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lundi 24 novembre 2008

Politiquement, Royal inquiète le socialiste Bartolone

Bartolone s’épanche pour Le Point

À quelques heures du vote des militants socialistes, appelés à élire leur futur premier secrétaire jeudi (premier tour) et vendredi (second tour), lepoint.fr a interrogé Claude Bartolone, lieutenant de Martine Aubry, qui affronte dans cette bataille Ségolène Royal et Benoît Hamon. Le président du conseil général de Seine-Saint-Denis, "serein, heureux et confiant", nous explique que les militants ont à choisir entre "deux comportements politiques", celui de Royal et celui d'Aubry. Il n'hésite pas aussi à tacler l'adversaire poitevine de la maire de Lille, qui "politiquement" l'"inquiète".

Lepoint.fr : Dans quel état d'esprit êtes-vous à quelques heures du vote ?

Claude Bartolone : Je suis très serein, très confiant, et surtout très heureux de la campagne que nous avons faite avec Martine Aubry dans un temps très réduit. Souvenez-vous de ce qu'on a entendu cet été sur les carpes et les lapins (référence à l'assemblage hétéroclite de proches de Strauss-Kahn, de Fabius, de Montebourg, formé par l'équipe emmenée par Aubry, NDLR) ! Et en un mois et demi, Martine Aubry s'est identifiée à une ligne politique, qui met l'économie et le social au coeur de son projet, à une stratégie de rassemblement de la gauche et à un parti, qui est un parti de militants et non celui de supporters. Ce qu'elle a réussi à bâtir de manière artisanale, elle peut le faire de manière industrielle au nom du PS...

Lepoint.fr : Comment expliquer aux militants que vous n'avez pas réussi à vous rassembler avant le vote, notamment avec Bertrand Delanoë et Benoît Hamon ?

C. B. : Delanoë, Hamon et nous aurions effectivement pu signer un texte de rassemblement politique. Cela ne s'est pas fait parce qu'il y a eu au dernier moment une divergence entre Hamon et nous sur la question du candidat le mieux à même de symboliser cette ligne politique. Je pense que Benoît Hamon est trop éloigné du centre de gravité qu'avait défendu Bertrand Delanoë au cours de ce congrès, trop excentré sur la gauche, et j'avais peur que certains militants qui avaient voté pour Delanoë ne s'y retrouvent pas. C'était donc plus facile de s'en remettre au vote des militants pour désigner celle ou celui qui doit mener le rassemblement.

Lepoint.fr : N'avez-vous pas peur que cette équipe, incarnée par Martine Aubry et soutenue par Bertrand Delanoë, ne paye les frais de la volonté de renouvellement des militants ?

C. B. : Non. Je crois que la question du renouvellement est évidemment dans la tête des militants, mais que ce n'est pas le coeur de la question qui se pose. La question qui se pose, c'est que grâce à l'intervention de Ségolène Royal samedi après midi au congrès de Reims ( lire du Point : le show de Royal devant Bertrand, Martine et François ), les militants se sont rendu compte qu'il y a deux comportements politiques et deux conceptions du PS qui leur sont proposées. D'ailleurs, c'est pour ça aussi que l'on sent un sentiment de vote utile se cristalliser autour de la candidature de Martine Aubry.

Lepoint.fr : Pouvez-vous définir ces "deux conceptions" ?

C. B. : Ségolène Royal est beaucoup plus sur une préoccupation sociétale que Martine Aubry, qui a installé au coeur de son projet l'économique et le social, la redistribution de la richesse... Mais cette dernière a aussi une vision du système qui donne le sentiment qu'il faut le changer et non s'en accommoder en le transformant à la marge.

"Un écart entre le dire et le faire"
Lepoint.fr : Pourquoi rejeter l'idée de consulter les militants sur l'épineuse question des alliances avec le centre ?

C. B. : Si on décide de consulter les militants, c'est pour leur faire changer de système d'alliance. Or, que ce soit à la présidentielle, ou lors du vote sur les motions en vue du congrès de Reims, l'idée de rejeter une alliance avec le centre, compte tenu de ce qu'il représente, est majoritaire chez les militants. Ils viennent de se prononcer pour 70 % d'entre eux pour des textes qui rejettent l'accord avec le MoDem (70 % est environ la somme des résultats de Hamon, d'Aubry et de Delanoë, lors du vote des motions, NDLR) ! On ne va pas leur dire que, finalement, ce n'est pas suffisant et qu'on va devoir encore les consulter sur cette question. J'ai plutôt l'impression que cette proposition est une grosse ficelle de Royal pour se débarrasser de ce chewing-gum qui lui colle à la chaussure et qu'est le MoDem depuis qu'elle a proposé à Bayrou le poste de Premier ministre...

Lepoint.fr : Pourquoi Ségolène Royal suscite-t-elle un tel rejet de la part des cadres du PS ?

C. B. : Il y a un écart entre le dire et le faire. Il y a beaucoup de responsables politiques socialistes qui sont traumatisés par le fait qu'on ait eu droit à la démocratie participative, alors que la plupart des propositions qu'elle a sorties pendant la campagne présidentielle, comme l'encadrement militaire, n'étaient pas le fruit de cette démocratie participative ! Autre exemple, les militants socialistes ont distribué des millions de tracts pendant la présidentielle. Le titre de cet opuscule, que j'ai sur mon bureau, c'est "Bayrou, l'autre visage de la droite". Les militants n'avaient pas encore fini de distribuer les tracts qu'ils apprenaient que Royal avait été, de manière nocturne, tirer la sonnette de Bayrou pour lui proposer le poste Premier ministre ! On peut aussi citer sa déclaration consistant à expliquer que l'idée d'un Smic à 1.500 euros était une erreur alors qu'elle venait de la défendre pendant la présidentielle. Dès lors, comment donner de la crédibilité aux déclarations qu'elle fait en ce moment, qui semblent plus être destinées à séduire qu'à structurer une ligne politique. Il y a un tel écart entre ce qu'elle dit et ce qu'elle fait, et politiquement, elle m'inquiète.

Lepoint.fr : Quels sont les qualités et les défauts de Benoît Hamon et de Ségolène Royal ?

C. B. : Benoît Hamon est un responsable politique sur une ligne de gauche qui appartient à une génération qui va avoir toute sa place dans les années à venir au sein du PS. Il n'a en revanche pas encore les atouts pour battre Ségolène Royal. Ségolène, je dois au moins reconnaître qu'elle est charismatique, c'est indéniable.

1 commentaire:

  1. Il en a fallu du temps, à Mr Bartolone, pour découvrir tout cela!

    Ou plus exactement sans doute, il lui a fallu bien du temps pour le déclarer publiquement.
    Pendant des mois et des mois, il n'a strictement rien déclaré de la sorte dans les media, ce qui revenait à soutenir Mlle Royal-- et à mentir par ommission.

    Et le fait d'acheter les électeurs, en leur promettant de rembourser leur inscription au PS?
    Pas de condamnation de l'immoralité et de l'ilégalité d'une telle promesse, qui revient très clairement à acheter les électeurs.

    Pour ce qui est de Mme Aubry, elle est loin d'être une pauvre victime: son camp y est bien allé de ses machinations grossières pour tenter dce compenser les votes financièrement intéressés pour Ségolène Royal-- commettre le feu par le feu, contrecarrer un acte illégal pour un autre.

    Aucun journaliste, évidemment, n'interroge les socialistes sur une autre violation de la Loi, à savoir la non application du Service Minimum d'Accueil; aucun ne les interroge sur la contradiction flagrante: pour organiser un vote au sein de ce qui n'est finalement qu'un privé (comme tout parti politique), les Mairies ont été mises à contribution, et du personnel a passé la journée de chaque tour à assurer une permanence pour que les trois ou quatre ou vingt militants du coin viennent voter.
    Par contre, les mêmes employés refusent d'accueillir quelques heures les trois ou quatre ou vingt enfants des mêmes "Camarades" dont ils exigent le vote (ou qu'ils font voter quand ils n'ont pas voté...).

    Je n'ai pas entendu le nom de la commune, mais dans le journal télévisé d'Audrey Pulvar ce soir, l'exemple a été donné d'une école ne comptant que 13 enfants.
    Le Maire a violé la Loi en refusant d'organiser leur accueil, au prétexte que c'était soit-disant impossible.
    On trouve du personnel pour se relayer devant une urne socialiste deux journées entières, jusque tard le soir, au-delà des horaires de garde des enfants, pour faire voter 10 ou 15 militants, mais on est soit-disant à court de personnel pour garder 13 bambins qu'une feuille et une boîte de crayons de couleurs, un film et une histoire lue occuperaient facilement, sans frais exorbitants, en les rendant bien heureux.

    C'est la Gauche française: elle préfère chouchouter ses (non) élus, ses idoles du Zénith et de la Braderie, plutôt que les enfants (ceux, bien sûr, qui sont les sales rejetons de méchants citoyens de Droite, mais les gentils gamins de Gauche aussi).

    Le symbole est particulièrement fort, très clair dans sa cruauté: l'intérêt des enfants est sacrifé, tandis que les candidates, qui n'ont rien fait de bien pour eux ou leurs parents lors de leurs mandats (l'une fermant et reniant le droit au "désir d'avenir" d'écoles, l'autre créant des "emplois jeunes" sans avenir), sont choyées.

    La Loi, la morale, la "fraternité" sont bafouées en jetant les enfants à la rue un jour et en achetant et/ou falsifiant les votes un autre.

    Interrogez-vous donc, chers militants de Gauche: est-ce là l'idéal dont vous rêvez?
    Est-ce le genre de société que vous voulez pour vos enfants et vous-mêmes?

    Non?
    Alors ne soutenez donc plus ces (ir)responsables politiques et leurs media et syndicats fanatiques, qui montrent tous ouvertement chaque jour à quel point ils n'ont rien à faire de vos enfants et vous, en vous mettant chaque jour davantage dans l'embarras, en aggravant chaque jour la situation économique du pays en s'opposant à tout par principe de haine et en organisant grèves et sabotages coûteux et dangereux.

    Il n'est même pas nécessaire de paser à Droite: il vous suffit de soutenir des personnages politiques de Gauche censés; il y en a.

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