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vendredi 16 décembre 2011

Cahuzac (PS), un président pas ordinaire de Commission des Finances

Les comptes truqués de Jérôme Cahuzac



Les ustensiles du président socialiste de
la Commission des finances à l'Assemblée


Mais où ont-ils dégoté Jérôme Cahuzac ?

"Quand j’entendais certains ministres dire que nous ruinerions la France avec nos créations de postes d’enseignants, eh bien Nicolas Sarkozy la ruinera quatre fois plus (avec sa proposition de créer 30 000 places de prison supplémentaires) !" - Jérôme Cahuzac, le 11 décembre sur RTL.

Ce n'est pas d'aujourd'hui qu'il sévit impunément
Ce chirurgien est entré au Parti socialiste en 1977, soutint alors les thèses de Michel Rocard et devint conseiller technique au cabinet de Claude Évin, ministre de la Santé (1988-1991: loi Evin contre la pub pour l'alcool et le tabac et affaire du sang contaminé). Aujourdhui sexagénaire, il est député-maire de Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne) et président de la Commission des finances à l'Assemblée nationale.
VOIR et ENTENDRE Jean-Jacques Bourdin ménager Cahuzac en lui reposant la question qui avait ridiculisé Didier Migaud , autre lumière phare socialiste:


Intox

Alors que la droite dénonce la frénésie dépensière du PS en campagne, malgré la crise et la nécessité du désendettement, Jérôme Cahuzac a assuré que le programme de Hollande resterait dans les clous de la rigueur budgétaire. Le 11 décembre, sur RTL, le président de la commission des finances déclarait ainsi : "Le seul engagement que François Hollande ait conservé, c’est la création de 60 000 postes dans l’Education nationale. Il existe un cercle de réflexion, l’Institut Montaigne, dont le sérieux est reconnu. L’Institut Montaigne a chiffré ce projet à 380 millions d’euros par an. Le même institut a chiffré le projet de Nicolas Sarkozy de créer 30 000 places de prison supplémentaires en France. Ça coûte quatre fois plus : 1,5 milliard d’euros par an. Quand j’entendais certains ministres dire que nous ruinerions la France avec nos créations de postes d’enseignants. Eh bien Nicolas Sarkozy la ruinera quatre fois plus

"Sérieux" n'est pas synonyme d'apolitique, puisqu'on relèvera Guy Carcassonne, un ancien du cabinet de Michel Rocard, ou Philippe Wahl, conseiller technique auprès du même premier ministre du président François Mitterrand, ou Lionel Zinsou, animateur d'un cercle de réflexion de Laurent Fabius, et administrateur du comité opérationnel du journal Libération: d'ailleurs,l'auteur de cet article en défense de Cahuzac n'est autre qu'un journaliste qui entre volontiers dans l'arène et préside aussi le conseil de surveillance de la SCPL de ce quotidien socialiste.


Désintox


L'un des deux ne comprend rien en d'économie
Hollande ? Cahuzac ? Ou les deux ?





Voilà donc le premier duel Hollande-Sarkozy: 60 000 postes dans l’Education nationale contre 30 000 places de prison. Et, à en croire Cahuzac, le député de la Corrèze endettée l’emporterait par KO, avec une mesure qui coûterait "4 fois moins" que celle de son adversaire. Douteux !

Mais ce n’est pas le tout de s’appuyer sur des chiffres "sérieux", encore faut-il les lire sérieusement. Partons du postulat que les estimations de l’Institut Montaigne puissent être objectives. Le sujet étant la manière dont Cahuzac s’appuie sur ces chiffres publics pour leur faire dire tout autre chose que ce qu’ils disent: au PS, ils sont interprètes polyvalents...

Commençons par les postes dans l’Education nationale : selon l’Institut Montaigne qui prend pour base de calcul 65 000 postes supplémentaires (au titre de la rémunération et des charges sociales), cela représente un coût de 1,9 milliard d’euros par an. Le chiffre que cite Cahuzac (380 millions d’euros) correspond aux dépenses pour la seule première année. Mais, Hollande ayant annoncé un étalement des créations de postes sur les cinq ans, la facture augmente chaque année : ainsi, selon l’Institut Montaigne, le plan de recrutement de Hollande coûte un peu moins de 400 millions d’euros la première année (pour 13 000 postes), puis 800 millions la deuxième (13 000 nouveaux postes s’étant ajoutés), 1,2 milliard la troisième (39 000 postes au total) jusqu’à atteindre en fin de mandat 1,9 milliard, une fois que la totalité des 65 000 postes auront été créés.

Regardons maintenant ce que dit l’Institut Montaigne à propos des 30 000 places de prison. Le coût annuel avancé est de 1,5 milliard, en 2017. Cette dépense se décompose ainsi : 3,7 milliards d’investissement, soit 735 millions par an. A quoi s’ajoutent les coûts de fonctionnement (qui correspondent aux dépenses de l’administration pénitentiaire - notamment en personnel - induites par l’augmentation des capacités), qui progressent à mesure que les nouvelles places sont «mises en service». A l’horizon 2017, quand toutes les places sont construites et occupées, ce coût de fonctionnement est estimé à 730 millions d’euros.


Admirons maintenant la mauvaise foi de la comparaison de Cahuzac
Pour chiffrer le coût de la mesure de Hollande, il retient la première année où seuls 13 000 fonctionnaires doivent être payés. Pour chiffrer la mesure de Sarkozy, l'escroc retient en revanche la dernière année, où les dépenses de fonctionnement atteignent leur maximum. Un tour de passe-passe parfaitement malhonnête.

A la vérité, si l’on se projette en fin de mandat, quand tous les postes envisagés par Hollande auront été pourvus, sa mesure représentera davantage que celle de Nicolas Sarkozy. Il y a sans doute des arguments pour défendre l’idée qu’il vaut mieux investir dans l’éducation que dans le pénitentiaire. Celui de Cahuzac ne vaut pas grand-chose.


Cahuzac travaille à la louche sur les estimations de la majorité, mais à l'écumoire sur celles du PS.

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