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mardi 3 avril 2012

Barbier fait un lot de Hollande et Mélenchon sur France 2

Ruquier, militant PS dépassé par la compétence

Pulvar au 36e dessous
Le journaliste Christophe Barbier a réglé leurs comptes à François Hollande et sa compagne, Valérie Trierweiler, puis  Jean-Luc Mélenchon, sans escort-girl, dans l'émission de France 2 "On n'est pas couché", présentée par Laurent Ruquier,  le chansonnier qui s'amuse à ses propres blagues.

Les sondages de Sarkozy montent et Ruquier assure ses ...arrières
François Hollande et son chevelue, Jean-Luc Mélenchon et son ombre grise Pierre Laurent ont été moqués, brocardés, exécutés sur France 2, dans le cadre de l'émission de Laurent Ruquier, samedi soir, par un Christophe Barbier exceptionnel. Ce fut un formidable moment de télévision et une extraordinaire leçon de rhétorique, à montrer et remontrer dans toutes les écoles de journalisme.

En douze minutes et quarante cinq secondes, avec une science infinie qui laissa Pulvar ongles acérés tendus et en soutien-gorge lacéré et un art maîtrisé de la formule qui en connaisseur Polony éblouie, entre saillie savoureuse à la Talleyrand et bagatelle frivole à la Saint-Simon, le talentueux Christophe Barbier a montré qu'il subsistait encore en ce pays ce que l'on nommait autrefois un "bel esprit".

Pour les mêmes motifs, Laurent Ruquier avait invité cette semaine Christophe Barbier, comme tout un chacun, à faire la promotion de son dernier 'opus',  une galerie de portraits classiques des prétendants à l’Élysée. Catherine Nay l'avait précédé la semaine précédente, également à l'occasion de la parution de son "Impétueux", ouvrage consacré à une relecture critique du quinquennat Sarkozy sous le coup de la crise amoureuse de Cécilia Attias
mais aussi économique, internationale. L'un et l'autre compensaient la mise sous le boisseau médiatique des  dix candidats à la présidentielle. Laurent Ruquier annonça même un effort circonstanciel d'égalité de temps de parole accordée à Christophe Barbier et Catherine Nay, façon candidats !


Un jeu de massacre

Egal à lui-même, Christophe Barbier, en forme, fut une affaire pour l'audimat et la réflexion des comiques de la bande. "Un passionnant exercice de rhétorique télévisée. Un modèle audiovisuel. Une œuvre d'art de 1080 pixels en haute définition." Voilà pour les éloges confraternels du Nouvel Observateur qui s'est mis à niveau moins d'un quart d'heure 

Quel régal ! Le journaliste à l'écharpe rouge n'a pas son pareil - hormis Duhamel vieillissant - pour manier cette vieille ficelle, aussi vieille que l'invention de la conversation, qui consiste à produire les pires méchancetés proférées par le microcosme sur les uns et les autres, en faisant mine de les  déplorer, de s'en outrager et même, suprême raffinement, de les condamner. "Cachez ce vilain mot que je ne saurais entendre mais qui manquerait à votre jugement..." Maîtrisée, la technique est efficace.

La compagne de François Hollande eut les honneurs du lever de rideau, dû à son rang
Marie-Antoinette au nom autrichien (?) imprononçable, ni élue, ni épousée, elle se glisse au premier rang, l'air modeste
Tout commença par un "je l'aime plutôt, si" qui laissait présager de la première main. Et elle ne fut pas déçue. Christophe Barbier agrémenta son propos de toutes les méchancetés dont les socialistes sont capables, avant, pendant et après la primaire. A vue d'oeil," elle ne fait pas assez de gauche ", sous son opulent brushing et son épais maquillage de Porsche volée.  Aussi "faux et idiot", et donc injuste, qu'envers Sarkozy, suggère Barbier sans qu'au Nouvel Obs on ne réussisse  évidemment  à discerner le parallèle. Trop habile.

Puis, le patron de L'Express, autre détail qui échappa à l'histoire relatée par les suppôts de Hollande, ironisa "en douce" (comme il se doit)  sur la représentation de l'impétrante, en majesté, avant  l'heure 
du laitier ? Non, de grâce, surtout pas !    qu'il ne soit trop tard, le 6 mai.  " Pas facile d'être première dame, surtout quand on ne l'est pas et qu'on ne le sera jamais". Il faut admettre aussi qu'avec un tel premier homme, elle n'est pas non plus favorisée... Reste toutefois qu'elle n'attire pas les paparazzi qui  la délaissent volontiers. Seraient-ils tous de gauche aussi ?

La vérité est ailleurs, car Barbier révéla au grand public que, dotée d'un fort caractère (c'est-à-dire 'gratiné'au point de casser tous les régimes ...d'amaigrissement et les plats avec), elle a de mauvaises relations avec la plupart de ses confrères journalistes. "Elle a des rapports conflictuels avec ceux qui suivent la campagne", informe Barbier, en professionnel, la mine défaite, de celui qui en a déjà tant vus. Au milieu de la campagne présidentielle comme au coeur de la Lybie, la dame souffre de sa condition de potiche. "Pas facile de téléphoner, d'intervenir sur un collègue": la campagne la prive d'accrochages, de peignées et de pillonnages. 
Le tout fut conclu par un compliment assassin : "Pas facile de trouver le ton juste, c'est pour cela qu'elle a choisi le silence; c'est ainsi qu'elle trouve le ton juste". Qu'est-ce qu'il doit prendre le François, en privé.


Puis vint le tour de François Hollande soi-même


Barbier souligna d'abord que son parcours n'était pas digne d'un Chirac ou d'un Sarkozy,  ni même d'un Tonton Mitterrand, mais hasarda que c'était peut être un atout: puisqu' "il n'a jamais rien fait, il n'a pas fait de bêtise", n'est-ce pas ! Christophe Barbier se préoccupa donc des états d'âme de ses concitoyens irrésolus: "Les Français auront peut être un doute ultime et intime dans l'isoloir". 


"S'il y a un conflit international grave, s'il y a des émeutes dans les banlieues, est-ce qu'il aura les nerfs, se demandent les Français ?" Et la réponse, d'une ironie féroce, d’une cruauté perfide, tomba : "On peut les rassurer, un type qui préside un département où il y a Patrick Sébastien, il a les nerfs, forcément". Dévastateur.

La pichenette fatale restait à venir

Tandis que Patrick Sébastien, présent sur le plateau, ridicule fanfaron bruyant qui ne demandait qu'à tendre les bras au candidat Hollande, Barbier planta sa pique décisive : "Avec Hollande, on a toujours l'impression, qu'on est dans le doute par manque: il ne va pas avoir la carrure, il ne saura pas dire non, il va faire de l'eau tiède". Tout cela se termina par une citation de Jean-François Copé, que Barbier qualifia d' "injuste", pour ramener aux injustices dont est frappé Sarkozy, mais prononcée quand même : "Hollande est une anguille". Qui confondrait le "candidat-sortant" avec le candidat bientôt sorti".

En passant à Mélenchon, on resta dans le show-biz

Une tête de jeu de massacre
Là encore, le compliment convenu ("grand républicain, grand laïcard, grand tribun") laissait présager du pire. Et une fois de plus, Ruquier ne fut heureusement pas déçu.

Après avoir démontré que la montée du candidat des communistes au Front de gauche allait embêter Hollande, "obligé de se repeindre en rouge" après que Hamon-Emmanueli l'aient fait virer couleur brique, et risquait de faire peur à l'électorat centriste, Christophe Barbier dressa un portrait sans complaisance du dit Mélenchon : " Melenchon avec les Chinois contre le Tibet, c'est discutable. Quelqu'un qui nous dit que Chavez est un brave homme, que Cuba, c'est pas loin du paradis, et que la Corée du nord, ça peut se discuter, c'est contestable".

La conclusion s'imposa d'elle même, en forme de jeu de mot historique : " Il se prend pour le général Boulanger, sauf qu'il fait couler un peu plus le sang:  c'est plutôt le général charcutier".
 
Enfin, pour le plaisir, Barbier rappela utilement que le Parti communiste était  allé chercher Mélenchon pour qu'il lui redonnât quelque couleur, mais lui fait monter la honte au front. 

"Le PC veut avoir des candidats aux législatives pour faire un peu d'argent et avoir des voix ", n'est pas un décryptage consensuel mais souligne le sauvetage que constitue la présidentielle pour un PCF en voie de disparition Il souligne l'inaccoutumée modestie obligée du Parti dirigé par Pierre Laurent, mais explique que Marie-George Buffet réapparaisse sur la photo.

Ce fut donc un remarquable quart d'heure d'anthologie que Laurent Ruquier bon commerçant a su promouvoir. Ce n'est pas avec le même bonheur que  chaque samedi la concubine Pulvar-Montebourg manie ses pinces de crabe  dans le panier socialiste d'On n'est pas couchés. 

Les "tournantes" du PAF reprennent leur souffle. Et leurs esprits.

Hélas, la télévision de service public n'abuse pas des beaux Q(I) servis sur un plateau 
Il abuserait plutôt des honnêtes gens et des gladiateurs lâchés seuls au milieu des fauves consanguins du milieu.
Et tant pis pour nous,  se lamente Le Nouvel Obs si, après avoir vu dans la même émission, à une semaine d'intervalle, Catherine Nay, puis Christophe Barbier, on éprouve le sentiment que lorsqu'il s'agit de Nicolas Sarkozy, on invite son avocat et lorsqu'il s'agit de François Hollande, son procureur. A gauche, on ne se lasserait pas en effet d'applaudir, semaine après semaine et sur tous les plateaux, les procureurs de Sarkozy.
Cet acharnement finit par se voir et par indisposer les Français les plus habituellement indifférents.

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