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jeudi 7 avril 2011

Projet PS-Aubry: condensé de démagogie sociale et promesse d'anesthésie générale

Le PS menace les Français d'impuissance et de recul

Acheter socialiste sur plans

Michel Rocard est resté sur sa faim (lien PaSiDupes), mais le projet PS, qui devrait s'imposer aux candidats Aubry, DSK et Hollande pour la primaire socialiste à la présidentielle 2012, est en revanche salué par ses contributeurs et a été adopté mardi matin par le bureau national, l'organe exécutif du parti.

Une bulle de savon ?
Martine Aubry a-t-elle dévoilé un projet socialiste ou LE projet du candidat PS?
Les socialistes se succèdent pour tenter de convaincre que le projet présenté n'est qu'une base pour le futur candidat. Depuis lundi, les réactions sont unanimes: le programme présenté est une base pour le futur candidat, qui pourra l'amender à sa guise. Mais, ficelé par la Ch'tite Aubry, il est avant tout destiné à lier ses concurrents.

Une mise en bouche ?
  • "On a évité le projet boulet. Ce ne sera pas le projet du candidat", prévenait le bras droit de DSK, Pierre Moscovici dans Le Figaro.
  • "Il appartiendra au candidat de choisir ses propres priorités, lançait Désirdavenir Royal en arrivant à Solférino lundi après-midi.
  • "Il est une boîte à outils", jugeait encore un autre candidat marginal, le poisseux Arnaud Montebourg, dans Le Monde.
  • Et, sur France Inter, François Hollande qualifiait le texte de "cadre cohérent, sérieux", précisant toutefois qu'il ne se laisserait pas encadrer et qu'il appartiendrait au candidat de fixer les priorités ainsi que de "compléter et éventuellement supprimer" certaines mesures.

    Le PS ne sera pas plus innovant qu'il n'est actuellement constructif

    F. Fillon : un «programme d'anesthésie nationale» au PS
    "Il s'agit d'un programme d'anesthésie nationale, un condensé de démagogie sociale et de mesures contre la croissance", a lancé François Fillon lors de la réunion hebdomadaire, à huis clos, des députés UMP à l'Assemblée nationale.

    Jean-François Copé : un projet qui date "du siècle précédent"
    "Je trouve que c'est un projet qui, pour moi, a une énorme faiblesse, il date du siècle précédent", a estimé le patron de l'UMP Jean-François Copé sur Europe 1. "C'est un projet, quand vous le lisez, vous retrouvez à travers les acteurs qui l'ont écrit, Martine Aubry, François Hollande et quelques autres, des gens qui étaient sous Jospin et qui ont sorti du congélateur ce qui avait à l'époque fait l'échec de la gauche", a poursuivi Copé. "On fait comme s'il n'y avait pas eu cinq crises, une crise monétaire, une crise économique, une crise environnementale, une crise sociale, une crise géopolitique dans le monde, on fait comme si rien de tout ça n'avait existé et on vous ressort les emplois jeunes, une mesure qui coûte très cher aux contribuables et qui est payée par des hausses d'impôt", a dénoncé le patron de l'UMP.

    Christian Jacob : "Le PS a un projet, c'est un événement en soi"
    "Le PS a un projet, c'est un événement en soi", a ironisé pour sa part le président du groupe UMP à l'Assemblée, Christian Jacob, au détour de son point-presse. "On a utilisé les bonnes vieilles formules de MM. Strauss-Kahn et Jospin et on a demandé à Mme Aubry d'être le bras armé > des vieilles recettes jospiniennes et strauss-kahniennes ". " On remet en place la machine à créer de l'impôt ", a ajouté Jacob.
    "Ils renoncent à leur promesse avant même avant d'être élus", a encore ironisé le chef de fil des députés UMP, relevant qu'il n'y avait "plus un mot sur le sujet" des retraites dans le projet PS.

    François Sauvadet : "On a l'impression de revenir à l'époque Jospin"
    Le chef de file des députés Nouveau Centre (NC) a complété le tir de barrage. "On regarde l'avenir dans un rétroviseur. On a l'impression de revenir à l'époque Jospin: toujours plus de dépenses et de fonctionnaires. C'est assez irresponsable. Je n'entends pas le mot compétitivité", a dit Sauvadet.

    Un projet pour rien : une esbroufe de plus !

    Le bébé asexué Brochen-Aubry

    Le premier secrétaire du PS ne s'oppose pas aux futures modifications de programme: "Ce projet est le projet des socialistes et on ne peut être candidat du PS si on ne soutient pas le projet. Mais chaque candidat peut mettre l'accent sur telle ou telle partie, aller plus loin sur certains sujets." De là à supprimer certaines mesures, comme le dit François Hollande...

    Aubry a inventé l'eau tiède
    En réalité, ce projet est plus qu'une boîte à outils. Sur de nombreux points, le parti socialiste a déjà produit des objectifs chiffrés (nombre de policiers, encadrement des salaires, construction de logements sociaux,...), contraignant le futur candidat, s'il veut réellement apporter sa touche, à modifier des principes adoptés par toutes les sensibilités, dont la sienne.
    Car Martine Aubry l'a souligné à plusieurs reprises: elle a consulté tous les présidentiables ou leurs proches et tous ont contribué à la conception de ce programme. Ce n'est pas la situation idéale pour un candidat, qui voudrait faire table rase du passé et bâtir ses propres propositions.

    Un piège pour gibier socialiste à plumes
    Le premier secrétaire cherche à lier les socialistes jusqu'au-delà 2012.
    Elle a confié à Laurent Fabius l'élaboration du programme législatif 2012-2013 qu'appliqueraient les socialistes en cas de retour aux affaires. Dès lors le candidat téméraire n'aura pas un, mais deux filets à détricoter, s'il veut se libérer.

    La maire de Lille appuie en effet du pied sur la tête des camarades
    Elle cherche à figer le projet présidentiel. On y retrouve certaines de ses idées, comme l'allocation d'études. Un dispositif annoncé lors de son discours à la jeunesse samedi dernier et qui ne fait pas l'unanimité, notamment à cause de son coût -15 milliards d'euros environ. Alors, sans revenir sur le principe, François Hollande a déjà dénaturé cet disposition du projet en demandant une contrepartie aux bénéficiaires de cette allocation, sous forme d'un travail d'intérêt général (TIG).

    Si on se demande pourquoi Martine Aubry a néanmoins tenu à rédiger un projet détaillé avec l'ensemble des sensibilités du parti, c'est bien pour éviter le fiasco de 2007, quand l'incontrolable candidate Royal et le premier secrétaire Hollande semblaient dos-à-dos, plutôt que main dans la main. Cela avait notamment produit à un couac retentissant sur le Smic à 1500 euros. Une idée défendue du bout des lèvres par l'ex-candidate, avant qu'elle n'avoue que cet engagement n'avait jamais été le sien. La Ch'tite Aubry essaie d'anticiper les désengagements prévisibles dans le même temps où elle assure que tous les candidats se sont engagés à respecter le document.

    Les démolisseurs socialistes sont à pied d'oeuvre
    "Cette fois-ci, les leçons de 2007 ont été entendues, assure Dominique Bertinotti, maire du 4e arrondissement de Paris et proche de Sa Cynique Majesté Royal. Le PS s'est posé la question de l'adéquation avec le futur candidat. Par exemple, dans le projet aujourd'hui, certaines idées de Ségolène Royal (ordre juste, démocratie participative, banques d'investissement régionalisées, développement des énergies renouvelables,...) sont déjà présentes."
    Ce qui fait dire à l'élue parisienne que ce programme n'est en fait que "les fondations d'une maison et qu'ensuite chacun décidera du nombre d'étages qu'il faut construire, du nombre de pièces qu'il faut y intégrer".

    A la lecture de l'ensemble du projet socialiste, on a surtout l'impression qu'en plus des fondations, quelques murs porteurs ont déjà été montés. Et que les mécontents, s'ils remportent la primaire, vont devoir faire pas mal de terrassement.

    Les militants socialistes ne sauront donc pas sur quel projet terminal ils doivent se déterminer lors de la primaire.
    Respect !
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