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dimanche 17 février 2008

Insultes racistes sur un terrain de football: indignation !

Hymne national sifflé: réprobation...
Qu'est-ce qu'une insulte collective à un symbole de l'unité nationale, tel que l'hymne national, face à une démonstration individuelle de racisme primaire? Les deux pourraient être condamnés fermement par l'ensemble de la collectivité unanime, mais s'il fallait absolument faire un choix et hiérarchiser les insultes, ce sont celles qui s'adressent à un peuple entier, sans nuance ni exception, qui relève sans doute de l'irréparable.

Une vague de réprobation s'est élevée dimanche pour fustiger l'auteur des insultes racistes qui ont visé le capitaine de Valenciennes Abdeslam Ouaddou samedi soir à Metz, alors que des questions tournent autour du choix de l'arbitre, M. Ledentu, de poursuivre le match. Né en 1978, Abdès qui est arrivé en France trois ans plus tard, est de nationalité marocaine.
Il faut préciser que le raciste a été intercepté et remis à la police pour les poursuites judiciaires qui s'imposent et qui sont prévues par la loi.
Au lendemain de l'incident, le FC Metz a annoncé avoir déposé plainte, démarche qu'entreprendra lundi la Ligue (LFP), alors que le syndicat des joueurs (UNFP) a apporté son soutien à Ouaddou, demandant "à toutes les familles du football de s'unir contre ce fléau qui ronge (ce) sport de l'intérieur".
La prévention connaît des limites et les instances en sont à la répression, à divers niveaux… "La répression est d'abord judiciaire et c'est pour cela que la Ligue a décidé de porter plainte au côté du joueur pour injures racistes. Elle est également administrative et nous réclamons une application plus sévère de la loi sur les interdictions de stade prononcées par le préfet", a indiqué le président de la LFP, Frédéric Thiriez, soudainement aussi répressif que pressé, avançant que l'affaire serait examinée jeudi par la Commission de discipline de la LFP.

Le directeur de la sécurité du FC Metz, Jacky Ancel, a appris de témoins proches dans les tribunes de l'individu, que ce spectateur était coutumier de ce genre d'injures, mais a précisé que le club n'avait jamais eu connaissance du comportement de cet individu.
Abdeslam Ouaddou, qui avait porté plainte à l'issue du match, avait toutefois commencé par se rendre dans la tribune, avant de regagner les vestiaires à la mi-temps du match, pour se faire justice sur le spectateur. En vertu du règlement, l'arbitre M. Ledentu lui avait infligé un carton jaune.
Des images de télévision ont montré un dialogue tendu entre Abdeslam Ouaddou et l'arbitre, M. Ledentu, à la mi-temps. "Il me traite de sale négro, de sale nègre, et en plus vous me mettez un carton !", a lancé le joueur, visiblement excédé, à l'arbitre.
"Le carton jaune est une décision quasiment mécanique qui déroule de l'application du règlement, a dû expliquer Frédéric Thiriez sur RTL, sans s'interroger sur l'absence de pédagogie auprès des spectateurs et ... des joueurs.
La seule vraie question serait seulement: l'arbitre aurait-il pu ou plutôt aurait-il dû soit interrompre le match momentanément pour régler le problème, soit grâce au micro-oreillette que nous leur avons procuré depuis trois ans alerter le quatrième arbitre pour qu'il fasse cesser le trouble dans les tribunes ?"
"Des consignes très précises ont été données aux arbitres en début de saison (...) pour savoir ce qu'ils doivent faire en cas d'incident raciste dans les tribunes. Ils ont une grande liberté d'action qui peut aller jusqu'à l'interruption du match", a-t-il rappelé.
Le président de Valenciennes Francis Decourrière a lui explicitement regretté que l'arbitre n'ait pas interrompu la rencontre.
"Ce que l'on regrette, c'est que les arbitres ont aujourd'hui tous les moyens d'éviter ça. Lorsqu'il y a des insultes racistes, ils peuvent arrêter le match (...) et faire expulser les fauteurs, ou sinon l'interrompre. Cela s'est passé à un match de Libourne-Saint-Seurin ou du PSV Eindhoven (Pays-Bas). On a les moyens de prévenir", a-t-il affirmé.
Le 16 octobre 2004, le match du Championnat des Pays Bas entre ADO La Haye et PSV Eindhoven avait été arrêté par l'arbitre M. Temmink à la 80e minute en raison de l'attitude injurieuse et raciste d'une partie des supporteurs de La Haye qui scandaient "Temmink est la prostituée du PSV" ou "Hamas, Hamas, tous les Juifs au gaz".
Le 15 septembre 2007, l'attaquant burkinabè de Libourne-Saint-Seurin (L2) Boubacar Kébé avait été exclu à la 85e minute du match perdu contre Bastia (2-4) pour un bras d'honneur adressé à des supporteurs corses en réaction à des propos et insultes racistes. A la suite de ce match, la commission de discipline de la LFP avait décidé de retirer un point au classement de la L2 à Bastia, sanction confirmée par la Commission supérieure d'appel de la FFF. Le club corse a saisi le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) qui rendra "courant février" son avis consultatif.

Chacun des supporteurs des équipes de football serait-il assez adulte et psychologiquement fort pour endosser individuellement le poids de toutes les souffrances subies par un seul des joueurs de couleur insultés sur les terrains? Ce serait peut-être insoutenable, en effet…
Mais s'agissant d'un enfant de 11 ans formé à la violence quotidienne exposée à la télévision et dans les salles de cinéma, tout espoir n'est pas perdu de construire les hommes de demain, forts et respectueux d'autrui. La 'vigilance républicaine' positive, ne serait-ce pas aussi ça ?

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