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samedi 16 juin 2007

La parité noirs-blancs au gouvernement ?

Elections, nominations et désignations sur critère de couleur
Les Français noirs ou les Noirs de France, ce n'est pas la même chose: le Cran a déjà fait son choix et c'est le communautarisme et non l'intégration.
Lettre du Cran dans Le Figaro du 4 juin 2007
Il faut des Noirs au gouvernement
Par Patrick Lozès, président du Cran, auteur de Nous, les Noirs de France (Éditions Danger Public).
Il faut saluer la présence de nombreuses femmes dans le premier gouvernement de Nicolas Sarkozy. L'équipe dirigée par François Fillon respecte la parité : huit hommes et sept femmes. On peut se réjouir de la nomination de Rachida Dati, première femme issue des minorités visibles à accéder à un ministère régalien. Elle est ministre pour ses compétences. Mais il se trouve qu'elle renvoie à la société française et au monde un message positif sur la diversité de notre société. Cette même logique conduit à souhaiter la présence de Noirs dans la prochaine équipe gouvernementale.

Les nouveaux visages comme celui de Rachida Dati accélèrent l'acceptation de la diversité de la France. Dans la lignée des Roger Bambuck, Kofi Yamgnane et d'au­tres, la nomination de ministres noirs dans le prochain gouvernement aurait valeur d'exemple.

« Pourquoi ne pas prendre les mêmes mesures pour les Bretons ou pour les Auvergnats », entend-t-on parfois ? Parce que être breton ou auvergnat ne constitue pas un facteur de discrimination, alors qu'être femme, noir, ou arabo-berbère expose à des inégalités dans l'accès à l'emploi, au logement, aux loisirs et aux responsabilités politiques.

Il suffit de marcher dans la rue pour prendre conscience de la diversité de la France. Et il suffit d'aller à l'Assemblée nationale, au Sénat, à l'Élysée ou à l'hôtel Matignon pour constater que les ­ci­toyens issus de la diversité occupent au sein du paysage politique de notre pays une proportion sans rapport avec leur nombre dans la société française.

L'absence de représentativité de la classe politique a de graves conséquences sur la légitimité du pouvoir. Il appartient aux dirigeants de France et en premier lieu au ­président de la République de donner l'exemple d'une démocratie moderne dans laquelle chacun se reconnaît, se retrouve, se respecte et accepte toutes les composantes de la nation.

Les idéaux républicains de fraternité, de liberté et d'égalité constituent un bien précieux que les injustices, notamment celles liées au déficit de représentativité, ne doivent plus mettre à mal.

Les élections passées, l'intérêt supérieur de la nation doit primer sur toute autre considération.

L'État, à son plus haut niveau, doit donner l'exemple du rassemblement et de la cohésion natio­nale.

Les revendications minoritaires ne sont pas des revendications ­multiculturalistes comme il peut en exister dans d'autres pays. Elles ne constituent pas non plus l'affir­mation d'une différence, mais un combat contre les discriminations, par exemple celles dont les Noirs de France sont victimes, à cause de la couleur de leur peau. Autrefois, ­certains métiers étaient, de fait, interdits aux femmes. Elles-mêmes n'imaginaient pas pouvoir obtenir des diplômes, conduire des voitures ou... devenir présidente de la République. Aujourd'hui, aucune fonction ne paraît plus inaccessible aux femmes. On ne peut que s'en féliciter. Les discriminations à l'encontre des femmes ont reculé mais elles existent encore, ce qui justifie des mesures de rééquilibrage.

Quand les inégalités n'existeront plus, de telles mesures représenteront des avantages indus et il conviendra de les supprimer. Il est temps, aujourd'hui, que les mêmes efforts soient mis en oeuvre pour les populations noires de France et pour toutes les minorités discri­minées.

Le baromètre des discriminations à l'encontre des populations noires réalisé pour le Cran par TNS Sofres estime à environ 1,9 million le nombre d'adultes noirs vivant dans l'Hexagone, dont 81 % de Français. Le premier ministre et le président de la République ne devraient pas avoir de mal à trouver parmi ces femmes et ses hommes des personnes compétentes, pour assumer des fonctions ministé­rielles ! L'image et l'honneur de la France en sortiront grandis.

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