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lundi 7 mars 2016

Hollande prive d'armes le Liban, au profit de l'Arabie saoudite

Sans foi, ni loi, le marchand d'armes Hollande maintient le contrat que le Saoudien détourne du Liban, ami historique de la France

Hollande passe outre l'interdiction de l'Union européenne de ventes d'armes à l'Arabie saoudite 

L'Arabie saoudite dicte sa politique à Hollande
et à son ministre Ayrault (février 2016)
Ni arrêté, ni même suspendu, le contrat Donas d'un montant de trois milliards de dollars signé par l'Arabie Saoudite (le financier), le Liban (le client) et la France (le vendeur) est poursuivi, mais il est réaffecté. Le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al Jubeir, confirme  les mesures de rétorsion des autorités saoudiennes déçues par l’attitude de Beyrouth dans l’affrontement géopolitique qui les opposent à l’Iran. Le royaume a suspendu ces financements le mois dernier, ainsi qu’une autre aide d’un milliard de dollars. Bien que -ou parce que- l'armée libanaise a un besoin urgent de modernisation de ses équipements militaires, "les contrats seront bien appliqués mais le destinataire sera l'armée saoudienne"... 
Non seulement Hollande détourne les yeux, mais il remet la Légion d'honneur au prince héritier d'Arabie saoudite, tandis que des mises à mort d'opposants sont exécutées en nombre dans le royaume.

Le détournement de la livraison d'armes est assumé
Si les contrats seront effectivement appliqués, ils ne seront pas respectés, puisque le destinataire sera l'armée saoudienne et non plus l'armée libanaisecomme l'a annoncé samedi lors d'une visite à Paris le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al Jubeir. "En 2014, Ryad avait signé pour le compte du Liban 31 contrats avec une vingtaine de groupes français, par l'intermédiaire d'ODAS, une société anonyme créée par l'Etat français et qui intervient essentiellement dans le royaume saoudien. Au nom du ministère de la Défense, elle négocie et conclut des contrats de gouvernement à gouvernement pour la fourniture d'équipements et de prestations associées dans le domaine de la défense et de la sécurité. "Nous sommes face à une situation où les décisions du Liban sont captées par le Hezbollah, se justifie le ministre saoudien des Affaires étrangères, estimant que les rapports entre le Liban et le Hezbollah auraient évolués depuis 2014. (Les armes) iront à l'Arabie saoudite, pas au Hezbollah", un groupe armé chiite libanais, parfois qualifié de 'djihadiste chiite', soutenu par la République islamique d'Iran, a expliqué Adel al-Jubeir.
"Les discussions se poursuivent entre la France et l'Arabie Saoudite pour la continuation du contrat Donas", avait-on expliqué de "source proche du dossier" ces derniers jours. Entre Paris et Ryad, il y a eu quelques allers-retours de responsables français ces deux dernières semaines pour clarifier la position saoudienne et faire entendre celle de la France. Clairement les ponts n'ont pas été coupés entre les deux pays, mais le courrier de Ryad reçu par Bercy le 19 février a jeté un froid sur les relations bilatérales. Notamment les milieux politiques français étaient irrités par l'attitude du royaume sunnite, considérant que Paris a beaucoup soutenu politiquement Ryad sur la scène internationale ces derniers mois, sans pour autant recueillir de contreparties économiques. 

L'opposition de droite pousse à un rééquilibrage des relations de la France avec les autres pays du Moyen et Proche Orient. 
Les livraisons d'armes françaises à Ryad est aussi pour l'Arabie Saoudite un moyen de mettre la pression sur le gouvernement libanais pour qu'il se raidisse contre l'influence du Hezbollah. Le différend entre Beyrouth et Riyad est apparu en janvier, lorsque le Liban a refusé de voter un communiqué arabe condamnant les attaques de représentations diplomatiques saoudiennes en Iran après l'exécution d'un dignitaire chiite par le royaume wahhabite. Le porte-parole officiel à l'agence saoudienne SPA avait déploré les "campagnes politiques et de presse inspirées par le Hezbollah contre l'Arabie saoudite" et ses "actes terroristes contre les nations arabe et musulmane".
La France participe au chantage de Ryad 

"Ptit zizi" croise les jambes...
Il consiste à mettre la pression sur le Liban pour qu'il donne des gages à l'Arabie Saoudite en échange de la réception des équipements militaires français à travers le contrat Donas, qui prévoit la livraison d'armes pour un montant de 2,1 milliards de dollars et 900 millions pour leur entretien. Au Liban donc de s'émanciper de l'influence du Hezbollah, de gré ou de force.  

Des moyens considérables 
Le programme d'aide saoudien destiné à moderniser l'armée libanaise prévoit la livraison de différents types d'armement fabriqués par les industriels français. La première livraison est intervenue en avril 2015. La France a alors livré 48 missiles antichar Milan prélevés sur les stocks de l'armée française. Une série d'autres équipements - appareils de vision nocturne, véhicules blindés et légers, drones légers, moyens de déminage - devaient être initialement livrés en 2015, mais ce calendrier n'a pas été tenu. 
Dans les prochaines années selon le schéma présenté en 2015 au total 250 véhicules de combat ou de transport de troupes (Renault Trucks Defense), sept hélicoptères Cougar (Airbus helicopters), trois corvettes (CMN) équipées de missiles Mistral (MBDA), de l'artillerie comme 24 canons autotractés Caesar (Nexter Systems) et des équipements de reconnaissance, interception et communication (Thales) devraient être livrés.

Le boycottage financier du terrorisme attendra.
Le mois dernier, le Parlement Européen a voté une résolution pour l’interdiction de ventes d’armes par les pays de l’UE à l’Arabie Saoudite. A l’origine de ce vote, le conflit armé au Yémen qui fait de nombreuses victimes civiles et le constat que la France et la Grande-Bretagne sont les principaux exportateurs d’armes dans la région.
Depuis le printemps 2015, l’Arabie Saoudite est à la tête d’une coalition comprenant le Bahreïn, le Qatar et les Emirats Arables Unis contre le nouveau gouvernement du Yémen, lequel est pourtant reconnu par la communauté internationale. Cette coalition soutenue par Obama s’est formée à la demande l’ancien dirigeant yéménite Abd Rabo Mansour Hadi qui a été contraint de quitter son pays par les rebelles chiites houthistes. Cette coalition sunnite opère de nombreuses frappes aériennes contre les positions rebelles houthis. Il ne s’agit donc pas de simples querelles internes, mais de luttes armées d'influence avec, en arrière-plan, des enjeux géostratégiques sur la région entre Sunnites et Chiites. Le principal point de crispation est le soutien par l’Iran des Houthistes (Houthis, une organisation insurrectionnelle chiite et mouvement sociopolitique au nord-ouest du Yémen qui combat sa marginalisation politique, économique et religieuse (le Yémen est sunnite à 55 % et chiite à 45 %) par le gouvernement dans le cadre de la réunification du Yémen (1990).En janvier, c’est l’usage de bombes à sous-munitions contre le Yémen qui avait suscité l’indignation internationale et amenée à une mise en garde de Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU contre l’Arabie Saoudite. En effet, de nombreuses informations sont remontées confirmant des attaques contre des zones résidentielles et bâtiments civils à Sanaa. Pour l’ONU, cela "pourrait constituer un crime de guerre." Digne de la Légion d'honneur de Hollande au prince héritier du royaume saoudien... Et accessoirement la privatisation de la plage familiale dans le Var ! Ainsi que la nomination de Laurent Fabius, ancien ministre des Affaires étrangères, à la présidence du Conseil constitutionnel.
Les équipements militaires français étaient à l'origine justifiés par un renforcement de l’armée libanaise aux prises avec les répercussions du conflit syrien et la menace djihadiste du groupe État islamique (EI).

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