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dimanche 16 mai 2010

La rigueur en Espagne affaiblit la position du PS

Le gouvernement espagnol donne une vilaine image du socialisme

Le Premier ministre socialiste, José Luis Zapatero, ici avec Désir-
davenir Royal
,
a annoncé mercredi des réductions de salaires pour les fonctionnaires.

Le PS a aussitôt estimé que sa crédibilité hexagonale aurait à en souffrir, si bien que la presse dévouée au PS a fait naître sans délai la rumeur que la fonction public était également sous la menace. François Baroin a dû intervenir pour signaler la désinformation. Lire PaSiDupes

Pourquoi le PS tient-il absolument à ce que Fillon fasse de la rigueur ?

L'Espagne de José Luis Zapatero s'y est résolue, à cette rigueur

Il a en effet annoncé mercredi des réductions de salaires pour les fonctionnaires.
Coup dur pour les socialistes français qui avaient érigé le président du gouvernement espagnol en porte-drapeau de la nouvelle gauche européenne. Après son élection en 2003, François Hollande ne jurait que par lui, Sa Cynique Majesté Royal, en 2004, s'était faite surnommer «la Zapatera». Et pour son premier déplacement à l'étranger, c'est en Espagne que s'était rendue la première secrétaire Martine Aubry, l'année dernière.

«Comparer la France et l'Espagne n'est pas possible », prévient d'emblée le porte-parole Benoît Hamon, bien connu pour la finesse et l'objectivité de ses analyses. Ce n'est pas pour rien qu'il est professeur d'université – avec bac +3. Il ne se démonte jamais: « Je vois ce qu'on voudrait faire. Mais les déficits en France sont liés à des politiques irresponsables en matière de recette.» Prévisible !

Lui qui s'est fait grossièrement feinter par les « emprunts toxiques », le député de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone est devenu subitement très lucide. Il entrevoit aussi le piège politique : «En France, une politique qui amputerait le pouvoir d'achat serait très nocive. Zapatero a tort.»

Il existe des socialistes nuancés: on en a rencontrés
«Mon jugement est partagé», explique le député des Hautes-Pyrénées Jean Glavany qui excuse Zapatero: «Il y a une situation économique plus fragile qu'on ne le croyait, à cause de la bulle immobilière.»

«Je souhaite que la France n'en arrive pas là», met en garde le député de Paris Christophe Caresche. Il s'inquiète des risques «déflationnistes» des mesures espagnoles qui pourraient peser sur la consommation. «C'est le type de cercle vicieux qu'il faut éviter.»

Au moins, les socialistes français trouvent une vertu dans les décisions du gouvernement espagnol: que les mesures d'austérité s'appliquent aussi au salaire des ministres. «C'est une bonne démarche plutôt exemplaire», commente le député de l'Aisne René Dosière.

La première secrétaire n'est encore pas au parfum

Comme à son habitude, Titine Aubry n'est encore pas au courant et n'a pas commenté les décisions de José Luis Zapatero. Mais elle préconisait des remèdes bien différents pour la France. «L'annonce de la baisse aveugle des dépenses sociales ne fera qu'aggraver cette situation en ponctionnant du pouvoir d'achat au détriment de la consommation», expliquait-elle mercredi. Autant dire qu'elle n'est pas prête à prôner des réductions de salaire. Elle est trop forte: toujours plus que son camarade ibérique.

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