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vendredi 26 juin 2009

Martinique: Sarkozy propose un référendum d’autonomie

Domota, indépendantiste révolutionnaire, régnera-t-il jamais sur l’île ?

Premier Président de la République en Martinique

Le Président Nicolas Sarkozy est arrivé jeudi 25 juin à la Martinique, où il a atterri à 19h30 heure de Paris à Fort-de-France.
Il est accompagné du Ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux et de la première secrétaire d’Etat antillaise chargée de l’Outre-Mer, Marie-Luce Penchard.
A une question sur l'avenir institutionnel de la Martinique et de la Guadeloupe, il a répondu: «On ne peut pas gérer un département au coeur de la Caraïbe comme un département dans la métropole, c'est une évidence. En même temps, il y a les principes républicains qu'il faut respecter».
L’annonce

Après avoir rebaptisé l'aéroport de Fort-de-France du nom du poète et homme politique martiniquais Aimé Césaire, le chef de l'Etat a répondu à l'attente des élus du département-région de la Martinique en annonçant qu'il consulterait la population d'ici à l'automne.
Nicolas Sarkozy a annoncé vendredi matin 26 l'organisation d'un référendum sur un éventuel statut d'autonomie pour la Martinique, avant de mettre le cap sur la Guadeloupe voisine, terme de sa visite de deux jours aux Antilles.
"Je suis venu vous annoncer clairement que j'ai l'intention de consulter les Martiniquais sur l'évolution institutionnelle de leur territoire comme la constitution m'y autorise", a-t-il déclaré lors de cette cérémonie.
-> L'article 72 de la Constitution autorise le chef de l'Etat de à consulter les populations des départements et territoires d'Outre-mer sur son «organisation», ses «compétences» ou son «régime législatif». Tout changement de statut doit recueillir l'approbation des populations concernées, selon ce texte.

L’autonomie n’est pas l’indépendance

Le Président Sarkozy a toutefois été clair. "Il ne s'agit pas d'organiser, à mes yeux subrepticement, un je ne sais quel ‘largage de la République’. Le débat qui est ouvert est celui du juste degré d'autonomie", a-t-il expliqué.
"Tant que je serai président de la République, la question de l'indépendance de la Martinique, c'est-à-dire de sa séparation d'avec la France, ne sera pas posée", a insisté le Président Sarkozy.

Devant la presse, il a précisé que les modalités de cette consultation et un calendrier qui devraient être précisés seraient définies d'ici à "fin septembre, début octobre", après une large consultation avec les élus martiniquais.

Selon le chef de l'Etat, ces discussions permettront de déterminer le calendrier du référendum et de répondre à la résolution des élus départementaux et régionaux de Martinique, qui ont demandé le 19 juin le report des élections régionales prévues en 2010 dans la perspective de cette consultation. "Je ne répondrai pas à ça maintenant car il y a des positions divergentes", a indiqué le président à la presse à l’issue de son allocution.

Un peu d’histoire

Consultés en 2003 par référendum, les électeurs de Martinique, tout comme ceux de la Guadeloupe, avaient refusé à une courte majorité (50,48%) l'instauration d'une collectivité unique. "Je pense que depuis les esprits ont évolué", a estimé N. Sarkozy à Fort-de-France.

Les réactions

Très attendue, l'annonce présidentielle d'un référendum a été accueillie favorablement par les élus de toutes tendances.

  • Parti socialiste : le député-maire apparenté socialiste de Fort-de-France, Serge Letchimy
    "Nous sommes unanimes sur cette nécessité d'un engagement dans un processus de responsabilisation qui n'est ni l'indépendance ni le statu quo", a-t-il déclaré, avant de souligner que, selon lui, "la constitution française ne pourra pas rester longtemps insensible aux aspirations de nos peuples".
  • Indépendantistes : le député indépendantiste Alfred Marie-Jeanne
    "Les rapports avec la France doivent être redessinés", a estimé, ajoutant qu'"il ne suffit pas de réclamer l'autonomie si on ne peut jamais l'appliquer".

    De la Martinique à la Guadeloupe

    Son discours terminé, Sarkozy s’est dirigé vers la Guadeloupe pour un séjour de quelques heures, au terme duquel il doit notamment participer, à Petit-Bourg, aux Etats Généraux de l'Outre-Mer lancés par le gouvernement en avril après les émeutes qui ont agité l'île de janvier à mars.

    Jeudi, le Président Sarkozy avait déclaré sa volonté "d'apaiser les choses" et "d'apporter une réponse" au malaise social qui persiste aux Antilles, indiquant que "le statu quo n'est pas possible".
  • «Je parlerai avec tous ceux qui veulent me parler», a-t-il aussi dit, répondant à une question sur une éventuelle rencontre avec le leader du collectif LKP, Elie Domota.
  • Le chef de l'Etat ne devrait donc pas croiser la route du porte-parole du collectif LKP, Elie Domota, indépendantiste révolutionnaire et instigateur de la contestation de l'hiver, qui n'est pas là pour "apaiser les choses". Il a en effet décidé de bouder la consultation pour la mauvaise raison qu’elle est initiée par l'Etat et qualifiée a priori de "leurre".
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