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mardi 25 avril 2017

Candidat hors système, Macron peine déjà à se constituer une majorité présidentielle

Emmanuel Hollande apparaît comme un nouveau "bras cassé" sur le modèle de Hollande

Face à Marine Le Pen à la tête d'élus, Macron se cherche des membres éligibles pour En Marche!

Macron, protégé de Hollande
Sans attendre le verdict du second tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron cherche à lever le doute sur la majorité parlementaire dont il pourrait disposer. 
Ce doute n'est pas seulement un des angles d'attaque de ses adversaires depuis des semaines, mais aussi une des inquiétudes des investisseurs, des décideurs économiques et des marchés financiers, qui s'interrogent sur sa capacité à réformer.
"Je veux dès à présent construire une majorité de gouvernement et de transformation nouvelle", a avoué dimanche le bientôt quadragénaire, arrivé en tête du premier tour sans jamais se soumettre à aucun vote populaire, alors que son mouvement En Marche ! a tout juste un an.

Obtenir le score le plus élevé possible le 7 mai, au second tour, n'est pas encore acquis, face à la présidente du Front national, estime Pascal Perrineau, du centre de recherche de l'institut de sciences politiques de Paris.
"Il ne peut pas se permettre de faire comme si tout était plié. Il faut qu'il se montre capable de créer une dynamique. Plus il rassemblera (au second tour), mieux il se positionnera pour les législatives", estime cet analyste.

Une des difficultés d'En Marche ! étant que le mouvement trouvera face à ses candidats des "caciques" de gauche et, surtout, de droite bien implantés, explique le constitutionnaliste Philippe Cossalter.
La droite républicaine et la majorité présidentielle sortante sont éliminés du second tour pour la première fois de l'histoire de la Ve République. L'actuel opposition compte bien faire des législatives de juin une sorte de match retour, dans l'espoir notamment de créer les conditions d'une cohabitation avec Emmanuel Macron.

L'écueil des investitures

"Il faut se mobiliser pour obtenir une majorité de députés et engager la France dans un gouvernement de coalition ou de cohabitation", a ainsi expliqué le sénateur Les Républicains (LR) Alain Houpert, sur le site internet de Public Sénat.

Présidée par l'ancien ministre chiraquien Jean-Paul Delevoye, la commission d'investiture d'En Marche !va devoir réussir le tour de force de dénicher des candidats nouveaux mais compétents pour les législatives.
"Nous sommes quasiment en train de boucler la totalité des circonscriptions et nous serons prêts à analyser toutes les évolutions politiques", a-t-il raconté. En Marche! doit accélérer le pas : "Notre commission se réunira non stop mardi, mercredi et jeudi."

Emmanuel Macron a fixé quatre règles
Désormais, il exige seulement que la moitié des candidats d'En Marche ! viennent de la société civile ou n'aient jamais été élus députés, 
la parité hommes-femmes doit être strictement respectée
tous doivent s'engager sur les six chantiers présidentiels prioritaires 
et abandonner l'étiquette de leur parti d'origine pour adopter celle d'En Marche!.
Les "tocards" conservent toutes leurs chances de revenir sur la scène politique...

Une première exception pourrait cependant être accordée aux candidats venus du MoDem, dont le président, François Bayrou, a conclu une alliance spéciale avec l'ex-ministre de l'Economie de Hollande et Valls.
Le pourcentage d'élus sortants de gauche ou de droite susceptibles d'être investis, comme le PS Richard Ferrand, secrétaire général d'En Marche !, ou l'écologiste François de Rugy (EELV), est encore "assez faible", selon Jean-Paul Delevoye.
Mais il augmentera probablement "au vu des positions qu'auront les uns et les autres cette semaine par rapport aux résultats du premier tour" de la présidentielle, ajoute-t-il.
"Je ne demanderai pas à ceux qui me rejoignent d’où ils viennent mais s’ils sont d’accord pour le renouveau de notre vie politique", a rappelé dimanche Emmanuel Macron.

Le candidat hors système est contraint à l'ouverture

Macron a déjà dû s'atteler à sonder les coeurs et les reins lors de prises de contacts qu'il entendait poursuivre dès lundi, selon des membres de son entourage, citant notamment des élus Républicains proches du maire de Bordeaux Alain Juppé.
Mais comme pour les ralliements d'avant le premier tour, le candidat et son équipe auront fort à faire pour séparer les ambitieux "calculateurs" des "hommes et des femmes responsables", selon la formule de Jean-Paul Delevoye.

"Nous aurons une majorité, veut croire Delevoye. Nous avons déjà fait toute une série de simulations", avoue-t-il toutefois. "Il y a une très grande interrogation sur la fiabilité des accords électoraux passés par MM. François Fillon et Benoît Hamon."

Emmanuel Macron doit également  parier sur des "majorités de projet" 
au coup par coup, à la petite semaine, sur des mesures ou des textes. 
L'ex-banquier a pour sa part déjà déclaré qu'il était prêt à gouverner par ordonnances ou à recourir à la procédure prévue par l'article 49.3 de la Constitution permettant de faire adopter des projets de loi sans passer par un vote parlementaire. De quoi faire refluer l'électorat de Hamon (frondeur PS) et Mélenchon (PCF), 25% à eux deux.

Plusieurs dirigeants des Républicains ont déjà donné des signes d'approbation de ce mode de gouvernement qui contourne les élus du peuple, comme Jean-Pierre Raffarin ou l'ex-porte-parole de campagne de François Fillon, Thierry Solère. "Je pense qu'il faut voter les textes qui vont dans le bon sens", a déclaré celui-ci à RMC, tandis que le président de la région PACA, Christian Estrosi, proposait sur France 2 de "réfléchir à quatre ou cinq grandes réformes où il faudra dépasser les clivages partisans".

A force de ralliements contre nature et d'ouverture à tous les vents contraires, le "capitaine de pédalo" bis devrait naviguer à vue pendant cinq ans : du cabotage à prévoir... 
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Jean-Paul Delevoye a entrevu le danger. A ceux qui douteraient de sa fermeté, il adresse cet avertissement : "C'est quelqu'un qui n'est pas autoritaire, mais qui sait faire preuve d'autorité."
 
Sous tutelle à la maison, le gamin peut en effet être brutal et cassant à la manière de Manuel Valls : outre son exaltation, son petit gabarit et sa jeunesse pourraient l'y inciter. Pour s'affirmer contre son entourage de vieux de la vieille.

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