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mardi 30 octobre 2007

Quelques intox sur les salaires de dirigeants politiques

A Cuba, Castro se soigne !...
L’Express s’est intéressé à des leaders (souvent marxistes) biens sous tous rapports

Rien à déclarer!
Dominique Lagarde, avec Vincent Hugeux, Sylvaine Pasquier et les correspondants de L'Express
A l'en croire, il ne gagnerait que 32 € par mois et n'aurait pas d'économies personnelles. Lorsqu'il a appris qu'il figurait dans la liste des dix plus grosses fortunes des «rois, reines et dictateurs», publiée au début du mois de mai par la revue américaine Forbes, Fidel Castro a piqué une grosse colère. Non sans avoir, préalablement, convoqué les caméras de la télévision nationale et plusieurs personnalités amies. Selon les enquêteurs de Forbes, le Lider maximo tirerait son immense fortune d'une partie des bénéfices des sociétés publiques cubaines…
Si l'opacité est totale à La Havane, où règne l'une des dernières dictatures marxistes de la planète, les chefs d'Etat latino-américains ont plutôt fait des progrès, ces derniers temps. Plusieurs d'entre eux ont en effet décidé, sous la pression d'opinions de plus en plus sensibles à la dénonciation des injustices, de réduire leur train de vie et, par conséquent, leur salaire. Le président argentin, Nestor Kirchner, a ouvert le ban, suivi d'Alejandro Toledo, au Pérou, et du nouveau leader bolivien, Evo Morales. Ce dernier se contente, depuis le 1er mars 2006, de 667 € par mois, soit 57% de moins que son prédécesseur. Au Brésil, plus de 20 000 fonctionnaires fédéraux gagnent mieux leur vie que le président Lula, dont le salaire mensuel est de 8 500 réis par mois (environ 2 900 €). Toutefois, comme dans beaucoup de pays, cette somme ne donne pas une juste idée de son train de vie. Il bénéficie en effet d'une carte de crédit corporate afin de couvrir ses frais au Brésil ou lors de ses déplacements à l'étranger. Et ce compte-là relève du secret d'Etat!
Il ne suffit donc pas que le montant des émoluments du président ou du chef du gouvernement soit rendu public pour que la transparence soit assurée. Car les primes, frais de représentation ou «d'automobile» constituent un maquis souvent impénétrable. Et d'autres sources de revenus, inavouables cette fois, viennent souvent s'ajouter aux officielles.

Ex-Union soviétique
Courage, camarades!
La transparence va généralement de pair avec les progrès de la démocratie. On le voit tout particulièrement dans les pays de l'ex-Union soviétique. Ceux qui ont avancé sur le chemin de la démocratie sont aussi ceux dans lesquels les informations sont les plus accessibles. Ainsi, en Ukraine, le montant de la rémunération du chef de l'Etat est aujourd'hui public, alors que le pouvoir, jusqu'à la fin du régime précédent, usait à discrétion des fonds de l'Etat. Il en va de même en Géorgie.
En revanche, en Arménie, la question dérange toujours. Lorsque L'Express a interrogé l'ambassade à Paris, il nous a été répondu qu'il s'agissait d'une «information politique» et qu'il convenait d'adresser à Erevan un courrier sur papier à en-tête… sans garantie du résultat. En Biélorussie, le président Alexandre Loukachenko a officiellement rendu publics ses revenus avant l'élection présidentielle du 19 mars; le dictateur de Minsk a affirmé avoir reçu en 2005 l'équivalent de 28 000 dollars et ne pas avoir d'autres sources de revenus que son salaire de chef de l'Etat. A Washington, toutefois, on rétorque que Loukachenko garde la haute main sur un «fonds de réserve présidentiel», dont les avoirs dépasseraient 100 millions de dollars. Il a par ailleurs largement bénéficié, à titre personnel, de la vente à l'étranger d'une partie du stock d'armes soviétiques que possédait son pays.
Et la Russie? En 2004, par décret présidentiel, à l'occasion d'une hausse générale de la rémunération des hauts fonctionnaires et gouvernants, Vladimir Poutine a plus que doublé son salaire officiel, passé de 70 000 roubles à 146 853, soit près de 4 250 € par mois. C'est la seule donnée diffusée à Moscou. Les frais de représentation ne sont pas précisés. Par ailleurs, l'Etat russe prend en charge les dépenses liées non seulement à la fonction du chef de l'Etat, mais aussi à sa vie quotidienne, l'entretien de sa famille, ses loisirs, ses vacances et celles de ses proches. Deux chiffres permettent de mesurer la toute-puissance du maître du Kremlin: les dépenses de l'administration présidentielle atteignent en 2006 l'équivalent de 160,5 millions d'euros; celles du gouvernement, quant à elles, plafonnent à 23,4 millions d'euros.

Pour aller plus loin et creuser cette mine, LIRE L’EXPRESS du du 01/06/2006

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