POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

mercredi 16 janvier 2008

Hôpitaux: trois syndicats signent, deux bloquent

Indécence de la "rentrée sociale permanente" jusque dans les hôpitaux
Que signifie ce refus du service des plus pauvres par des médecins du service public?
Malgré l'accord signé mardi entre la ministre de la Santé et trois intersyndicales de médecins hospitaliers sur les comptes épargne temps (CET), l'AMUF (urgentistes) et un syndicat d'anesthésistes-réanimateurs (SMARNU) ont décidé de maintenir la pression sur les patients par une grève des soins non urgents prévue jeudi pour une revalorisation des gardes et le paiement des heures supplémentaires). Pourquoi les personnes en situation de faiblesse devraient-ils être les otages d'un conflit politique entre certains médecins militants et le gouvernement?

L'AMUF (Association des médecins urgentistes de France) demande à être reçue à l'Elysée par Raymond Soubie, conseiller social de Nicolas Sarkozy. Etrange comportement de la gauche incohérente qui d'une part reproche au Président d'être au centre de tout et d'autre part fait appel à lui, -ou son conseiller- en veillant bien à l'y maintenir! N'est-ce pas légèrement vicieux?
Selon le docteur Pelloux qui préside l'AMUF, mais ne réalise pas l'incongruité de sa dernière aberration, la grève de jeudi consistera notamment à diriger vers les cabinets des médecins libéraux les patients "qui arriveront aux urgences sur leurs deux jambes et dont l'état ne nécessitera pas l'intervention d'un urgentiste". C'est un comble! Ce syndicat de gauche retire donc aux patients le choix entre privé et public et de bénéficier de soins pris en charge. Ce syndicats cherche-t-il à frapper les plus démunis, sachant que les 'nantis' s'adressent directement au privé?
A la différence des médecins politisés, le Syndicat national des praticiens hospitaliers anesthésistes-réanimateurs (SNPHAR) qui appelait à la grève pour la journée de jeudi, a décidé de lever cet appel contrairement à l'AMUF et au SMARNU (Syndicat des médecins anesthésistes-réanimateurs non universitaires).
Pourquoi des différences d'appréciations de la part de médecins se situant dans le même contexte, si l'intention politique chez certains ne prévaut pas sur le service public. "L'accord nous a semblé suffisamment intéressant", a déclaré le président du SNPHAR Michel Dru ce mercredi. Le SNPHAR a par ailleurs décidé d'appeler à cesser la grève des gardes et des astreintes qu'il avait rejoint aux côtés des urgentistes le 3 janvier dernier.
Le SNPHAR appelle toujours en revanche à faire grève et à manifester aux côtés des fonctionnaires le jeudi 24 janvier "parce qu'il s'agit là d'une grève pour défendre le service public hospitalier offert aux patients", a précisé Michel Dru. Le prétexte de l''intérêt du patient semble plus habile…
Le président du SMARNU, James Brodeur, souligne la zizanie à propos de l'accord entre les médecins et porte un jugement sur ce qu'il appelle une "trahison de quelques syndicats, pour rien du tout". Certains savent-ils mieux que d'autres? Ce n'est peut-être pas le censeur...
"L'accord ne nous détournera pas de nos trois principales revendications: la revalorisation des gardes et des astreintes, le paiement des heures supplémentaires et l'ouverture de négociations sur les comptes épargne temps", a garanti mercredi M. Brodeur , sans jamais évoquer la situation angoissante que son syndicat crée chez ses malades, également envoyés se faire soigner ailleurs, où ils veulent, ils peuvent. Le secteur public nouvelle formule!
Pensons à ce propos à la campagne de lamentations développées par des médecins relayés par la presse catastrophiste, à propos de la rationalisation géographique de notre réseau de sites de soins et de leur odieuse prise en otage des femmes enceintes qui allaient devoir aller accoucher plus loin, à l'époque où le parc automobile le permet pourtant toujours davantage.
Les négociations engagées entre la ministre de la Santé Roselyne Bachelot et les intersyndicales de médecins hospitaliers avancent néanmoins et ont abouti mardi à un accord prévoyant le paiement de la moitié des jours accumulés sur les comptes épargne temps (CET) des praticiens pour un montant de 300 euros bruts la journée. L'AMUF et le SMARNU ne semblent pas apprécier ce nouvel effort des contribuables.
De source syndicale, 40% des 55.000 praticiens hospitaliers ont chacun accumulé 42,5 jours sur leurs comptes épargne temps depuis le début de la mise en oeuvre des 35 heures à l'hôpital en 2002. Trois intersyndicales de médecins hospitaliers (CMH, INPH et SNAM-HP) ont décidé de signer cet accord.
Des négociations sont également en cours avec les fédérations syndicales des personnels hospitaliers autres que médecins sur la question des CET et des heures supplémentaires. Les réformes sont nombreuses, mais la concertation et les avancées existent que certains occultent.
Que des organisations soient mécontentes, personne ne s'en étonnera. De même que la CGT reste la seule à toujours refuser obstinément de signer le projet sur le marché du travail, l'AMUF persiste à estimer notamment que l'accord conclu mardi ne fait que "régler une partie du passif" et "n'aborde en rien les problèmes de fond que sont la question de l'emploi hospitalier" ou encore "l'organisation des gardes et des astreintes", selon l'AMUF. Le tout ou rien à la CGT et à l'AMUF fait obstacle à toute avancée, comme si le blocage était leur seul objectif.
Outre la grève des soins non urgents de jeudi et l'appel à la mobilisation aux côtés des fonctionnaires le 24 janvier, l'AMUF maintient sa grève symbolique des gardes entamée depuis le 24 décembre dernier. Deux mouvements...
"On ne change pas d'un millimètre ce qu'on demandait c'est-à-dire la valorisation des gardes et le comptage de notre temps de travail sur la base de 39 heures, le reste étant des heures supplémentaires", a soutenu mercredi le médiatique président obtus de l'AMUF, Patrick Pelloux, qui fait son Jojo Bové. "Avec cet accord", estime-t-il, "nous faisons cadeau de 50% de nos heures supplémentaires à l'Etat, et nous soldons le prix de notre travail puisqu'une journée c'est 420 euros et non 300". Un cadeau aux contribuables…
Qu'en est-il des heures non payées des cadres du secteur privé?...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):