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vendredi 20 juin 2008

Le pessimisme politique de l’INSEE

Informer ou militer, l'INSEE ne choisit pas
L'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE) ne peut être taxé ni d’optimisme ni de sympathies pour le pouvoir. L’agence de presse française lui emboîte aussitôt le pas et n’accorde pas la parole à la ministre des Finances dans ses titres.
Pourtant relativement épargnée par le ralentissement de l’activité économique mondiale qui perdure, la France devrait accuser le coup sur le reste de l'année au deuxième semestre, nous promet l’INSEE. Des prix des matières premières (carburants et alimentation notamment), un pouvoir d'achat plombé et un euro fort font prédire à l'INSEE un taux de croissance de 1,6% sur l'année, contre 2,1% en 2007.

La presse s’empare de ces chiffres qui ne sont pourtant que des estimations pour accuser la politique du gouvernement et justifier les mouvements de grogne, non pas des plus défavorisés, mais des plus militants. A l’époque des mouvements syndicaux, la gauche ne faisait pas état de l’impacte des turbulences internationales sur l’augmentation hexagonale du prix des matières premières agricoles et du carburant ou de la solidité de l’euro. L’heure n’est plus à expliquer les pressions extérieures mais de les présenter comme une menace à venir. La morosité se fabrique.

Après le rebond du premier trimestre (+0,6%), le gouvernement a maintenu jeudi sa prévision dans une fourchette de 1,7% à 2% sur l'année. Mais tout en sapant le moral national avec l’effet de grosse caisse de la presse, l’INSEE prétend faire œuvre scientifique en prévoyant que la croissance devrait évoluer entre 0% et 0,2% sur les trois derniers trimestres de 2008, tablant donc sur un taux annuel de +1,6%, là où l'OCDE et le FMI prévoient 1,5% et l'Union européenne 1,7%.
L'INSEE note en outre que "la France subit à son tour un retournement du marché immobilier". France Info est sortie de son mutisme pour, au passage, faire la journée sur les fermetures d’agences, sans d’ailleurs rappeler que le milieu grouille d’aventuriers… "Si la chute des mises en chantier du début d'année se poursuivait dans les mois à venir, l'investissement des ménages pourrait amputer davantage la croissance française", avertit-on en première page de la note. Dissuasif politiquement, mais financièrement incitatif !
Les fonctionnaires de l’INSEE confirment par ailleurs les mauvaises prévisions pour l'inflation, qui devrait s'élever à 3,2% sur l'année 2008, un record depuis 1991 (+3,2% également), après seulement 1,5% en 2007. La référence de cet été n’est pas anodine avec les abus du secteur du tourisme, l'inflation devrait naturellement culminer à 3,6% en rythme annuel. L’INSEE ne mise pas sur le civisme de nos commerçants…
En raison de l'inflation, mais aussi d'une augmentation des prélèvement obligatoires, "le pouvoir d'achat du revenu de l'ensemble des ménages ralentirait nettement", insiste l'INSEE, qui menace d’une dégringolade de +3,3% en 2007 à +0,9% cette année.
La consommation reste néanmoins soutenue par une baisse du chômage qui se poursuivra au cours de l'année -même si, figurez-vous, cette baisse devrait être freinée. Le conditionnel et le verbe ‘devoir’ de probabilité n’engagent personne, ni à l’INSEE, ni dans la presse. Situé à 8% à la mi-2007, le taux de chômage au sens du BIT (Bureau international du travail) est encore descendu à 7,2% au premier semestre 2008, mais devrait cependant ...stagner à 7,1% à la fin de l'année, prédit toutefois l'INSEE.
Bonnes vacances ?
Allez-vous consentir des dépenses malgré cet horizon qui s’obscurcit, selon les météorologues de l’INSEE ? En effet, la situation internationale n'offre pas, de son côté, de perspectives réjouissantes à moyen terme. C'est une prise de conscience assez nouvelle; en tous hypothèse asez peu médiatisée... "L'économie mondiale reste affectée par la crise financière et la poussée de l'inflation qui rogne le pouvoir d'achat des ménages", selon l'INSEE, qui met en garde les insouciants : les tensions sur les marchés financiers devraient durer jusqu'à ce que les pertes soient comblées.

Que le pire, selon l’INSEE et le clairon de la presse
Au risque de faire chuter la natalité et de pousser une nation entière au suicide, répétons en choeur, avec l'INSEE !
Le prix du pétrole devrait fluctuer autour de 130 dollars le baril d'ici la fin 2008, et la hausse des prix alimentaires se poursuivre. Du coup, les économies émergentes, comme la
Chine, l'Inde, le Brésil et la Russie, ralentiraient à leur tour au cours de l'année.
Du côté des économies avancées, la croissance poursuivra son ralentissement: +1,5% au total contre 2,4% en 2007. Les Etats-Unis, notamment, devraient connaître une quasi-stagnation ces prochains trimestres, en raison notamment d'une des plus sévères crises du logement de l'après-guerre.
Concernant la zone euro, sa croissance devrait ralentir à 1,6% en 2008, comme celle de la France, et pour les mêmes raisons: hausse des prix énergétiques et alimentaires, crise immobilière et euro fort, estime l'INSEE.
Etes-vous bien impégnés, bien formatés? Alors, vous pouvez retourner à vos activités: rien de grave, en fait, à côté de la mort subite. Qui n'est d'ailleurs pas exclue !...

L'INSEE, l’INSEE, l’INSEE, l’INSEE, l’INSEE, l’INSEE, l’INSEE, l’INSEE, l’INSEE ! Et la ministre ?
Lire PaSiDupes au prochain numéro…

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