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vendredi 25 juin 2010

Pour les syndicats de fonctionnaires, il faut que les portes claquent

Les négociations salariales interrompues avant d'avoir commencé

Les syndicats -singulièrement la FSU- n'ont que des griefs

Les huit syndicats de fonctionnaires ont un problème de méthode.
Ils n'étaient pas venu négocier, mais s'entendre dire ce qu'ils voulaient souhaitaient, mais le gouvernement n'est toujours pas une organisation syndicale et personne ne leur a encore dit.
Dès la première réunion de négociation salariale vendredi, ils ont donc claqué la porte, comme un seul homme, pensant que leurs adhérents y verraient de la combativité, alors que chacun a compris que la décision était préméditée et concertée.
Les syndicats ont par ailleurs jugé le calendrier trop serré et déploré de n'avoir reçu les documents de préparation que mercredi soir.

La politique de la chaise vide

Pour rompre la négociation, Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, prétend que le ministre du Travail Eric Woerth n'a pu ni confirmer la hausse générale prévue au 1er juillet, ni démentir un éventuel gel des salaires sur trois ans. Elle n'a fait aucune proposition et a préféré polémiquer: "cette désinvolture est inacceptable et c'est pourquoi nous avons quitté la séance".

"Nous avons tous bien compris que le gouvernement expliquait à tout le monde qu'il y a une crise parce que nous dépensons trop, alors que nous avions tous compris que la crise était celle du système financier", a-t-elle commenté.
Bernadette Groison n'est pas une néophyte malgré ses débuts à la tête de la FSU et elle ne peut ignorer qu'une décision postérieure au 1er juillet pourrait néanmoins prendre effet à cette date. Elle se moque donc de l'opinion qu'elle tente ainsi de manipuler.
Ils n'ont pas « tous bien compris »

Bien que le calendrier soit serré, la FSU a préféré rompre la concertation.

Dans son indignation concertée, Jean-Marc Canon (CGT) admet ce que nie FSU.
"A 4 jours de l'échéance" de la prochaine réunion, le ministre "nous dit que le gel des salaires est la perspective la plus vraisemblable pour 2011, 2012 et 2013". Bernadette Groison a dû avoir des moments d'absence...
Ce scénario "représenterait 8% de perte de pouvoir d'achat", a même estimé la CGT, calcul effectué selon M. Canon sur la base des prévisions d'inflation utilisées pour la programmation triennale des lois de finances.

Venu recevoir une décision gouvernementale plutôt que d'en débattre, Bernard Sagez, secrétaire général des fonctionnaires CFTC a eu le sentiment que " le discours d'ouverture était catastrophique" et "sans aucune proposition". Pour autant, il ne précise pas quelles sont les propositions de sa confédération.

Une heure après le coup d'éclat des syndicats, Matignon a annoncé que cet engagement n'était "pas remis en cause", sans précision de la date de la reprise des négociations, ni de la hausse salariale du 1er juillet.

Gouvernement et syndicats n'ont pas les mêmes modes de calcul

Les syndicats veulent imposer des augmentations générales de salaire par la revalorisation, en euros, du "point d'indice", le gouvernement veut revaloriser le "salaire moyen", incluant les primes, promotions et heures supplémentaires, qui ne bénéficient pas à tous.

A en croire M. Sagez, Eric Woerth aurait déclaré que la valeur du point d'indice représente le sixième du salaire des fonctionnaires. Selon lui, "c'est quand même scandaleux, ce n'est pas du tout la situation dans la fonction publique".
"C'est facile de tout mettre dans un même pot et de faire croire qu'on a tous été augmenté de 2%", a ajouté M. Sagez qui ne semble plus favorable à l'égalité.

Dans le calcul de la rémunération des fonctionnaires, le point d'indice représente environ 25% du total, a affirmé de son côté le secrétaire d'Etat à la Fonction publique Georges Tron, selon qui syndicats et gouvernement pourraient se revoir "en début de semaine prochaine".

Les syndicats ont eu le temps de lire une déclaration commune

Les syndicats ont sorti une première déclaration qu'ils avaient préparée avant de claquer la porte.
"La valeur du point d'indice" est "l'élément central et prioritaire en matière salariale dans la fonction publique", affirme le texte, signé des huit syndicats (CGT,FSU,FO, Solidaires, Unsa, CFDT,CFTC, CGC), la CFDT semblant en retrait.

Ils se sont ensuite retrouvés dans le hall du bâtiment, pour rédiger ensemble, devant les caméras de télévision, une seconde version de cette déclaration, destinée cette fois à la presse.

Peu après, un communiqué commun de MM. Woerth et Tron précisa que l'augmentation générale de 0,5% au 1er juillet est fonction d'"arbitrages budgétaires" non encore rendus, la décision finale devant être annoncée "aux environs du 1er juillet.

Alors que, selon une source non identifiée, l'octroi du +0,5% pourrait être lié à un accord triennal sur les salaires mais pour la période 2011-2013, Didier Bourgoin, secrétaire général de la fonction publique territoriale (SNUCLIAS-FSU, donc CGT), est en mesure de préciser que Eric Woerth a très brièvement "évoqué un effet report": la hausse de 0,5% pourrait être inclue dans la négociation triennale en cours, qui pourrait en fait concerner la période 2010 à 2012.

A vouloir communiquer, la FSU se prend dans les cables

De cela non plus Bernadette Groison n'a donc pas entendu parler, bien qu'elle soit patronne de Didier Bourgoin et du SNUCLIAS. On se demande donc qui dirige la FSU.

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