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vendredi 11 décembre 2009

Histoire en terminale S: les opposants au changement ont peu mobilisé

La réforme du lycée bien accueillie

Les historiens agités ne représentent qu'eux-mêmes et ne réussisent pas à convaincre ceux-là même dont ils prétendent sauvegarder la bonne formation intellectuelle, humaine et politique, par le biais d'une approche biaisée de l'Histoire. Couverture de manuel d'histoire en terminales, éditions Magnard, ci-dessus.

La réforme du lycée a été plutôt bien accueillie jeudi par le monde éducatif

Le ministre de l'Education Nationale a présenté jeudi la réforme du lycée devant le Conseil supérieur de l'Education, en maintenant les changements prévus pour l'histoire-géographie en terminale S.
La polémique ouverte par des historiens marginaux bien que connus pour leur engagement à gauche (lire PaSiDupes), n'aura pas atteint son objectif, car trois des quatre grands textes examinés ont dégagé une majorité, alors que la manifestation des opposants à Paris a en outre peu rassemblé. En ouvrant le Conseil supérieur de l'éducation (CSE), instance consultative représentant enseignants, lycéens, parents et étudiants, le ministre de l'Education nationale Luc Chatel a défendu une réforme "réfléchie et pragmatique", "pas un choix idéologique".

Les objectifs de la réforme rappelés par le ministre

- permettre des réorientations jusqu'en 1ère incluse,
- revaloriser la filière littéraire "en perdition",
- spécialiser les terminales pour mieux préparer les lycéens à l'enseignement supérieur,
- et création de deux heures par semaine d'"accompagnement personnalisé".

=> Sur le choix de rendre optionnelle l'histoire-géographie en terminale S (scientifique), qui a suscité une levée de boucliers corporatiste, Luc Chatel a maintenu le cap.
Il a expliqué que l'histoire et la géographie feraient désormais partie, avec quatre heures, du "tronc commun" des disciplines enseignées à tous les lycéens en 1ère, "ce qui est profondément nouveau et qui ancre ces disciplines dans un socle de culture humaniste partagée".
Il a aussi défendu une autonomie accrue pour les établissements: les enseignants auront leur mot à dire pour organiser l'accompagnement personnalisé et les cours à effectifs réduits.
Enfin il a annoncé qu'il présenterait en mars ses choix de rénovation des filières STI (sciences et techniques industrielles) et STL (de laboratoire) du lycée technologique, "un enjeu stratégique pour notre pays".
Manuel de ST2S (Sciences et Technologies de la Santé et du Social), ci-dessus à gauche.

Les intéressés étaient en désaccord

La communauté éducative assure, histoire de ne pas perdre la face, qu'elle a fait évoluer les textes par des amendements. Le dialogue est donc possible avec un gouvernement de droite...
Mais elle se présentait plutôt divisée: huit syndicats d'enseignants ont demandé le retrait du projet, dénonçant les diminutions d'horaires de certaines disciplines et l'autonomie des établissements. En désaccord avec la FSU et la FIDL, le SGEN-CFDT et le SE-UNSA, les parents d'élèves de la PEEP, ainsi que, dans une moindre mesure, ceux de la FCPE (bien que marquée à gauche) et les lycéens de l'UNL, se sont montrés plus positifs, défendant notamment les nouveautés pédagogiques que constituent l'accompagnement personnalisé et la réorientation.

Trois des quatre textes dégagent une majorité

Hachette 2004, à gauche, et 2008, à droite

Trois des quatre grands textes ont dégagé une majorité

, observe la FCPE:

l'autonomie des établissements (32 voix pour, 26 contre, les autres étant des abstentions ou refus de vote), l'orientation (35 pour, 20 contre, 13 abstentions) et la classe de seconde (32 pour, 19 contre, 15 abstentions). Le texte sur le cycle terminal a recueilli 22 pour, 22 contre, 13 abstentions et 7 refus de vote. Au CSE, de tels votes globalement favorables sont "plutôt rares", a commenté Jean-Jacques Hazan, le président de la FCPE, dont les représentants se sont abstenus, du fait du contexte des suppressions de postes et de la réforme de la formation des enseignants, "totalement antagonique" à celle du lycée.


La manifestation à Paris, à l'appel des syndicats opposants, n'a rassemblé que 900 à 3.000 personnes selon les sources, surtout des lycéens. D'autres défilés ont réuni 1.500 lycéens à Bayonne, 600 au Mans, 200 à 300 à Toulouse, 200 à Rennes et 200 enseignants et lycéens à Marseille. En divisant par trois, on approche la réalité...

La réforme devrait pouvoir être appliquée dès la rentrée 2010

Après le passage devant le CSE, les étapes suivantes devraient faire l'objet d'un examen des textes en Conseil d'Etat, de leur publication au bulletin officiel, de la rédaction des nouveaux programmes et de la formation des professeurs aux nouvelles missions.

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