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jeudi 31 août 2017

Roger-Petit à l'Élysée : "confusion, consanguinité, collusion", juge Pascale Clark

"Un désastre pour le journalisme", juge la juge des media 

"Ce type de nomination alimente les suspicions de connivence entre journalistes et politiques,"
selon l'historien de la presse et des media, Alexis Lévrier.

Résultat de recherche d'images pour "collusion politico-médiatique""Cette nomination traduit une certaine panique de l'Elysée 
et une remise en question radicale de la communication du président depuis son élection, explique ce maître de conférence. Plus question de sacraliser la parole du président jupitérien précipité par les sondages du Mont Olympe dans les douves du Château. 

Ça s'inscrit dans une stratégie globale pour renouer le lien avec les media. 
Le risque, c'est de nourrir la défiance de la population à l'égard des media et de la politique. Or, Macron, qui se croit fin psychologue, donne du grain à moudre à ceux qui pourfendent la connivence entre media et pouvoir, ce qu'on appelle de plus en plus communément le système politico-médiatique. 
La présidence jupitérienne aura duré le temps d'un été : le chef de l'Etat a pris conscience qu'il ne peut pas se passer de la relation avec les media. "Pour autant, je ne suis pas certain que débaucher un journaliste comme porte-parole soit une bonne chose." Débauchage ou choix par défaut ? 
Résultat de recherche d'images pour "système politico-médiatique"
Patrick Biancone, embauché par Valérie Trierweiler, ou Claude Sérillon au service du chef de l'Etat, jouaient des rôles de l'ombre pour gérer la communication présidentielle. Là, Bruno Roger-Petit est nommé porte-parole de l'Elysée. C'est un poste très complexe et particulièrement exposé. Il va être en première ligne et en doublon avec Christophe Castaner, relégué au second rang, comme porte-parole du gouvernement.

Cette consanguinité entre presse et pouvoir ne va plus de soi aujourd'hui. 
Les réactions sur Twitter et dans la presse sont d'ailleurs très hostiles. Les temps changent, mais Macron, sa conseillère intime et certains journalistes ne l'ont pas compris. 

Un pas en arrière dans le renouvellement de la vie publique
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Après l'adoption de Nemo, un labrador croisé griffon noir, le début de cette semaine présidentielle a été marqué par l'arrivée d'un roquet, beaucoup moins banale cette fois : le journaliste Bruno Roger-Petit, 54 ans, a été nommé conseiller du président et porte-parole de l'Élysée mardi. Avec un fonction d'éminence grise plus flambante que celle de journaliste hargneux et détesté qu'il exerçait par le passé à France Télévisions ou sur les sites de l'Obs et de Challenges, à moins que... Car on voit plutôt Bruno Roger-Petit cesser désormais d'aboyer pour mordre : l'aigri prendra sa revanche sur le passé, sur tous ceux qui l'ont méprisé et Macron prend ainsi le risque de s'aliéner définitivement la presse. De quoi faire grincer quelques crocs, comme ceux de Pascale Clark, éditorialiste occasionnelle sur Europe 1, connue pour sa participation à Arrêt sur images (consacré à la déconstruction des narrations médiatiques, 1996-2007) avec Daniel Schneidermann sur France 5.

"Cela fait des mois qu'il défend Emmanuel Macron"

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"On se demande si Bruno Roger-Petit ne devrait pas avoir un salaire rétroactif, parce que cela fait des mois qu'il défend Emmanuel Macron partout où il passe", s'est-elle agacée mardi dans Hondelatte raconte. Mais puisque ce n'est pas l'Etat qui paie, le contribuable la prie de ravaler sa proposition.

Sa proximité supposée avec le chef de groupe En Marche! avait en effet déjà suscité en mars, durant la campagne présidentielle, la protestation de la Société des journalistes (SDJ) de l'hebdomadaire Challenges qui dénonçait "la fréquence bien plus élevée" des publications "pro-Macron/défavorables à ses adversaires" sur son site internet qui "annihile totalement la tentative de rééquilibrage". Clark a-t-elle la même saine réaction confraternelle à l'encontre de Jean-Bernard Cadier ou de la paire Snegaroff-Durpaire sur BFM TV entichée d'Obama et en état permanent de révulsion envers Trump ?

"Ça fait tâche"

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Le journaliste a-t-il rendu sa carte professionnelle  (et renoncé aux avantages fiscaux afférents au cirage de pompes) lorsqu'il n'a pas hésité à figurer parmi les invités d'Emmanuel Macron - unique journaliste présent - à la soirée de La Rotonde, où le candidat et ses proches avaient fêté sa victoire au premier tour, le 23 avril. "Cela pose problème. Il n'est pas censé être un porte-parole de Macron. Ça fait tâche et c'est un premier désastre pour le journalisme", a jugé Pascale Clark, après 13 ans sur France Inter et une expulsion.


"Confusion, consanguinité, collusion". 

Les politiques deviennent chroniqueurs dans les media et c'est un deuxième "désastre", selon la fondatrice du site BoxSons, plateforme de production de podcasts (payants). Parmi eux, Aurélie Filippetti (sans profession), Sébastien Pietrasanta (ex-vice-président de la FIDL, ex-SOS Racisme et ex-député PS, apparatchik sans emploi), Jean-Pierre Raffarin (retraité), Henri Guaino (refoulé), ou encore l'avocate Raquel Garrido (La France insoumise). L'insoumise fera bouillir la marmite de son époux, Alexis Corbière, puisqu'elle a décidé d'intégrer la bande de Thierry Ardisson sur C8. "Payée par Bolloré, elle ne voit pas le problème. Moi je le vois : confusion, consanguinité, collusion", dénonce encore Pascale Clark. 

"Chacun à sa place. 
Ce n'est pas comme si les politiques et les journalistes allaient bien et ne subissaient pas une sérieuse crise de confiance...".

Mardi, le contradicteur se nommait Christophe Hondelatte
 
"Les journalistes donnent leur avis à tout bout de champ, comme le font les politiques. Cela fait des années que ça dure. (…) Il est donc normal que politiques et journalistes, à un moment, se retrouvent dans le même marigot", a-t-il raillé.
 
Prochainement, le socialiste Julien Dray occupera d'ailleurs à le siège de Pascale Clark. Un choix que Christophe Hondelatte (Europe 1)  "assume pleinement".

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