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lundi 29 septembre 2008

Royal en concert : stupeur de la classe politique et des Français

Désirdavenir Royal suscite l'ironie à droite comme à gauche
Sa Cynique Majesté Royal en concert samedi soir à Paris a sidéré le pays.
Au Zénith, la candidate battue de cinq points à la présidentielle a réuni quelques milliers de personnes. Annoncée au prochain festival des Vieilles Charrues, l’amère Royal est apparue dans son spectacle du Zénith les cheveux en pétard, en tunique bleue flottante sur des jeans bleus, sous les cris orchestrés de ses fans éberlués aux cheveux gris bleutés, et caressa le public dans le sens du poil grisonnant, lança des appels à une improbable "fraternité" et des invectives politiques en direction de la droite comme de la gauche, qu’elle défia l’une et l’autre : "Je suis là aujourd'hui, je serai là demain!". Spectacle total !

Royal,"antisociale" ou asociale ?
Que Royal ait choisi Trust prouverait, selon certains, qu’elle chasse sur les terres trotskistes de Besancenot et fait de la provocation à la LCR. Peu importe que Trust, groupe de rock du début des années 80, soit quelque peu passé de mode, mais il est surtout connu pour son tube intitulé "Antisocial".

Royal et Trust, fausses notes ou vraies cohérences ?
Dès son arrivée sur scène, en introduction à son show, Sa Cynique Majesté Royal a cité les paroles de la chanson de Trust: "Cesse de faire le point, serre plutôt les poings. Relève la gueule, je suis là t'es pas seul" (‘tête' ne rime plus avec ‘seul’ : bégueule, Sœur Marie-sEGOlène a censuré ‘gueule’ !…).
De toute façon, quand Bernie Bonvoisin a chanté, il n'a pas senti la bonne vibration dans la foule. Le JDD note que le chanteur de Trust avait l'air "un peu déconcerté" par le public et a lancé: "Mais putain! Vous êtes morts ! Levez vos fesses, vous avez le cul collé ou quoi?". Las, le public de jeunes attendu ne s’était pas déplacé et les baby-boomers présents n'avaient manifestement pas la fougue de leur jeunesse socialiste d'antan !...
Il y eut des oreilles cassées par le groupe rock Trust et des cornets acoustiques tendus vers les chuchotis de Moustaki, mais il y eut surtout de vives réactions à la prestation de la star socialiste fêlée.

Spectacle total, mais non pas unitaire
Sur Radio J ( J, comme Jeune : décidemment !), le député et ancien président PS de l'Assemblée, Henri Emmanuelli exprima son avis : « Je pense que la politique n'est pas un show. » Il va sans dire, mais ça va mieux en effet en le disant… « J'ai envie de dire à Ségolène qu'elle est sur le mauvais chemin. La fois prochaine, on aura en plus un morceau de chorégraphie". Craignit-il que la Star'Ac vienne prendre ses quartiers Rue de Solférino?

Atterrement du parti gouvernemental
Pendant que la cigale fait son show, les fourmis du gouvernement s’affairent à protéger le pays des atteintes de la crise financière globale. A l’UMP, la consternation prévaut. Les commentaires n’abondent pas, ils ne tirent pas sur les ambulances. Est-ce de la fraternité ?...
Modéré, le ministre du Travail Xavier Bertrand (UMP) a aussi ironisé sur les mots "fraternité, fraternité" scandés comme un slogan par l'ancienne candidate sur la scène du Zénith.
"La politique, c'est du fond plus que de la forme. Les Français sont attentifs aux convictions, aux idées plus qu'à la mise en scène", a-t-il déclaré au Grand Rendez-vous Europe 1/Le Parisien.
Il pense que l'incantation de Sa Cynique Majesté Royal sur la fraternité s'adresse au PS "qui en a besoin".

Culte de la personnalité

Interrogé dès dimanche, le premier secrétaire du PS, François Hollande, accablé, mais charitable, a refusé de commenter le concert de la mère de ses enfants.

Henri Emmanuelli
(63 ans) est depuis longtemps revenu de la « fraternité socialiste », puisqu’il fut candidat à la candidature socialiste pour les Présidentielles de 1995 face à Lionel Jospin, candidat à la candidature au sein du PS, mais qui fut battu par Lionel Jospin lors du vote des militants (65,83% pour Lionel Jospin et 34,17% pour Henri Emmanuelli soutenu, puis lâché au dernier moment par Laurent Fabius.
Riton en perd pourtant ses repères. Le fugitif Président de l'Assemblée Nationale (du 22/01/1992 au 01/04/1993) ne sait plus où ranger l'artiste socialiste: dans l’église de scientologie ou parmi les candidates à la Star’Ac ?…Interrogé sur les raisons qui l'ont fait penser à une secte, il a expliqué qu'il "y avait à la fin des slogans tels que ‘Fraternité, fraternité, fraternité...’ Il la compara même à une télé-évangéliste et refuse résolument d’être le frère de Sœur Marie-sEGOlène…!
"Tout ça n'est pas sérieux, cette vision de la politique, inscrite dans le marketing politique, la logique de la publicité commerciale, qui néglige le fond, ce genre de cérémonie qui est entre le show-business et le rassemblement de secte", a-t-il ajouté, parlant aussi de "Personnalisation à outrance". "Je ne suis pas certain que c'est comme ça qu'on fait de la politique", a-t-il ajouté. Le Parti socialiste "souffre de dépolitisation, et ce genre de manifestation ne fait que renforcer la dépolitisation", a estimé celui qui, à titre provisoire en juin 1994, fut élu premier secrétaire du PS, après avoir battu son seul concurrent, le Jospinien Dominique Strauss-Kahn (140 voix contre 64).

Quant au maire de Paris, Bertrand Delanoë, qui caracole gaiement en tête des sondages, il a commenté.: "J'ai tellement le sens de la fraternité que je n'avais pas besoin d'aller au Zénith pour être fraternel".
Candidat comme Désirdavenir Royal à la succession de François Hollande pour le poste de premier secrétaire du PS, il n’a pas pu se tenir d’ajouter, fraternellement : "Chacun fait les choses selon son style, nous ne sommes pas tous identiques" "Moi, je fais mon travail, je suis quelqu'un de naturel qui ne se met pas en scène", a-t-il assuré en marge de la fête de la Rose de l'agglomération paloise.

Aubry, sa consoeur, mais néanmoins rivale, ne l’a pas épargnée
Martine Aubry, maire PS de Lille, a préconisé dimanche le "débat d'idées et la confrontation" au sein du Parti socialiste, au lendemain du "rassemblement de la fraternité" au Zénith de Paris organisé par Sa Cynique Majesté Royal. "Chacun son style. Je préfère être avec le parti et les militants. Laissons chacun être comme il est. Je n'ai rien à dire dès lors qu'on n'était pas dans la confrontation, dans le débat d'idées", a commenté Titine Aubry lors d'une conférence de presse, en marge de la fête de la Rose d'Ingré (Loiret).
"Je ne me confronterai qu'aux idées et qu'on ne me dise pas que ce sont des attaques de personnes", a prévenu l'ex-ministre, qui conduit une motion pour le congrès du PS de novembre.
"Mon opposant à moi c'est Nicolas Sarkozy, pas Ségolène Royal", a-t-elle poursuivi. Disant avoir "des valeurs communes avec l'extrême gauche", la Ch'tite Aubry s'est déclarée "opposée au rapprochement avec le Modem" au niveau national. "Son style c'est la dénonciation, c'est plus facile que de proposer un projet", a-t-elle ajouté.

L’amère de Melle, qui a prétendu mettre sa candidature à la direction du PS « au frigidaire » avant le congrès du parti début novembre, s’est pourtant exhibée sur scène. Il faut dire qu’au hit parade socialiste elle est située derrière Bertrand Delanoë dans les sondages pour la succession de François Hollande et recule même dans la course à la présidentielle 2012, loin derrière DSK et Delanoë.

Au final, attentive aux autres, Sa Cynique Majesté Royal a annoncé qu'il y aura d'autres éditions de ce Rassemblement de la Fraternité !…

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