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mardi 14 août 2007

Libérez Tintin des Soviets ! Empêchons le retour à la censure !

La gauche extrême veut taire la vérité

La chasse aux sorcières contre Hergé et Tintin, son héros de BD, n’a pas surgi de nulle part : l’orchestration est assurée par les radicaux, extrémistes de tous poils, paradoxalement recycleurs du McCarthysme.

Le 22 mai 2007 dernier, on célébrait la naissance de Georges Prosper Rémi, alias Remi Georges, alias RG, alias Hergé.

Tintin, le petit reporter, l'un des plus célèbres personnages de bande dessinée, celui que le général de Gaulle qualifiait de "mon seul rival international", fêta en 1999 le 70ème anniversaire de Au Pays des Soviets.
Le jeune héros est né le 10 janvier 1929. Il est apparu dans le numéro 11 du Petit Vingtième, journal catholique de Bruxelles. Hergé n’avait que 21 ans et envoyait son "clone" enquêter du côté de l'URSS. La première planche du tout premier album, Tintin au pays des Soviets était imprimée. Le mythe commençait. La polémique aussi : on tenta déjà de museler la presse en BD et un ‘jeune’ reporter en culottes de golf!
Casterman, l'éditeur attitré de Hergé réédita à l'occasion de cet anniversaire le fac-simile de l'édition originale de cet album de jeunesse, oeuvre naïve et assez manichéenne que l'auteur lui-même avait quelque peu désavouée plus tard et qui n'avait donc jamais été rééditée depuis les années '30, époque du pacifisme militant. Malgré des pressions en France contre la liberté d’expression au pays des libertés, l’album connut en revanche un grand succès en Belgique (9 retirages dans les années 30) et même ne reconstitution du retour du reporter, le 8 mai 1930, en gare de Bruxelles entouré d'une foule en délire.

Tintin au Pays des Soviets, une œuvre de jeunesse, qui est plutôt une succession de gags qu'un récit suivi, raconte un reportage plein de péripéties chez de très méchants bolchéviques, des révolutionnaires. Sous des traits encore peu définis mais avec déjà ses culottes de golf et un embryon de houpette, Tintin était né, déjà sans peur et sans reproche et accompagné dès la première case d'un Milou tel qu'en lui-même.

Les communistes n’ont pas aimé Tintin au pays des Soviets !

Au temps de l'URSS du dictateur Staline, le reporter belge Tintin, accompagné de Milou son chien fidèle, est envoyé à Moscou par le journal Le Petit Vingtième. Un agent secret soviétique voulant empêcher Tintin de mener à bien son reportage est à bord du même train qu'eux. Alors que le train passe par l'Allemagne, il le fait exploser, afin de tuer Tintin. Tintin et Milou échappent à la mort, mais le reporter est accusé de l'attentat et est enfermé. Il réussit néanmoins à sortir de la prison, grâce au déguisement qu'il a volé à un gardien, et poursuit son voyage jusqu'en URSS. Lorsqu'il arrive avec Milou à Stolbsty, il est immédiatement traqué par le Guépéou...

L’intrigue révèle ce qu’est alors l’URSS, au-delà de la propagande officielle

En faisant un tour en ville, le jeune journaliste (il n’adhère pas au SNJ-CGT) s'aperçoit que les dirigeants forcent les habitants au communisme. À son arrivée à Moscou, il est de nouveau arrêté et on essaie de le torturer, mais il réussit à s'échapper en empruntant un scaphandre et en nageant dans la rivière, avant de se battre à nouveau contre des agents. Tintin s'aperçoit que Moscou est devenu un « bourbier infect » : un jeune journaliste insolent et moderne qui avant l’heure cultive l’irrévérence ! Il s'aperçoit aussi que le communisme fait rage dans la ville et que seuls les communistes réussissent à se sortir de la misère : le pouvoir magique de l’idéologie… Tintin s'engage dans l'armée soviétique, pour mieux en comprendre les arcanes. Il découvre que l'armée va voler le blé aux koulaks (paysans riches). Tintin réussit à sauver le blé mais est condamné à mort. Il en réchappe et s'enfonce dans les régions polaires russes, où le Guépéou le pourchasse. Les aventures se succèdent (une cabane hantée, un repaire secret, Tintin qui s'envole en avion, il arrive à un aérodrome allemand, est repris par le Guépéou, est sauvé par Milou). Lorsqu'ils arrivent à Berlin, un homme du Guépéou cherche à le chloroformer, mais Tintin réussit à le faire arrêter : la version primitive du parapluie bulgare. Lorsqu'il essaie de retourner en Russie, sa superbe voiture dérape et tombe dans un train qui dirige nos héros vers Bruxelles, où ils sont accueillis en héros. Les petits enfants adorèrent ces aventures rocambolesques. Mais, outre les maladresses, il y a un hic : ces aventures ont une valeur historique !...


Tintin au Congo (1930) est aujourd’hui menacé du pilori, pour des raisons également idéologiques : la doctrine de la repentance coloniale s’abat comme une chape de plomb sur la représentation caricaturale de l’Afrique de l’époque. Mais Tintin en Amérique (1931) qui caricature les gangsters et la société américaine de l’époque également ne l’est pas, pour des raisons également idéologiques, mais inverses ! Pourquoi cette différence de traitement de la part de ceux qui promettaient des ‘lendemains qui chantent’ et dont on a vu avec la Chute du Mur de Berlin en 1999 que Hergé en donnait une idée exacte dans Tintin au pays des Soviets?… C’est que la liberté d’expression est à géométrie La liberté d'expression? Ca dépend... Elle s’applique ou non selon le sujet et en fonction des personnes. Tintin est donc victime d’une sorte de délit de faciès, façon stalinienne. Relents nauséabonds de McCarthisme!

D’autres albums, de plus en plus élaborés avec apparition de comparses qui devinrent des must: les Dupondt, Haddock, Tournesol, Nestor, la Castafiore..., au nombre de vingt-trois, ont été publiés au fil des ans jusqu'à la mort de Hergé en mars 1983.
Traduits en 58 langues, avec trois millions d'albums vendus par an dans le monde, le jeune reporter bénéficie d'un tirage qu'aucun journaliste d'investigation n'a atteint : 200 millions d'exemplaires. La "Tintinomania" a même atteint le marché de l'art où les planches originales, les couvertures, les affiches et les dessins atteignent des prix record dans les ventes aux enchères: un dessin tiré de L'Ile noire a été adjugé 510.000 F en 1994.

(Lire le billet suivant de PaSiDupes)

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