entre période d'histoire "obligatoires et facultatives" avaient été évoquée. Najat Vallaud-Belkacem s'est voulu rassurante: "Tout est obligatoire maintenant."
Le CSP a corrigé sa copie sur l'Histoire histoire Le Conseil supérieur des programmes (CSP) a modifié les programmes d'histoire qui avaient été au coeur de la polémique au printemps dernier. Désormais, il n'y aura plus que des thèmes obligatoires, et non plus des périodes "facultatives" laissées à l'arbitraire des enseignants. L'enseignement de la période des Lumières est ainsi gravé dans le marbre du programme de 4e. La Première guerre mondiale sera étudiée en 3e et non en fin de 4e, comme l'avait précédemment proposé le CSP. Enfin, le judaïsme et la naissance du christianisme seront étudiés en 6e quand la naissance et l'expansion de l'islam seront abordées en 5e.
Mortifié depuis qu'il a été lâché par la ministre et d'avoir dû relire sa copie, le président du Conseil supérieur des programmes (CSP), Michel Lussault,  avait grincé des dents, prévoyant il y a quelques jours que les nouveaux programmes ne feraient  encore pas l'unanimité. 

"Ce qui est nouveau, c'est que pour la première fois, les programmes de la scolarité obligatoire, du CP à la 3e, ont été pensés ensemble, et ça n'était jamais arrivé", s'est félicitée Najat Vallaud-Belkacem, sans tenir compte du résultat.

On ne touche plus non plus à la notation de 0 à 20 

"Il n'a jamais été question de revoir la notation telle qu'elle existe aujourd'hui",
a affirmé la ministre de l'Education, contredisant une information annoncée par Europe 1 jeudi 17 septembre. Najat Vallaud-Belkacem a précisé que seul un moyen d'évaluer "le socle commun de compétences, de connaissances et de culture" à la fin  de leur scolarité est aujourd'hui à l'étude. Selon Le Figaro, il s'agirait bien pourtant d'un système de notation allant de 1 à 5 pour évaluer le niveau des élèves de 15 ans.

Dans une tribune  datée de samedi 12 et publiée par Le Monde -journal officieux de l'exécutif socialiste- ,  le gouvernement se glorifie de son travail pour l'école. "Non, garantit la petite ministre, en dépit des caricatures et des outrances polémiques, l’avenir de notre école n’est ni le déclin ni la médiocrité promise par ceux-là mêmes qui, pendant dix années, l’ont condamnée à l’abandon, aux baisses de résultat, au nivellement par le bas de notre jeunesse". La polémiste marquée au fer rouge a fait la découverte de nombreuses recherches qui "démontrent l'impact des exercices fréquents pour fixer les fondamentaux, qui consolident les savoirs les plus simples avant de développer les plus complexes". La pédagogue en herbe parle d'or !
Cette mesure a d'ailleurs été saluée avec ironie ce vendredi matin par François Fillon sur RTL. "La sagesse revient au ministère de l'Education nationale", a raillé l'ancien Premier ministre en jugeant qu'il n'était "pas inutile, quand on regarde l'orthographe de nos concitoyens". 
La députée les Républicains des Bouches-du-Rhône Valérie Boyer s'est elle aussi  esclaffée sur twitter, constatant que cela se fait déjà.

Les professeurs ont réagi mais visiblement "sans grand enthousiasme", selon une certaine presse !
A la veille de la présentation du nouveau texte de réforme, les enseignants indignés étaient en grève jeudi. Le ministère annonce 16 % de grévistes et les syndicats deux fois plus:  
un  professeur sur trois a protesté contre la réforme Vallaud-Belkacem du collège, lors d'une journée test pour la mobilisation des opposants qui réclamaient au gouvernement de revoir sa copie. Le SNES, syndicat  de gauche extrême, dans le secondaire et fer de lance des contestataires, revendiquait à la mi-journée  37 % d'enseignants dans la rue.



L'écrivain Serge Joncour, lui, a réagi avec bonne humeur,  truffant à dessein sa réaction de fautes d'orthographes.  NVB n'est pas aidée...

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