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vendredi 6 février 2009

Le livre de Péan contre Kouchner, un avatar du génocide rwandais

Comment un thuriféraire de Mitterrand salit pour laver plus blanc

  • Dans un livre «sur commande» consacré au Rwanda de la période 1990-1994, donc aussi au génocide de 800.000 Rwandais, en majorité Tutsi, et publié en 2005, Pierre Péan, perruque au vent, entend mettre un terme à l'ensemble des accusations, injustes selon lui, contre la politique de la France au Rwanda. L'auteur affirme s'appuyer sur une enquête approfondie mais on sait ce que valent ses assertions, telles sa citation à propos du massacre de Sabra et Chatila (Lire PaSiDupes: article précédent) et son livre contre Kouchner, son ennemi juré, fait l'objet de nombreuses critiques.
    Pour RFI, radio fort engagée du service public, par exemple, rien ne justifie les mises en cause de la Radio par Pierre Péan (qu'il a présentée comme un « lobby » du Front patriotique rwandais (FPR, tutsi).
    - Quant au président du Conseil national de l'Eglise réformée de France, il s'est élevé contre les critiques de Pierre Péan et lui renvoie l'accusation de « désinformation ».

    Comme dans le cas de la fausse citation relative au massacre de Sabra et Chatila, Pierre Péan a de nouveau opposé son souverain mépris : « Face à des accusations ridicules, le silence s'impose ».
  • Le livre de cet auteur haut en couleurs fait aussi l’objet d'une plainte pour "incitation à la haine raciale".
    Début octobre 2006, SOS Racisme et des rescapés Tutsi du génocide au Rwanda ont déposé une plainte contre Pierre Péan et les éditions Fayard pour diffamation raciale et incitation à la discrimination raciale

    Le procès continue : il n’est pas jugé
    Le 24 septembre 2008, au deuxième jour de son procès pour diffamation et incitation à la haine raciale, Pierre Péan s'est vu comparé à l'écrivain négationniste Robert Faurisson par un étudiant juif témoignant de sa rencontre avec des rescapés du génocide rwandais. La rescapée du génocide, la psychothérapeute et écrivain Esther Mujawo-Keiner, a accusé Pierre Péan de «jouer avec des mots qui tuent» (Christophe Ayad, Libération, 27 septembre 2008).
    Le 7 novembre 2008, Pierre Péan, ainsi que son éditeur ont été relaxés. SOS Racisme a annoncé vouloir faire appel.
  • Et son règlement de compte avec Kouchner ?

    Il concerne largement l’affaire du Rwanda (dans laquelle Péan est toujours en jugement) et le négationnisme du génocide rwandais qui eut lieu du 6 avril au 4 juillet 1994. Les autorités rwandaises (Hutu) perdirent la guerre civile au profit du FPR (Front patriotique rwandais), des Tutsi exilés de retour d’Ouganda.

    Le négationnisme de ce génocide
    prend trois expressions différentes : la négation pure et simple, la théorie du double du génocide et la négation de diverses complicités.

    1- La négation pure et simple

    Théorie jugée ‘révisionniste’, elle considère qu'il n'y a eu au Rwanda que de simples massacres de masse, dont la quantité aurait été délibérément grossie par la propagande pro-FPR (avec la contribution de RFI et de SOS Racisme). Dans les procès devant le TPIR plusieurs accusés ont contesté l'existence d'un génocide au Rwanda.

    2- La « théorie du double génocide »

    Elle affirme l'existence d'un contre-génocide de Hutu par des Tutsi en réaction au génocide des Tutsi par des Hutu.
    Cette théorie permet de parler de « combats inter-ethniques » afin de renvoyer dos à dos les victimes et les bourreaux. Associée à des accusations de complicité exprimées contre la France, cette théorie a été soutenue par plusieurs responsables français, François Mitterrand, Dominique de Villepin, Pierre Péan, le Colonel Hogard ou le Pr. Bernard Debré, ancien ministre de Mitterrand.

    Or, ce contre-génocide n'a été constaté ni par les instances internationales (ONU, OUA, Sénat Belge et députés français, par exemple) ni par les ONG (FIDH, Amnesty International, African Right, , le CCFD, le Cimade, par exemple), ni par la presse (Le Figaro, L’Humanité et Le Soir).
    Si des crimes peuvent être reprochés au FPR (Tutsi), ils ne semblent pas pouvoir être qualifiés de génocide ni être opposés "en miroir" au crime de génocide du Hutu Power en 1994. Les exactions commises par des Tutsi contre des Hutu ne présenteraient pas le critère prépondérant de planification de l'extermination d'un groupe.

    Or, Kouchner et Péan soutiennent les thèses opposées
    Tandis que Péan accuse les Tutsi d’exactions et des provocations qui ont amené le génocide, Bernard Kouchner déclarait en mars 2008, dans la revue Défense nationale et sécurité collective, dont le comité d'études est présidé par le général Ch. Quesnot, ancien chef d’État-major particulier de François Mitterrand : « Je ne peux pas cautionner cette vision simpliste et infamante qui fait des Tutsis les responsables de leur propre malheur, pas plus que je ne peux supporter d’entendre certains défendre la thèse d’un double génocide Tutsi et Hutu. ». Pour lui, si génocide il y a bien, les uniques responsables sont les Hutu.

    3- La négation des complicités
    Elle est la conséquence du génocide au Rwanda et ne concerne que les facilités politiques, diplomatiques, médiatiques et militaires, internationales et intérieures, qui ont pu être octroyées au régime (Hutu) qui a conduit le génocide. La négation des complicités est l'objet de vives controverses en France.

    L'action des troupes étrangères dans l'Opération Turquoise est mise en cause par ceux qui considèrent que, sous couvert de rétablir un minimum la sécurité dans le sud-ouest du Rwanda, elle aurait en réalité permis à de très nombreux génocidaires de prendre la fuite vers l'étranger.
    Or, les conclusions de la Mission d'information parlementaire françaises sur le sujet ont été très mal ressenties par des ONG françaises et internationales et ont motivé la création en 2004 de la Commission d'enquête citoyenne française (CEC) qui a débouché sur des plaintes de Rwandais devant les tribunaux français.

    François Mitterrand en accusation devant l’Histoire

    ->
    Une accusation plane toujours sur la présidence de François Mitterrand, qui en décembre 1993 ordonna le retrait des forces de l'opération Noroît au Rwanda, et porte la responsabilité de l’opération Amaryllis (8-14 avril), puis de l’opération Turquoise ( 22 juin-21 août) pendant le génocide au Rwanda.

    -> L’assassinat du président rwandais, Juvénal Habyarimana, par tir de missile sol-air, fut le signal du génocide. Les extrémistes hutu éliminèrent aussitôt les éléments modérés du gouvernement, puis exterminèrent les populations civiles tutsi, ainsi que les hutu qui s'opposaient au génocide.
    Agathe Habyarimana, l'épouse du président rwandais (Hutu), sera recueillie en France par François Mitterrand qui lui versera 200 000 francs de pécule.

    Péan a tout cela à défendre: brave petit soldat !...
  • 1 commentaire:

    1. « Un pamphlet anti-tutsi » (Le Monde) ; « un brûlot aux relents nauséabonds » (Libération) ; un livre de « propagande » (La Libre Belgique) ; un livre « au fumet nauséeux » (Le Figaro) ;«un pamphlet sans nuances » (La Croix) ; « une thèse négationniste » (Regards), «le scandale Péan» (Jeune Afrique)... Nous sommes fin 2005, le livre « Noires fureurs, blancs menteurs » de Pierre Péan vient de paraître. Un an plus tard L’Humanité titra : «un livre de haine raciale»

      La suite sur :

      http://kagatama.blogspot.com/2008/09/au-rwanda-le-tutsi-et-menteur-et-la.html

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