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dimanche 4 juillet 2010

Villiers-le-Bel: verdict contre les auteurs de tirs contre la police

"Lourdes peines pour les accusésdes émeutes de Villiers-le-Bel"Tel est le titre partisan de l'agence de presse R******

Pourquoi "lourdes" ?
"Des peines de trois à 15 ans de prison ont été prononcées contre cinq hommes accusés d'avoir tiré contre des policiers en novembre 2007 à Villiers-le-Bel (Val-d'Oise, provoquant l'indignation de la défense et la satisfaction des syndicats policiers."
Le jugement de valeur n'a pas tardé ! Les faits qui sont reprochés aux accusés, âgés de 23 à 30 ans, ne provoquent pas l'indignation: seulement le verdict... En aucun cas, les termes des journalistes -validés par Yves Clarisse- ne sont faits pour participer à l'effort d'éducation des agresseurs et de leurs partisans, ou pour apaiser les quartiers: ils seront ressentis comme une provocation.
Il faut d'ailleurs souligner la portée de la phrase suivante, qui a été mûrement pesée et soupesée par les trois auteurs de la dépêche: "Aucune violence n'a été constatée dans les banlieues françaises après la lecture du verdict." Ce qui semble être un soupir de soulagement est en fait une incitaion malveillante, comme un regret...

Certes, le verdict de la Cour d'Assises du Val-d'Oise, rendu aux premières heures de dimanche après plusieurs heures de délibération, a été accueilli par des cris et des pleurs de la part des parents et des amis des accusés. Mais des peines de 7 à 20 ans avaient été requises et, au final, les peines infligées sont modérées.

VOIR et ENTENDRE une mise ne scène tendancieuse et idéologique des émeutes: causes ou conséquences ?

Les charges et le verdict


=>
Quatre jeunes, incarcérés, sont jugés pour tentative de meurtre en bande organisée sur des policiers dans les nuits des 25 et 26 novembre 2007 à Villiers-le-Bel, ainsi que pour détention et port d'arme prohibés. Le cinquième, sous contrôle judiciaire, soupçonné d'avoir fourni un fusil à pompe, comparaît pour complicité.
Les émeutes ont fait des dizaines de victimes parmi les policiers blessés par des tirs de plomb.

=> Or, Abdheramane Kamara (29 ans), reconnu par le lieutenant de police Jean-Marie Vergara qui avait essuyé des tirs le 26 novembre 2007 (lors de la deuxième soirée d’émeutes), et son demi-frère Adama (29 ans),

les meneurs ont été condamnés respectivement à 15 et 12 ans de prison, alors qu'ils avaient des antécédents judiciaires. Adama Kamara, père de trois enfants, est connu notamment pour une vingtaine d'infractions dont des vols, des violences, des dégradations volontaires, des menaces, des outrages et des rébellions.

Mara Kanté, 23 ans, et Ibrahima Sow, 26 ans, qui, eux, n'en avaient pas, "écopent" respectivement de 9 et 3 ans de prison. Le verbe "écoper" est-il bien approprié, sachant que quinze ans de réclusion criminelle avaient été requis contre eux ?

Enfin, Samuel Lambalamba (24 ans), poursuivi pour avoir fourni aux émeutiers un fusil à pompe, canon et crosse sciés, et des cartouches,et pour qui sept ans de prison avaient été demandés, a été condamné à 3 ans d'emprisonnement. La défense avait demandé l'acquittement pour tous les accusés, faute de preuves matérielles, selon elle.

Pourquoi "accusés" puisque, désormais, ils sont condamnés ?

La dépêche elle-même est un manque total de respect pour les victimes
Les 25 et 26 novembre 2007, deux nuits de violences avaient suivi la mort de deux jeunes gens qui avaient percuté une voiture de police , alors qu'ils circulaient dans une cité à deux sur la même mini-moto.

Des tirs par armes et des jets de projectiles avaient fait plusieurs dizaines de blessés parmi les forces de l'ordre.
Une opération de police avait été lancée au lendemain des faits, sans résultats concluants. Un appel à témoins promettant des récompenses financières avait ensuite été lancé.

Evocation d'une possibilité de réprésailles
Les langues s'étaient déliées en garde à vue. Au final, plus d'un tiers des interpellés auraient dû répondre de leurs actes devant la justice.
L'accusation s'est notamment fondée sur des témoignages consignés en procédure de manière anonyme, une méthode permise par les lois Perben depuis le début des années 2000 et censée protéger les témoins. Or, la loi du silence prévaut sur la loi républicaine: dans certains quartiers, elle s'impose par la terreur et les témoins se sont donc désistés au dernier moment, dans la crainte de réprésailles et de menaces sur leurs vies.

=> "Peut-être que certains auraient souhaité qu'il y ait des incidents ce soir", note-t-il, non sans perfidie et provocation.

"Il n'y en a pas eu pendant 15 jours, il n'y en a pas eu ce soir, il n'y en aura pas à Villiers-le-Bel parce que ces gens ne sont pas ce que certains voudraient qu'ils soient, des gens qui n'appartiennent pas à notre corps social, des voyous", a-t-il lancé au micro d'Europe 1.
"Ces gens" n'ont donc pas tiré sur les forces de l'ordre et méritent donc notre respect. Qu'est-ce qu'un voyou, désormais ? Le cher maître repousse les limites de la violence urbaine.

Pourtant, leur profil correspond bien à celui de la «pègre locale» décrite dans les rapports de police sur Villiers-le-Bel : des individus violents, plutôt âgés, autour de 30 ans, et connus pour régner sur leur clan par la terreur.
=>VOIR et ENTENDRE (absolument) le reportage de TF1, le 28 juin 2010 -


La dépêche finit sur la notion de peur, à nouveau


Une incitation déguisée ?
La peur est un ressort constant de l'opposition depuis trois ans.

Me Morad Falek, avocat d'un des cinq jeunes hommes condamnés, a observé que "les gens sont partis dignement", mais en estimant aussitôt que le verdict ne donnerait pas lieu à des incidents.
Une façon de prendre date, en évoquant des risques à venir éventuels, qui, s'ils se produisaient, ne seraient donc pas le fait de jeunes des quartiers...

Un détail de l'histoire, passé sous silence par les trois journalistes

Quand on parle de loi du silence, on dirait bien qu'elle frappe la presse plus souvent qu'à son tour, bien que le quartier de R****** ne soit pas particulièrement mal famé...

Une lacune ?
Un dossier a aussi été ouvert sur la tentative d'homicide contre le commissaire Illy et l'incendie de son véhicule, le 25 novembre 2007. Il a conduit à la mise en examen de deux individus pour destruction de bien d'autrui. Ceux-là ont été placés sous contrôle judiciaire. Un troisième homme a été placé sous le statut de témoin assisté dans cette affaire. Concernant la tentative d'homicide proprement dite, un seul mandat de dépôt a été requis contre un quatrième suspect.

Plutôt deux...
L'instruction sur les incendies du 26 novembre au soir contre une école maternelle et une bibliothèque. Elle a déjà abouti en février 2008 à la mise en examen de deux suspects, tandis que deux autres ont été placés sous contrôle judiciaire.

Disons même trois !
Rien sur les blessures des policiers victimes du devoir
Pourtant, un médecin a détaillé les blessures de 24 policiers qui avaient été touchés par les tirs de plomb au niveau des membres inférieurs et supérieurs, et du visage. A cours de ces deux jours d'émeute, l'un d'entre eux a d'ailleurs perdu un oeil.

Au total, pas si simple, cette affaire

Et pas si dignes, les accusés, condamnés et journalistes sélectifs...
Pour en savoir plus, lire PaSiDupes de novembre 2008

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